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L'analyse de la rentabilité des exploitations agricoles

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 148 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 24/03/2015
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L’Observatoire des prix a pour mission de surveiller l’inflation et l’évolution d’un certain nombre de prix et établir des rapports annuels concernant ses domaines d’observation.

    En parallèle, l’Observatoire des prix a vu, en 2013, ses missions élargies. Concernant le secteur agricole, le soutien de l’Observatoire des prix s’est effectué via trois filières agricoles : les produits laitiers, le porc et le bœuf.

    Ces études doivent contribuer à mettre en évidence les différents postes de coût, les mécanismes d’évolution de transmission des prix, les marges et le fonctionnement de marché pour les différents maillons de ces filières.

    Cet outil fédéral, pertinent au niveau de l’analyse et de la compréhension des marchés agricoles visés, ne permet pas de définir les éléments nécessaires à la rentabilité des exploitations.

    En effet, l’analyse de la rentabilité des exploitations est une compétence dévolue aux Régions.

    Dès lors, Monsieur le Ministre peut-il préciser l’organe compétent, au sein de la Région wallonne, pour l’analyse de la rentabilité des exploitations agricoles?

    Un rapport annuel est-il publié ?

    Quels sont les éléments mis en avant concernant le secteur du lait, des bovins et des porcs ?

    Ces données sont-elles mises en corrélation avec celles fournies par l’Observatoire des prix ? Une analyse plus fine est-elle par conséquent dégagée ?

    L’analyse de la rentabilité a-t-elle permis d’épingler des éléments pertinents afin de faire face à la sortie des quotas laitiers ?
  • Réponse du 20/04/2015
    • de COLLIN René

    L’analyse de la rentabilité des exploitations agricoles est une des missions de la Direction de l’Analyse économique agricole (DAEA) de la DGO3 qui rédige et publie chaque année un rapport sur l’« Évolution de l’économie agricole et horticole en Wallonie ».

    Le rapport concernant la période 2013-2014 ainsi que les rapports portant sur les périodes antérieures (à partir de l’année 2002) sont consultables et téléchargeables à partir du portail agricole wallon à l’adresse ci-après : http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/article.php3?id_article=380.
    J'invite l'honorable membre à le consulter pour une analyse plus détaillée par secteur de production.

    L’Observatoire des prix fait appel aux Régions et plus particulièrement à la Direction de l’Analyse économique agricole (DAEA) de la DGO3 pour l’établissement de certaines parties de ses rapports et études, notamment sur les filières lait et viande bovine. En effet, les données micro-économiques qui y sont exposées proviennent du réseau comptable entretenu par la DAEA. Ledit réseau comptable représente la Wallonie au sein du Réseau d’Information Comptable Agricole Européen (RICA) qui fête ses 50 années d’existence cette année.

    En ce qui concerne la sortie des quotas laitiers, sur le plan micro-économique (réseau comptable de la DAEA), on ne dispose pas à l’heure actuelle d’élément permettant de donner une tendance pour 2015 quant l’évolution de la rentabilité des fermes où le lait est un produit phare. Néanmoins, selon les résultats provisoires de l’enquête 2014 sur les structures agricoles, organisée par la Direction générale de la Statistique (SPF économie), le nombre de vaches laitières en production et celui des génisses d’élevage seraient en augmentation par rapport à 2013, ce qui laisserait supposer que, globalement, le secteur de la production laitière se préparerait à la fin des quotas laitiers. Par contre, la Confédération belge de l’Industrie laitière (BCZ-CBL) souligne une baisse des livraisons de lait pour les deux premiers mois de 2015 par rapport à la même période de 2014 et une poursuite, en janvier 2015, de la baisse des prix du lait entamée l’année précédente avec toutefois une stabilisation en février 2015. Stabilisation, certes, mais au niveau le plus bas observé depuis 2011.

    Des facteurs pourraient toutefois exercer une influence favorable sur le comportement du marché laitier européen et belge dans une certaine mesure. La faiblesse relative des prix pourrait stimuler la croissance de la consommation interne. La relative faiblesse de l’euro notamment par rapport au dollar améliore la compétitivité des produits européens sur le marché mondial. La croissance de la population tant mondiale qu’européenne est également un signal favorable à condition que le pouvoir d’achat notamment dans les pays émergents permette la consommation de produits laitiers. Le maintien à un niveau modéré du prix de l’énergie qui impacte le prix d’un certain nombre d’intrants de la production laitière pourrait assurer une certaine maîtrise des coûts de production.

    Enfin selon certaines projections établies notamment par le Département d’Économie de l’Institut de l’Élevage (France), il ne faut pas s’attendre à une explosion de la production laitière en 2015 à l’échelon de l’Union européenne, mais à une hausse très modérée (entre 1 % et 2 %) des volumes collectés. Il n’en reste pas moins vrai que de nombreuses incertitudes demeurent sur l’après-quota.