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L'impact du ralentissement économique chinois sur les exportations wallonnes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 325 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/09/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Depuis quelques semaines, les marchés boursiers sont secoués par le ralentissement de l'activité économique chinoise, qui s'établit selon les chiffres officiels autour des 7 %, mais pourrait fort bien s'avérer tourner autour des 4 %. La Chine connaît quoi qu'il en soit une période de régression de sa croissance, ce qui pose question au regard des liens commerciaux qui unissent la Chine et la Wallonie.

    En effet, la Chine est actuellement le 13e marché d'exportation des entreprises wallonnes, et les récentes missions économiques menées sur place ne font que renforcer ces liens et attiser l'intérêt chinois pour la Wallonie.

    Plus inquiétant encore, la crise boursière et le ralentissement économique chinois ont des conséquences importantes pour toute l'économie asiatique.

    Dans ce cadre, la situation actuelle et la récente dévaluation de la monnaie chinoise peuvent faire craindre une hausse du prix des exportations wallonnes sur ce marché. 

    Ainsi, quels sont les risques qui pèsent aujourd'hui sur les entreprises wallonnes face au ralentissement économique chinois ? Des options sont elles actuellement à l'étude afin de compenser d'éventuelles conséquences négatives? 
  • Réponse du 17/09/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il semble difficile de connaitre avec certitude le véritable taux de progression du produit national brut chinois. Les statistiques sont très variables à ce sujet : selon les économistes, les résultats sont plus ou moins positifs. Cela dit, l’accord était, depuis longtemps, unanime pour affirmer que le taux de croissance extraordinaire de la Chine ne pouvait être maintenu indéfiniment.

    Ainsi que souligné, la Chine était, en 2014, le treizième client de notre Région. Ce Pays est notre deuxième client hors de l’Union européenne, et de loin le premier d’Asie. À peu de choses près, la Région exporte autant en Chine qu’en Corée du Sud et au Japon réunis.

    Concernant la crise boursière, le gouvernement chinois a encouragé la population à investir en bourse. Ainsi, la population a appris à ses dépens les dangers de ce que d’aucuns nomment « l’épargne casino ». Il faut néanmoins relativiser : malgré les récentes chutes répétées de la bourse de Shanghai, son cours a néanmoins augmenté de 32,4 % en un an. En comparaison, le BEL20 a augmenté de 6,1 % et le Dow Jones a baissé de 5,9 %.

    Ce sont les pays exportateurs de matières premières qui souffriront probablement le plus de la baisse de régime de l’économie chinoise. L’effet négatif sur leur économie aura sans doute des répercussions sur leur capacité à acheter des produits wallons. Si l’on prend toute l’Afrique subsaharienne, une région avec de nombreux minerais achetés par la Chine, elle représente 0,97 % des exportations wallonnes en 2014. Même si l’ensemble de ces pays diminuait ses importations de 10 %, cela signifierait une baisse des exportations de la Région de 0,1 %. De plus, la Mongolie, un des principaux fournisseurs de matières premières de la Chine, n’achète que peu en Wallonie.

    En ce qui concerne les entreprises wallonnes, elles exportent vers la Chine des produits intermédiaires à haute valeur ajoutée, alliant haut niveau technologique et innovation. Dans ce cas, le prix est rarement le facteur le plus déterminant.

    Concernant la récente dévaluation de la monnaie chinoise, nos exportateurs sont habitués à de telles variations. En fait, le taux de change de l’Euro face au Renminbi a atteint, au 7 septembre 2015, son niveau du 15 mai dernier.
    En comparaison, les fortes variations de taux de change de l’Euro avec le Dollar US n’empêchent pas les États-Unis de demeurer notre premier client hors de l’Union européenne.

    De plus, nos concurrents directs font partie de la zone euro et sont donc dans la même position que notre Région face à ces événements. Il s’agit donc de relativiser l’actualité économique chinoise en la considérant comme un ralentissement propice à la stabilité et à la pérennité des relations commerciales.

    Par ailleurs, les autorités chinoises poussent leurs entreprises à investir à l’étranger. La stabilité de l’économie wallonne face aux crises successives en Chine constitue donc un argument supplémentaire.

    Pour conclure, il s’agit donc d’être serein mais vigilant face à la situation en Chine et de maintenir un niveau élevé d’implication sur ce marché, qui demeure un marché cible.