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La lutte contre la pauvreté des femmes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 643 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 23/06/2015
    • de PECRIAUX Sophie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Ce lundi 15 juin 2015, la presse relayait les conclusions du rapport 2014 de l'ASBL Entre2Wallonie.

    Parmi les constats dressés par l'association, celui du statut familial des femmes prostituées m'interpelle particulièrement.

    En effet, la plupart des femmes qui arpentent les trottoirs de Charleroi sont des mères de famille et affirment le faire afin de subvenir à leurs besoins familiaux.

    Sous la précédente législature, nous avons adopté la résolution relative à la lutte contre la pauvreté des femmes. Parmi les demandes adressées, je retiens plus spécifiquement celle relative à la concertation de toutes les autorités compétentes en vue de renforcer les synergies et les initiatives visant à lutter contre la pauvreté des femmes.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà eu l'occasion de rencontrer les acteurs communaux et plus particulièrement ceux des grandes villes?

    Pourrait-il également faire le point sur la mise en oeuvre de la résolution ?

    Concernant la prostitution, quels sont les moyens développés par la Wallonie afin de lutter contre ce phénomène ?
  • Réponse du 10/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    Les femmes sont en effet les plus touchées par la pauvreté, avec un risque d’autant plus élevé lorsqu’elles se trouvent à la tête d’une famille monoparentale.

    Dans ce contexte, mon objectif est de lutter contre la précarité et les discriminations que connaissent les familles monoparentales, sous toutes leurs formes (chômage, droits alimentaires découlant d’une séparation ou d’un divorce, droits relevant de la sécurité sociale, de l’accueil de la petite enfance, etc.).

    Comment ? En procédant à une étude préalable reprenant l’ensemble des législations et réglementations wallonnes et fédérales qui ont un impact discriminatoire à l’égard des familles monoparentales.
    Cette étude fait l’objet d’un marché public lancé ce mois d’avril : il s’agit d’établir un screening complet et une analyse de toutes les dispositions législatives et réglementaires wallonnes et de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui pourraient être discriminatoires à l’égard des familles monoparentales.
    Un Comité d’accompagnement visant à rassembler les associations concernées (par exemple, la Ligue des familles) ainsi qu’en particulier les mouvements de femmes (dont le CWEHF), les associations luttant contre la pauvreté (notamment le RWLP) seront mis en place.

    Dans le cadre de cette étude et des consultations réalisées, une série de propositions de mesures, d’actions et de recommandations seront formulées, notamment par des propositions de décrets et changements de réglementations (celles-ci se limitant au dispositif wallon relevant de la compétence régionale wallonne).
    Un budget spécifique est prévu pour le financement de cette étude.

    Par ailleurs, je rappelle que l’un des objectifs du Plan de Gender mainstreaming que j’ai eu l’occasion de présenter au Parlement wallon le 6 mars dernier est précisément de lutter contre la précarité des femmes. En plus du screening dont je viens de parler, plusieurs de mes collègues se sont engagés à intégrer la dimension de genre dans des politiques qui touchent directement cette thématique. Ainsi, le Ministre-Président, dans le cadre de son plan de lutte contre la pauvreté, s’attachera, lui aussi, particulièrement à lutter contre la précarité des familles monoparentales. Au niveau de l’accès au logement, une attention particulière sera portée à nouveau aux familles monoparentales, mais aussi aux victimes de violences conjugales, etc.

    En ce qui concerne la politique menée par la Région wallonne en matière de prostitution, le Parlement wallon a adopté le 27 mars 2014 un décret portant création de services d’aide et de soins aux personnes prostituées (M.B. du 11/04/2014).
    L’objectif du décret vise à mettre en œuvre une politique de protection de ces personnes, un accompagnement visant à l’insertion sociale, une participation à la vie économique, une amélioration de leurs conditions de vie et leur sécurité, etc.
    Par quels moyens ? En agréant et en subventionnant les services et les structures qui répondent et contribuent à la réalisation de ces objectifs.

    En Wallonie, des associations travaillent de manière ambulatoire avec les personnes qui se prostituent, en assurant une aide et un accompagnement psychosocial par le biais de l’information et d’actions préventives.
    Ce travail d’aide psychosociale et d’accompagnement des personnes qui se prostituent peut avoir pour effet positif de les sensibiliser au dépistage, de leur permettre de trouver un hébergement sûr, de bénéficier d’un suivi administratif et de suivre une formation socioprofessionnelle.

    Le décret établit les critères et les objectifs justifiant l’octroi d’agrément et de subventionnement des centres.

    Aux termes de ces dispositions, 7 services sont potentiellement susceptibles d’être agréés et subventionnés : un service par province de moins de 400.000 habitants, un service comptant entre 400.000 et un million d’habitants, deux services par province de plus d’un million d’habitants.

    Actuellement, trois services sont subventionnés en Wallonie : Icar Wallonie, Espace P et Entre 2 Wallonie.
    Ces associations travaillent là où leur aide est requise ou utile.