La puissance du réseau internet dans les "cantons rédimés"
Session : 2014-2015
Année : 2015
N° : 230 (2014-2015) 1
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Question écrite du 19/05/2015
de BALTUS-MÖRES Jenny
à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique
Le Plan Marshall 4.0 prévoit de faire de la Région wallonne un des précurseurs du numérique au niveau européen. Ceci commence par une connexion rapide et performante dans l'ensemble de la Région. Au XXIème siècle, l’internet fait plus que jamais partie de notre vie. Dès lors, les connexions deviennent de plus en plus rapides. Ceci est surtout le cas dans les grandes villes, mais aussi dans plus en plus de zones rurales.
Malgré cela, toutes les parties de la Région wallonne ne profitent toujours pas des mêmes avantages au niveau de la connexion internet. Je vous cite l’exemple de la région de l’Eifel (les cinq communes dans le sud de la Communauté germanophone) où dans quelques villages comme à Schoppen et dans quelques rues aussi à Weywertz - on pourrait citer d'autres exemples bien évidemment - la connexion actuelle est inférieure à 5 ou même 4 Mbit. Pour comparer: d’autres régions rurales bénéficient d’une puissance de connexion de 1000 Mbit.
C’est pourquoi je demande à Monsieur le Ministre en tant que ministre en charge du numérique ce qu’il pense pouvoir entreprendre afin que cette région - actuellement fortement désavantagée dans cette matière - puisse profiter le plus rapidement possible d’une connexion plus puissante ? Serait-il prêt à faire un travail de sensibilisation auprès des opérateurs afin que les cantons, malheureusement parfois encore appelés "rédimés", puissent profiter, le plus rapidement possible, d’une connexion internet correcte et correspondant aux standards ?
Une telle mesure profiterait aussi bien aux entreprises qu’aux personnes privées qui sont et deviendront de plus en plus dépendantes d’une connexion internet rapide et performante.
Réponse du 13/07/2015
de MARCOURT Jean-Claude
Le baromètre TIC 2014 de l’Agence du numérique indique que 82 % des ménages wallons sont connectés à internet en 2014.
Dans le contexte belge, le très haut débit est une compétence fédérale, accompagnée nécessairement d’une coopération institutionnelle avec les Régions qui exercent des compétences en matière d'autorisation de travaux de génie civil et d'organisation des chantiers.
L’Agenda numérique pour l’Europe a été publié par la Commission européenne le 19 mai 2010. Cette stratégie souligne l'importance du déploiement du haut débit pour promouvoir l'insertion sociale et la compétitivité dans l'Union.
Elle a réaffirmé l'objectif de mettre le haut débit de base à la disposition de tous les Européens et vise à faire en sorte que, d'ici 2020, tous les Européens aient accès à des vitesses de connexion de plus de 30 Mbps, et que 50 % au moins des ménages s'abonnent à des connexions internet de plus de 100 Mbps.
Alexander De Croo, le Ministre fédéral en charge du Numérique, annonce un plan national qui devra être rendu public avant les vacances d’été. Il y propose des mesures pour réaliser les objectifs de l’agenda numérique et stimuler le déploiement de débits internet jusqu’à 1 Gbps pour au moins la moitié des connexions d’ici 2020.
La Région wallonne doit fixer ses objectifs et assurer une cohérence avec le plan fédéral.
Dans la cadre des Assises du Numérique, dont les travaux en cours serviront de fondements au plan pour le numérique qui sera présenté à la rentrée au Gouvernement wallon, la question de la compétitivité et de l’aménagement numériques fait l’objet d’une attention toute particulière puisque plusieurs groupes de travail sont consacrés à des sujets comme les smart cities et les télécommunications. Les différents opérateurs de télécommunications actifs en Wallonie y sont associés.
Les travaux au niveau fédéral et au niveau régional sont actuellement en cours et les mesures seront rendues publiques à la rentrée 2015.
En ce qui concerne les problèmes particuliers dans les Cantons de l’Est, il est difficile de répondre de manière précise, chaque cas devant faire l’objet d’une étude particulière.
L’Agence du Numérique a été sollicitée à plusieurs reprises sur des problèmes identiques dans le Hainaut, la Province de Liège, la région de Dinant ou encore la Gaume.
La plupart du temps, la première démarche à mettre en œuvre est une réunion avec les différents opérateurs présents afin d’évaluer avec eux la nature exacte des problèmes, les solutions techniques, fixes ou sans fil, possibles à court et moyen termes. Dans certains cas, des solutions via des opérateurs alternatifs par satellites par exemple ont déjà été mises en œuvre. La question du coût est évidemment non négligeable.
Enfin, il semble que le Ministre De Croo charge cette année encore l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) d’une mission de cartographie du haut débit en Belgique. Celle-ci permettra notamment d’obtenir une vue objective de la situation et d’évaluer de manière globale les investissements nécessaires et, le cas échéant, l’appui que les pouvoirs publics devraient apporter.