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Les COFcubes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 547 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 26/05/2015
    • de DODRIMONT Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le collègue de Monsieur le Ministre en charge de l’Économie, M. Jean-Claude Marcourt, a récemment inauguré les premiers COFcubes, réalisés par des stagiaires du Centre d’orientation et de formation d’Amay. Ces conteneurs marins sont aménagés en logement, bureaux ou salle de classe. Celui-ci a précisé – je cite : « Ces cubes répondaient à une réelle demande, notamment en matière de logement. De nombreuses personnes vivent dans la précarité et ces containers vont par exemple permettre à des familles de trouver une solution alternative à la problématique créée par les marchands de sommeil. Ces logements de qualité à bas prix restent accessibles à des personnes à faible revenu. ».

    Je suis quelque peu interpellé par ses propos. J’aimerais interroger Monsieur le Ministre sur ce projet qui rentre dans le cadre de l’Habitat permanent.

    Monsieur le Ministre a-t-il été consulté sur ce projet ? A-t-il eu l’occasion de visiter l’un de ces logements ?

    Quelle est son analyse sur la finalité de ces constructions destinées notamment aux personnes à faibles revenus ? Où vont-elles être installées ? Sur des terrains privés ? Sur des terrains publics ? Seront-ils posés sans permis de bâtir ni de lotir ? De quelle manière s’effectue le raccordement en électricité, gaz et eau ?

    Ces logements, dont je ne remets pas en cause, ni la réalisation ni la qualité, ne vont-ils pas accroître la problématique de l’Habitat permanent, la différence résidant dans l’aspect neuf du logement ?

    N’est-ce pas insidieusement une forme d’activité de marchands de sommeil ? Quelle réglementation encadre l’installation de ces cubes ? Certains propriétaires de terrains ne seront-ils pas tentés de louer des espaces et ainsi créer une forme de marchands de sommeil ?
  • Réponse du 04/06/2015
    • de PREVOT Maxime

    Le plan Habitat permanent (HP) vise à accompagner ces résidents dans leurs démarches en vue de retrouver un logement décent, salubre, de qualité et bien équipé. Malgré tous les efforts qui sont déployés, les pouvoirs publics sont bien conscients que l’offre de logement en Wallonie est largement inférieure à la demande.
    Par ailleurs, l’offre de logements traditionnels ne répond pas toujours aux attentes du public HP.

    C’est dans ce contexte de crise du logement que le Centre d’Orientation et de Formation (COF), a imaginé d’aménager des logements à partir de conteneurs maritimes dans le cadre de ses activités navales et métalliques.

    Le CPAS de Walcourt, commune inscrite dans le Plan HP, a lancé un appel d’offres remporté par le COF pour la fourniture d’un conteneur maritime aménagé en logement.
    L’objectif est de permettre à des personnes précarisées de vivre dignement en leur offrant un logement de qualité à bas coût : le coût du module équipé s’élève à 36.000 euros.

    Une fois rénové, le conteneur se transforme en studio de 24 mètres carrés, complètement isolé et équipé. Son installation est bien entendu tributaire d’un permis d’urbanisme. Concernant les raccordements, le module de Walcourt a été réalisé de manière à être autonome : une réserve d'eau de 700 litres est installée à l'intérieur du conteneur, sous le lit. Un groupe électrogène produit également de l'électricité et un petit tank à gaz est prévu pour alimenter une chaudière.

    Un raccordement aux réseaux publics d’eau et d’électricité est bien entendu possible, moyennant un coût supplémentaire (chiffré à 11.000 euros par le service travaux de la commune).

    Concernant une possible dérive du projet via sa récupération par des marchands de sommeil, celle-ci est peu probable, car la particularité d’un marchand de sommeil est de mettre en location un bien insalubre, acquis pour un montant dérisoire, en profitant de la vulnérabilité de certaines personnes pour réclamer un loyer exorbitant. Or, le coût du module est malgré tout dissuasif. Par ailleurs, le COF est soucieux de veiller à l’usage des modules qui seront mis sur le marché.

    En conclusion, ce projet-pilote représente certes une alternative moins onéreuse que l’habitat traditionnel face à des demandes de logements notamment (de transit ou d’urgence) de plus en plus grandissantes, même s’il ne peut être considéré comme la solution universelle. Mais, il devra être évalué lorsqu’il sera réellement installé à Walcourt.

    C’est seulement à partir des constats de cette évaluation que nous pourrons alors situer toute l’importance de cette alternative, tant dans la problématique de l’habitat permanent que dans celle du logement des sans-abris.