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Les deux mesures phares en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 465 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/04/2015
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    À l’occasion de la matinée d’étude organisée le 6 mars dernier pour la Journée internationale des droits de la femme, le Gouvernement présentait le Gender Mainstreaming Wallon – « Plan Genres » pour lequel chaque ministre s’attellera à combattre les inégalités entre les hommes et les femmes dans leurs matières respectives en faisant un focus sur deux mesures phares.

    C’est ainsi que Monsieur le Ministre a décidé d’axer son choix sur :

    - la lutte contre la précarité des familles monoparentales ;
    - le soutien au maintien à domicile des personnes âgées et/ou handicapées par une prise en charge adéquate afin que ce maintien dans le cadre de vie ne repose pas sur la seule solidarité familiale et féminine.

    Monsieur le Ministre pourrait-il dès lors m’informer des raisons pour lesquelles son choix fut porté sur ces deux politiques susmentionnées ? En d’autres mots, pourquoi celles-là et pas deux autres ?

    Compte tenu de son choix quel est ou quels sont le ou les résultats qu'il aimerait voir transparaitre ? Quelles sont les améliorations qu'il compte apporter ? Quel(s) objectif(s) aurait(ent) été fixé(s)?

    Quelle sera la mise en œuvre concrète de ces mesures ? Un budget spécifique sera-t-il créé afin d’assurer la réalisation de ces deux mesures ?
  • Réponse du 12/05/2015
    • de PREVOT Maxime

    Cette question me permet de faire le point sur les deux politiques choisies en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, dans le cadre de la mise en œuvre du décret de gender mainstreaming, à savoir :
    - la lutte contre la précarité des familles monoparentales et,
    - le soutien au maintien à domicile des personnes âgées et/ou handicapées.

    Ces deux mesures ont été proposées par les associations de femmes elles-mêmes, notamment, par le CWEHF (Conseil wallon pour l’égalité des hommes et des femmes) lorsque je les ai interrogées quant aux politiques prioritaires à mener en matière d’égalité homme/femme dans l’ensemble des compétences du Gouvernement wallon.

    Mon souhait était en effet d’intégrer les associations de femmes dans le choix de ces politiques prioritaires dans la mesure où elles constituent le public cible.

    En matière de lutte contre la précarité des familles monoparentales, mon objectif est de lutter contre les discriminations que connaissent les familles monoparentales, sous toutes leurs formes (chômage, droits alimentaires découlant d’une séparation ou d’un divorce, droits relevant de la sécurité sociale, de l’accueil de la petite enfance, etc.).

    Des études ont montré que les familles monoparentales constituent un public particulièrement touché par la précarité. Mon souhait est d’aller plus loin en procédant à un screening complet et une analyse de toutes les dispositions législatives et réglementaires wallonnes et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi qu’au niveau fédéral, qui pourraient être discriminatoires à l’égard des familles monoparentales ; étude qui fait l’objet d’un marché public lancé ce mois d’avril : il s’agit d’établir.

    Un comité d’accompagnement visant à rassembler les associations concernées (par exemple, la Ligue des familles) ainsi qu’en particulier les mouvements de femmes (dont le CWEHF), les associations luttant contre la pauvreté (notamment le RWLP) seront mis en place.

    Dans le cadre de cette étude et des consultations réalisées, une série de propositions de mesures, d’actions et de recommandations seront formulées, notamment par des propositions de décret et changements de réglementations (celles-ci se limitant au dispositif wallon relevant de la compétence régionale wallonne).

    Un budget spécifique de ± 200.000 euros est prévu pour le financement de cette étude pour laquelle les universités et les plus grands bureaux ont été sollicités.

    La seconde mesure concerne le maintien au domicile, et toutes les actions qui peuvent être menées pour soutenir l’entourage des personnes en perte d’autonomie d’un proche, qu'elle soit d’ordre physique et peut-être plus encore cognitive. On sait en effet que les premières personnes mobilisées pour compenser progressivement les actes quotidiens font partie de la famille.Trop souvent, c'est la femme, qu’elle soit mère, épouse ou fille, qui devra faire les choix et renoncer à ses ambitions professionnelles. Or, le plan de gender mainstreaming poursuit justement pour objectif de prévenir une telle situation inégalitaire, en renforçant les services à domicile.

    En effet, il existe de nombreuses structures qui viennent en soutien de la personne en perte d'autonomie et donc de ses aidants.

    Les services d'aide et de soins à domicile doivent pouvoir répondre aux demandes, quantitativement et qualitativement. L'organisation des soins de première ligne est une priorité du gouvernement : que ce soit au niveau des soins (médecin traitant, infirmiers, kinésithérapeutes, ...) ou de l'aide (aides ménagères, aides familiales, gardes à domicile quand c'est nécessaire, ...). L'approche pluridisciplinaire sera de plus en plus nécessaire. Et les centres de coordination, souvent trop peu connus, doivent être développés : ce sont des experts du réseau. Ils peuvent informer à propos des services existants dans la région, évaluer l'aide nécessaire, y compris pour soulager les aidants, mettre en place si besoin et coordonner les différents prestataires.

    Je ne manquerai pas de revenir vers l'honorable membre lors de l’évaluation de ces deux mesures. Le décret gender mainstreaming prévoit en effet qu’un rapport fasse état des progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures composant le Plan genre.