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Les lacunes en gestion des entrepreneurs

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 238 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 28/05/2015
    • de DUPONT Jean-Marc
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    L'Institut professionnel des comptables a tiré récemment la sonnette d'alarme à propos des lacunes en gestion des entrepreneurs, qui toucheraient principalement les petites structures. Comme celles-ci représentent 90 % des entreprises de notre pays, ce constat est préoccupant et étonnant étant donné les outils d'accompagnement mis à disposition des entrepreneurs, notamment par la Région wallonne. Selon l'IPCF, seul un quart des starters feraient appel aux outils en question.

    L'UCM craint que les conditions d'accès à la profession et la régionalisation du jury central fassent apparaître des effets de concurrence et d'aubaine si aucune concertation n'est initiée entre les Régions.

    Il semblerait que de nombreux instituts privés donnent des cours de gestion, mais que ceux-ci n'aboutissent pas à un titre officiel.

    Faudrait-il proposer un outil d'autodiagnostic dès qu'un entrepreneur s'inscrit à la Banque Carrefour et l'orienter, le cas échéant, vers les structures d'accompagnement ? Les programmes de gestion de base fournis actuellement aux indépendants sont-ils à revoir ? Existe-t-il des contrôles quant à la qualité des cours dispensés par les instituts privés ? Faut-il proposer des formations de mises à jour régulières ? Envisage-t-on de revoir l'accès à la création d'entreprise ? Dans l'affirmative, Monsieur le Ministre compte-t-il le faire en concertation avec les autres Régions ?
  • Réponse du 01/07/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La question posée relève à la fois de l’accompagnement des entrepreneurs, mais également de l’accès à la profession.

    Concernant le premier point, au-delà de la sensibilisation, la Région est dotée d’un certain nombre d’outils ayant pour fin d’accompagner les entrepreneurs. Parmi eux, les opérateurs de l’Animation économique suivent les starters de la genèse de leur projet jusqu’au développement d’une entreprise déjà existante.

    L’année 2014 présente un bilan de 4.200 services de sensibilisation et d’accompagnement qui ont bénéficié à 2.840 entrepreneurs et porteurs de projet.

    Les opérateurs veillent également à favoriser et susciter le partage d’expériences entre entrepreneurs au travers des espaces de coworking. Le mentorat, mis en place par le biais de l’Institut du Mentorat Entrepreneurial Wallon, permet également aux entrepreneurs chevronnés de partager leur expérience avec les novices.

    Le Centre pour Entreprises en difficulté de Wallonie (CEd-W) a été mis en place en 2013 et offre aussi des mesures d’accompagnement spécifiques. Il s’agit de proposer aux entrepreneurs, par le biais d’un numéro vert unique, différents services gratuits en fonction des difficultés détectées.

    Concrètement, pour l’année 2014, sur les 592 dossiers introduits auprès du numéro vert, 258 interventions ont permis la « continuité de l'activité », soit 59 %, tandis que seuls 20 % ont mené à la cessation.

    Le Small Business Act wallon 2015 – 2019 met d’ailleurs l’accent sur la seconde chance. Dans ce cadre, le rôle du Centre pour Entreprises en difficulté sera renforcé et son dispositif amélioré afin de créer plus d’interactions avec la SOWALFIN et la SOGEPA.

    L’accompagnement est donc construit pour répondre au mieux aux besoins de tous les créateurs d’entreprise. Néanmoins, l’entrepreneur reste libre d’y avoir recours ou non.

    À côté des mesures d’accompagnement, les entreprises peuvent également bénéficier de primes aux services de conseil pour leur gestion financière d’un montant maximum de 12.500 euros.

    Il est vrai qu’à l’avenir, il est nécessaire de renforcer la connaissance de ces divers dispositifs de soutien aux entrepreneurs.

    C’est d’ailleurs une des missions de l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation. Celle-ci offre chaque jour des services d'appui et d'accompagnement au développement économique, technologique et numérique en structurant et pilotant un réseau d'opérateurs intégré, lisible et visible.

    Concernant le second point – l’accès à la profession –, les compétences en la matière ont été transférées aux Régions dans le cadre de la sixième réforme de l’État. .

    Actuellement, la législation applicable au fédéral demeure en vigueur.

    Cette législation prévoit que les conditions d’accès à la profession sont la connaissance en gestion de base et les connaissances spécifiques liées à la profession.

    La preuve en gestion de base peut être apportée par un diplôme ou une expérience professionnelle suffisante. Dans le cas contraire, un examen est à passer devant un jury central.

    Concernant les compétences spécifiques, un examen est organisé selon le programme de compétence professionnelle repris dans l’arrêté royal réglementant chaque profession.

    Les premiers examens organisés par la Région wallonne ont d’ores et déjà eu lieu. D’ici quelques mois, il conviendra d’évaluer le système actuellement mis en place et de l’adapter, si besoin en était, aux spécificités régionales.

    La transition est donc envisagée de manière à ce que le secteur n’ait pas à pâtir du transfert des compétences.