/

Les exigences des ligues professionnelles de football

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 172 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/04/2015
    • de FOURNY Dimitri
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Lors de chaque saison footballistique, à cette période de l’année, des dirigeants de clubs de football sont partagés entre joie et désespoir. Joie, car les résultats forgés sur le terrain permettent à leur équipe fanion d’entrevoir une promotion sportive. Désespoir, car ils sont contraints de renoncer à cette montée à cause des exigences imposées par les licences obligatoires pour pouvoir évoluer en Jupiler Pro League, ex-division 1, ou la Proximus Pro League, ex-division 2.

    Adoptées à l’origine afin de satisfaire aux exigences de la loi football et de mettre fin aux dérives financières qui avaient amené certains clubs à la faillite, ces licences s’avèrent aujourd’hui de véritables barrières infranchissables. Si l’on peut comprendre certaines obligations liées à la sécurité d’autres, concernant notamment le nombre de places assises dont le club doit disposer, sont franchement insurmontables. Comment en effet parvenir à réaliser les aménagements exigés en moins de six mois alors qu’un dossier doit être monté et que bien souvent des subsides doivent être sollicités auprès des pouvoirs publics, dont la Région, qui, avec la meilleure bonne volonté, se doivent de respecter une procédure administrative.

    L’exemple le plus marquant qui nous est donné actuellement est celui du club de Virton dont le président malgré le soutien des pouvoirs publics, dont Monsieur le Ministre, a été contraint de jeter l’éponge et de renoncer à accéder à l’élite nationale

    Le problème ne se limite d’ailleurs pas au seul club de Virton. Dans d’autres séries nationales, des clubs ont dû renoncer à accéder à la division 2. Ainsi Sprimont ne pourra monter de division à cause des nouvelles normes concernant les dimensions de son terrain ou encore Ciney du fait de l’impossibilité de réaliser les aménagements du stade dans le délai imparti. En division 3, série B, sur les quatre premiers actuellement seul le troisième a introduit une demande de licence pour la division 2.

    Monsieur le Ministre envisage-t-il de rencontrer les ligues de football afin d’entamer une discussion autour de ce point avec elles ?

    Ne pourrait-il être envisageable de donner aux clubs promus un délai plus long afin de mettre leurs installations en conformité ?

    Enfin ne conviendrait-il pas de mener une réflexion avec les clubs évoluant en séries nationales afin de programmer une série de travaux en vue de progressivement préparer leurs installations aux exigences supérieures ?
  • Réponse du 15/04/2015
    • de COLLIN René

    Je suis bien évidemment conscient des contraintes imposées à nos clubs pour l’accession à la Division 1 ou son antichambre et encore de la Pro League.

    J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer cette problématique aussi bien auprès de la Ligue professionnelle que de l’ACFF ou de l’Union belge de football.

    Si je comprends aisément l’objectif recherché par ces licences qui visent à contrôler la gestion financière de nos clubs et visent à assurer la professionnalisation des deux séries nationales, je regrette une disproportion des exigences qui ne correspondent pas toujours à la réalité de notre football et qui placent sur un pied d’égalité des grandes villes et des entités beaucoup plus petites. Construire ou agrandir un stade de 8.000 places à Seraing, je peux le concevoir vu le bassin de population, mais cette exigence est déraisonnable pour une commune comme Virton, dotée de 8.000 âmes, pour aller dans votre exemple.

    Pour rebondir sur les cas de Sprimont et de Ciney, j’ai souligné auprès du Directeur général de la Ligue Pro, que le refus de ces clubs, en toute dernière ligne droite de leur championnat, d’introduire leur demande de licence pour la D2 risquait de poser un problème éthique.

    En effet, une telle décision risque d’entraîner inconsciemment ou non une forme de démotivation dans le chef des joueurs… ce qui de facto fausse le championnat.

    En outre, je vous informe que les critères relatifs aux infrastructures datent de l’introduction du système d’octroi des licences en 2001. De plus, le Ministère de l’Intérieur, par la Loi football, impose toute une série de conditions supplémentaires : nombre de stewards, système de sécurité vidéo, sanitaires,…

    Concernant la licence de D2, les critères ont été avalisés par l’ensemble des clubs de D2 et de D3, la dernière remise à jour datant de 2012.

    Je rencontrerai prochainement les représentants de la Ligue pro afin de faire le point sur ces différents aspects.