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L'action des hôteliers français contre le site de réservation en ligne booking.com

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 199 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 29/04/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Monsieur le Ministre a sans doute été comme moi le témoin de la bataille juridique opposant les hôteliers français au géant de la réservation en ligne booking.com.

    Ceux-ci reprochaient en effet au site de réservation d'obliger les hôteliers référencés sur ses plateformes à pratiquer la « parité tarifaire ».

    Cette clause empêchait les hôteliers de pratiquer des tarifs plus attractifs sur d'autres sites de réservation que ceux pratiqués sur booking.

    Le site s'offrait ainsi l'assurance de toujours proposer la formule la plus attractive, mais contrevenait dans le même temps au plus élémentaire principe de libre concurrence.

    C'est en tout cas l'avis de l'Autorité de la concurrence française, qui a condamné ce 21 avril dernier la société booking.com à supprimer cette clause, avant de probablement se pencher sur d'autres clauses problématiques imposées aux hôteliers, à la demande de ceux-ci.

    Face à ce constat, il va sans dire que l'occasion est trop belle pour la Wallonie d'emboîter le pas à son voisin français et de s'appuyer sur cette décision pour soutenir les hôteliers wallons.

    Ainsi, ma question est de savoir si la Wallonie envisage de soutenir les hôteliers wallons afin de revoir les conditions qui leur sont imposées par booking.com et leur permettre de fixer librement leurs prix.

    Le Gouvernement a-t-il prévu d'initier le débat avec les représentants des hôteliers afin d'examiner avec eux une démarche en ce sens ?

    La Région a en effet tout intérêt à ce que les marges de nos hôteliers s'améliorent afin qu'ils investissent dans leur infrastructure et leurs services.
  • Réponse du 27/05/2015
    • de COLLIN René

    Les plateformes touristiques internationales de réservation en ligne sont devenues aujourd’hui incontournables. Il n’est plus envisageable de ne pas tenir compte de l’impact de ce type de sites internet dans les actions de promotion touristique, ceci d’autant plus que les études démontrent que les commentaires en ligne ont, à 69 %, une influence majeure sur le choix d’un établissement. L’e-tourisme est une réalité que nul ne peut plus ignorer.

    Toutefois, comme le souligne à juste titre l'honorable membre dans sa question, certaines pratiques en la matière laissent à désirer et entraînent un manque à gagner pour nos hébergements wallons.

    J’ai, comme lui, suivi l’actualité française relative au combat mené par les hôteliers français à l’encontre de Booking.com. Ce dernier leur imposait une parité tarifaire qui les empêchait de pratiquer des tarifs plus attractifs sur d’autres sites de réservation que ceux pratiqués sur Booking.com.

    Dans l’exemple français, cela s’est solutionné par le fait que les hôteliers ont accepté un engagement de Booking.com relatif à la suppression de cette clause tarifaire, mais uniquement sur les canaux de réservation indirects (Expedia, Trip Advisor, …). Cela n’est donc pas valable pour le site propre de l’hôtel. La victoire n’est donc que partielle.

    En Allemagne, la situation est plus optimale puisqu’on a assisté à une condamnation officielle de cette clause tarifaire.

    Pour ce qui est de la Belgique, une démarche à l’encontre de la situation faisant l’objet de la question n’est possible qu’au niveau fédéral. L’Autorité belge de la concurrence s’est ainsi emparée de la problématique. Les trois fédérations (FedHoReCa Wallonie, Horeca Bruxelles et Horeca Vlaanderen) sont associées à la démarche et les hôteliers ont été interrogés à cet effet.

    C’est donc l’Autorité belge de la concurrence qui examine actuellement, avec l’appui d’un cabinet d’avocats, la possibilité d’intenter une action en justice.

    Il ne revient donc pas à la Région wallonne d’initier seule une telle démarche, mais que l'honorable membre soit rassuré, nous sommes aux côtés des hôteliers wallons dans leur action.