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Le robot Zora

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 544 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/05/2015
    • de DODRIMONT Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Monsieur le Ministre connaît-il Zora ? Il voit, entend et se déplace, mesure 58 cm pour 5,4 kilos. Il s’agit du robot humanoïde NAO agrémenté de la solution ZORA. A la base de ce robot, deux Belges qui ont conçu le logiciel.

    Ce robot est destiné à apporter aide et assistance au personnel en charge des personnes âgées des maisons de repos, d’enfants atteints d’autisme, d’adultes atteints d’un handicap mental en centre d’hébergement. En milieu hospitalier, Zora preste déjà en pédiatrie ou encore en neurologie.

    Actuellement, il semblerait que Zora compte une trentaine de petits clones. Depuis peu, un foyer d’hébergement pour adultes handicapés de la région liégeoise a accueilli un exemplaire de ce robot. Il s’acquiert sous forme de leasing de 270 euros par mois pendant cinq ans avec une dernière mensualité de 300 euros avant d’en être propriétaire.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà rencontré Zora ? Prévoit-il d’octroyer des subsides pour l’acquisition de cet outil qui semble séduire le secteur médical et paramédical concerné ?
    Dans la négative, envisage-t-il d’analyser la pertinence d’une éventuelle aide financière ?
  • Réponse du 04/06/2015
    • de PREVOT Maxime

    Ici on aborde l’utilisation des nouvelles technologies dans le secteur de la santé et de l’aide aux personnes. Il est clair qu’il s’agit d’une piste à envisager pour faire face au vieillissement de la population et aux défis qui y sont liés ainsi qu’aux autres types de dépendance.

    Voilà maintenant quelques mois que ZORA fait sensation en Belgique, mais également chez nos voisins. Ce petit robot entièrement programmable de 58 cm de haut peut, par exemple, effectuer des exercices de gymnastique, danser sur différents rythmes, ou stimuler la mémoire en accomplissant des exercices thérapeutiques. Autant d’animations destinées aux personnes âgées, mais également aux enfants atteints d’autisme ou encore en centre de réadaptation. Cet outil peut sembler ludique, mais apporte une réelle plus-value aux activités organisées dans ces établissements.

    De plus, il est peu probable que cette technologie entraine des suppressions d’emplois. En effet, le robot a plutôt pour objectif de soutenir le personnel des établissements dans leur travail quotidien, en allégeant la charge de travail. Par exemple, ZORA peut répondre aux personnes âgées sur le temps, donner les nouvelles du jour, indiquer le contenu des repas de la journée, mais ne remplacera jamais les compétences et les qualités humaines dont le personnel des maisons de repos ou des hôpitaux fait preuve au quotidien.

    L'honorable membre parle d’une trentaine d’exemplaires. Je peux déjà dire que – d’après le concepteur du logiciel Fabrice GOFFIN – pas moins de 78 robots sont déjà en place dans les hôpitaux et les maisons de repos belges. Au total, aujourd’hui, plus de 6.000 ainés travaillent avec un robot humanoïde au quotidien en Belgique, France et Pays-Bas. Le produit est un véritable succès, puisqu’on compte environ trois nouvelles installations par semaine !

    Face à ce succès dont les concepteurs belges peuvent être fiers, il faut se poser la question de l’utilité d’un financement public. Nous développons déjà des projets d’informatisation qui ont notamment pour objectif la réduction des charges administratives pour les professionnels de la santé ou de l’aide aux personnes. Il n’est jamais opportun d’éparpiller les subsides et la robotisation ne fait pas partie de nos priorités pour l’instant. Cependant, nous gardons bien en vue ces nouvelles technologies et pourrons envisager une analyse plus approfondie sur la pertinence d’une éventuelle aide financière dans le futur. Cette analyse devra être globale, car les nouvelles technologies dans le domaine de la santé et de l’aide aux personnes sont nombreuses et parfois complexes et elles continueront à se développer. Elles posent également souvent d’importantes questions éthiques. Leur accessibilité doit être envisagée. En conséquence, elles doivent être encore étudiées et évaluées avant que leur implémentation à large échelle soit souhaitable.

    Au surplus, actuellement, les robots humanoïdes, dans le secteur des maisons de repos et hôpitaux, ne font pas l'objet de subventions particulières, seuls les travaux immobiliers, le mobilier et les équipements peuvent être subventionnés.