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La sensibilisation au dépistage du diabète en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 675 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/07/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Selon le journal Le Soir, les prochaines années pourraient voir se développer une véritable épidémie de diabète dans notre pays. À l'heure actuelle, on estime la proportion de la population atteinte de cette maladie à un belge sur vingt. Ces chiffres représentent donc un total de 500.000 Belges atteints aujourd'hui, et pourraient passer à 600.000 dans 15 ans.

    Selon l'Association belge du Diabète (ABD), le problème principal résulte de l'absence de dépistage et de diagnostic, pourtant simple à effectuer. Près de la moitié des personnes atteintes ne seraient en effet pas conscientes de leur état, pouvant mener dans de nombreux cas à des complications importantes et donc à de lourdes prises en charge générant un coût important pour la sécurité sociale. 

    Autre fait alarmant, aucun plan de lutte ou de sensibilisation n'est aujourd'hui recensé dans notre pays, tant au niveau national que régional, comme il en existe pour le tabagisme, l'alcoolisme ou encore la prévention du SIDA. À ce titre, l'ABD milite pour l'instauration d'un registre précis du nombre de diabétiques. 

    Ainsi, les services de Monsieur le Ministre ont-ils été sensibilisés à cette problématique ? La mise en place d'un plan de prévention et d'information est-elle à l'ordre du jour, avec les conséquences positives en termes de dépistage et de prise en charge rapide de la maladie qu'un tel plan implique ?
  • Réponse du 20/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    Je suis bien conscient de la problématique du diabète et diverses actions sont déjà menées en Wallonie pour lutter contre cette pathologie.
    L’article du Soir cité par l'honorable membre mentionne qu’il n’y a pas de plan national concernant le diabète. Néanmoins, il faut savoir que le diabète est une maladie chronique et que cette pathologie fait donc partie intégrante du Plan de soins intégrés en faveur des maladies chroniques. Ce plan a été approuvé par le Fédéral et les entités fédérées lors de la Conférence interministérielle du 30 mars 2015. Il prévoit la mise en place de projets pilotes en 2016 visant, entre autres, une approche multidisciplinaire et une meilleure coordination des services de soins pour les malades chroniques.
    Il existe également les réseaux multidisciplinaires locaux (RML), qui sont des projets pilotes financés par l’INAMI jusqu’au 31/12/2015 dans le cadre des trajets de soins pour le diabète de type 2 et l’insuffisance rénale. Ils arriveront, le 1er janvier 2016, dans le giron de la Wallonie.

    Ma volonté est d’assurer la continuité des politiques menées tout en envisageant une meilleure évolution de la première ligne de soins dans un objectif de gestion efficiente de la santé publique. A cet effet, j’ai donc l’intention de prolonger les activités des RML en 2016 et je défendrai, dans le cadre de l’épure budgétaire initiale 2016, l’inscription des budgets nécessaires permettant une prolongation des conventions jusque fin 2016.

    Toutefois, le paysage des soins de première ligne tel que nous le connaissons va être passablement remanié dans le futur. En effet, notre système de soins de santé doit mieux s’adapter aux patients chroniques, et évoluer davantage vers une prise en charge intégrée centrée sur la personne plutôt que centrée sur chaque pathologie.

    En matière de prévention, le diabète de type II, qui est le plus fréquent, est associé à de nombreux facteurs de risques qui sont communs à d’autres maladies chroniques comme l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers.

    Je souhaite donc mener une politique qui privilégie la promotion d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière.

    En agissant sur ces deux facteurs, nous luttons à la fois contre le diabète, mais aussi sur d’autres maladies chroniques comme l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers. C’est en effet beaucoup plus efficace de pouvoir contrôler un facteur de risque qui aura des impacts sur plusieurs maladies.

    À cet effet, plusieurs projets ayant l’objectif de promouvoir des attitudes saines sont actuellement soutenus.

    Ces projets, auparavant subventionnés par la Communauté française, ont été transférés depuis le 1er juillet 2014 à la Région wallonne et ciblent des publics variés :
    D’une part, les professionnels de la santé dont les médecins généralistes par le biais du développement de pratiques préventives.

    Ainsi, les programmes de promotion de la santé comme ceux menés par la Fédération des maisons médicales et l’ASBL « Promo santé et médecine générale » permettent aux médecins généralistes d’être formés aux pratiques préventives afin d’aborder ces questions avec leurs patients (principalement dépistage des cancers, dépistage des risques cardiovasculaires et du diabète, vaccination).

    Par ailleurs, d’autres projets ciblent davantage les publics précarisés, les jeunes au sein de l’école et les équipes éducatives.

    De plus, durant cette législature, je souhaite implémenter le « Plan Nutrition Santé Bien-être ». Comme je l’ai déjà expliqué dans ma réponse à la question d’actualité posée par Patrick PREVOT le 1er juillet, ce plan wallon est en train d’être peaufiné. Nous avons déjà prévu l’article budgétaire pour accueillir les moyens qui seront requis.