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La recrudescence de la tuberculose

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 574 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/06/2015
    • de PECRIAUX Sophie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Une maman, dont les enfants fréquentent l'école Saint-Michel de Verviers, a contracté la tuberculose en décembre. Elle a été placée en isolement durant plus d'un mois et ses fils sont victimes d'une tuberculose dormante.
    Le 18 mai, c'est une jeune flamande de 14 ans qui est décédée de cette maladie dans la région de Gand.

    Dans le cas qui nous occupe à Verviers, la médecine scolaire a, semble-t-il, pris les choses en main en pratiquant une dermoréaction aux seuls élèves côtoyant régulièrement l'élève porteur de la maladie. Les autres pas. J'interpellerai d'ailleurs le collègue de Monsieur le Ministre en charge de la Promotion de la santé à l'école à ce sujet.

    Malgré tous les efforts à chaque niveau de pouvoir, il semble que la tuberculose ne soit pas maîtrisée.

    Le fait que les acteurs de la promotion de la santé à l'école, de la prévention et de la santé siègent à différents niveaux de pouvoir n'engendre-t-il pas une certaine difficulté dans la bonne gestion de ce dossier ?

    Quelles sont les campagnes de prévention menées en Wallonie afin de prévenir ce type de maladie ?
  • Réponse du 17/06/2015
    • de PREVOT Maxime

    J’accuse bonne réception de votre question écrite et vous en remercie.

    La question de l'honorable membre fait suite à la médiatisation de plusieurs cas de tuberculose recensés en Belgique.

    Les deux cas de tuberculose, dont l’honorable membre fait référence, qui sont mis en évidence au sein d’un établissement scolaire de la Région verviétoise, ne sont pas liés au cas de la jeune fille décédée de tuberculose en Région flamande.

    L’adulte que l’honorable membre cite n’a pas de lien avec les deux cas actuels de l’institut Saint-Michel. Il s’agit d’un autre pathogène, différent d’un point de vue génotypage, ce qui permet d’exclure une contamination entre le cas de cette maman et les cas actuels.

    La tuberculose est une maladie provoquée par une bactérie, le bacille de Koch. Elle est transmise par voie aérienne au travers des sécrétions : seules les personnes atteintes de tuberculose des voies aériennes sont ainsi contagieuses. Il ne s’agit donc pas d’une maladie liée à de mauvaises conditions d’hygiènes : n’importe qui peut attraper la tuberculose, quel que soit son pays d’origine ou encore son statut social.

    Outre la forme pulmonaire, il existe également d’autres formes non contagieuses telles que les formes ostéo-articulaires, génitales, méningées, ganglionnaires.

    En Belgique, en 2013, l’incidence de la tuberculose était de près de neuf cas pour 100.000 habitants, ce qui classe la Belgique parmi les pays à faible prévalence. La majorité des personnes infectées par le pathogène ne développent d’ailleurs pas la maladie : dans neuf cas sur dix, cette infection guérit spontanément et définitivement. En Fédération Wallonie-Bruxelles, une moyenne de 40 cas de tuberculose survient chaque année en milieu scolaire.

    En ce qui concerne la prévention et les stratégies de dépistage, la vaccination n’est pas recommandée dans le contexte épidémiologique actuel de la Belgique.

    Le dépistage réalisé par le service de promotion à l’école a suivi les règles liées au dépistage en milieu scolaire telles que préconisées par la stratégie de prévention de la tuberculose en milieu scolaire (plan 2012-2017).

    Cette stratégie est basée sur trois axes :

    - organisation du dépistage des contacts lorsqu’un malade tuberculeux contagieux est identifié au sein de l’école ;
    - recherche systématique de tout signe d’appel de tuberculose chez les élèves à risque à l’occasion des bilans de santé obligatoires ;
    - développement par la médecine scolaire d’une stratégie d’information sur la tuberculose.

    Les différents services impliqués (médecine scolaire, FARES, cellule de surveillance des maladies infectieuses) agissent conjointement pour organiser au mieux le dépistage, dans le respect de la vie privée des personnes malades et des éventuelles personnes contaminées.

    Il n’y a aucun problème de collaboration entre les différents services en charge soit de la médecine scolaire, soit de la surveillance des maladies infectieuses : les contacts entre les services de promotion de la santé à l’école et la cellule de surveillance des maladies infectieuses sont fréquents et ne concernent pas que la tuberculose. Les services Promotion santé école peuvent également compter sur l’aide ponctuelle du FARES.

    Cependant, la lutte contre cette pathologie repose sur une déclaration obligatoire exhaustive des cas de tuberculose auprès des services de surveillance : cette déclaration à l’heure actuelle n’est pas exhaustive ou n’est pas faite suffisamment rapidement. Il y a là un enjeu pour lutter efficacement entre « la transmission ».

    De plus, la prévention seule ne suffira pas à éradiquer la pathologie : il est important, non seulement de dépister précocement les malades, mais il faut aussi que le traitement, souvent de longue durée, soit correctement administré.

    Je veillerai durant cette législature à analyser les pistes d’action permettant d’améliorer la déclaration obligatoire des maladies.