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La coopération au développement de la Région wallonne

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 155 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 22/09/2015
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Le 18 mai dernier, j’ai interrogé Monsieur le Ministre-Président sur la coopération au développement de la Région wallonne et, notamment, sur le budget consacré à cette matière. Ainsi, il m’a indiqué que sur « la période 2009-2013, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles, ensemble, ont consacré près de 140 millions d'euros à la politique de développement des populations partenaires des pays du Sud ». Toutefois, pourrais-je connaître le montant annuel consacré par l’unique Région wallonne à la coopération au développement durant la période 2009 – 2014 ?

    De plus, Monsieur le Ministre-Président m’informait que la Wallonie travaillait tout particulièrement au travers de la Francophonie. Même si je comprends bien ce choix, ne pense-t-il pas qu’un véritable calcul neutre et objectif en fonction des situations et des buts du programme doit avant tout avoir lieu et non fixer la Francophonie comme premier filtre ?

    Pour finir, Monsieur le Ministre-Président expliquait que parmi les pays partenaires, nous comptions certains en transition, selon la terminologie des Nations-Unies, comme le Vietnam, le Maroc et l’Algérie. Je me demande donc pourquoi continuer à soutenir ces pays et non uniquement des pays moins avancés, et ce, plus en phase avec les évolutions actuelles des Nations et non sur la logique de « on l’a toujours fait » ?
  • Réponse du 15/10/2015
    • de MAGNETTE Paul

    S’agissant, tout d’abord, de la distinction entre l’aide publique au développement (APD) de la Wallonie et celle de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle est directement liée à la manière dont les informations sont collectées dans le cadre du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE. Le CAD est, en effet, l’organisme qui fait autorité pour les statistiques internationales en la matière. Il regroupe les principaux donateurs de la planète et, dans ce cadre, l’État belge a l'obligation de faire parvenir annuellement à l'OCDE les données statistiques relatives à l'aide consentie par toutes les institutions publiques belges aux pays en voie de développement. Grâce à ces informations, le CAD produit des statistiques sur l'APD qui sont reconnues par l’ensemble de la communauté internationale. Il est donc de l’intérêt de tous les pouvoirs publics belges concernés de se conformer au prescrit du CAD en matière de collecte et collation de ces données.

    Concrètement, nous communiquons aux autorités fédérales compétentes les informations financières pertinentes classées par pays et par type de coopération, en mentionnant les secteurs d’activité concernés. Il ne s'agit pas seulement de l'appui à des programmes et/ou des projets dans les pays en développement, mais également des contributions à des organisations multilatérales et de l’appui aux ONG de développement, de la sensibilisation des populations wallonne et bruxelloise à travers l’éducation au développement, des bourses d'études, de l'aide d'urgence ainsi que des frais administratifs afférents.

    Les informations attendues ne sont donc pas organisées selon la source du financement et c’est l’apport globalisé de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui est attendu. Il est par ailleurs utile de rappeler que Wallonie-Bruxelles International gère la mise en œuvre de nos relations internationales et de notre coopération au développement à la fois pour la Wallonie et la FWB. Une distinction statistique par source de financement nécessiterait, dès lors, une refonte complète des modalités de collecte et d’organisation de ces données, qui ne serait plus en phase avec le choix stratégique opéré en 2009 de fusionner les administrations des relations internationales de la Région et de la Fédération.

    Pour l’année 2014, le total de l’APD de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles est de l’ordre de 25 millions d’euros.

    S’agissant de la question relative à la Francophonie, il convient de préciser qu’elle ne constitue pas une interface qui orienterait notre APD vers ce qu’elle juge opportun. Bien au contraire, l’OIF nous permet de démultiplier les moyens financiers au bénéfice de projets que nous avons identifiés au sein de nos pays partenaires et dans les secteurs qui relèvent de nos compétences en ordre interne.

    C’est ainsi que, pour l’année 2015, nous avons décidé de contribuer, sur base volontaire, au financement du programme d’appui institutionnel à la formation technique et professionnelle que l’OIF s’apprête à mettre en œuvre en République démocratique du Congo. Comme l’Honorable Membre s’en doute, un tel chantier de développement dans un tel pays appelle la mobilisation de moyens colossaux que jamais la Wallonie ne pourrait réunir seule, d’où l’intérêt de ces actions conjuguées, dans les axes que nous avons retenus comme prioritaires.

    Enfin, pour ce qui concerne le ciblage géographique, comme expliqué dans une précédente réponse, le choix de nos pays prioritaires se fonde sur la nécessité de concentrer en priorité nos efforts sur les populations les plus vulnérables et d’envisager le rattachement d’une série de pays émergents à d’autres dispositifs de coopération.