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L'impact de la sécheresse sur la production des maraîchers

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 359 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 10/08/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Nous avons récemment connu, entre le mois de mai et la mi-juillet, une situation de sécheresse exceptionnelle sur le territoire wallon. Ces aléas météorologiques peuvent, comme Monsieur le Ministre le sait, avoir d'importantes conséquences sur les productions agricoles et notamment maraichères, fortement dépendantes d'une irrigation adéquate. 

    Ainsi, Monsieur le Ministre peut-il nous fournir un bilan de la situation en Wallonie? La sécheresse de ce début d'été a-t-elle particulièrement affecté les productions des maraîchers wallons? Si tel est le cas, quels mécanismes sont envisagés pour venir en aide aux maraîchers qui en feraient la demande ? 
  • Réponse du 03/09/2015
    • de COLLIN René

    Il est exact que la période de sécheresse de cette année s’étale sur une longue période (mai – début août). D’habitude, les périodes de sécheresse sont plus courtes et sans trop d’impacts.

    Cette année, les producteurs de légumes se voient obligés d’irriguer. Ces installations d’irrigation représentent un surcoût très important dans le coût de production, ce qui grève la rentabilité de la production. Ce surcoût est estimé à 15 % à l’hectare.

    Mais il faut savoir que tous les producteurs n’ont pas accès à l’irrigation, soit par choix, soit par manque de moyens. Enfin, les réserves d’eau ne sont pas inépuisables et certains producteurs sont soumis à des quantités limitées de pompage.

    Les effets de la sécheresse se marquent dans la production en tant que telle. Le rendement sera moindre et la qualité peut aussi être altérée (fruits plus petits,…).

    Le CIM (centre interprofessionnel maraîcher) estime par exemple que la production de courgettes présente cette année un rendement 50 % plus faible qu’une année normale !

    De plus, au niveau de la qualité et de la commercialisation, les professionnels du secteur estiment qu’il n’y a que la qualité extra qui est réellement rentable. Le prix d’achat au producteur pour une qualité inférieure devient beaucoup trop faible.

    Il faut également être conscient que la sécheresse est survenue dans une période où le marché est très calme. Le mois de juillet et le début du mois d’août sont des périodes creuses pendant lesquelles les consommateurs sont en vacances et la demande est faible. Cela provoque une forte baisse du prix d’achat des légumes aux producteurs. Ainsi, ce prix donné au producteur peut parfois ne même pas couvrir les frais engendrés par l’irrigation.

    Selon les informations collectées par le CIM sur un échantillonnage des producteurs professionnels, il en résulte que les pertes au niveau des volumes en cultures estivales sensibles à la nécrose marginale (légumes feuilles) sont de 100 %. Pour les cultures estivales non sensibles à la nécrose marginale, les pertes sont estimées de 20 à 50 %.

    Pour les cultures automnales, il est trop tôt pour estimer l’impact sur les volumes. Il est néanmoins attendu que le niveau qualitatif soit impacté.