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La possible implantation de Tesla en Europe

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 41 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 15/10/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique
     
    Suite à sa visite en Belgique le 25 septembre dernier, le patron de Tesla, Elon Musk, a annoncé sa volonté d’envisager à terme le lancement d’une production locale en Europe. Si cette annonce devait se concrétiser, la Flandre ferait partie des Régions privilégiées par le groupe pour l’implantation d’un site de production.
     
    Cette annonce semble par ailleurs être la résultante d’un travail de séduction effectué par le Gouvernement flamand auprès du constructeur, dont l’investissement européen pourrait s’élever à 5 milliards d’euros.
     
    Ainsi, le Gouvernement wallon s’est-il déjà manifesté auprès de Tesla afin de faire valoir les atouts de notre territoire ?

    La Wallonie ne manque pas de sites disponibles pouvant accueillir une éventuelle implantation européenne du constructeur.
    Dans le cas contraire, une prise de contact a-t-elle été planifiée afin d’informer le constructeur d’un éventuel intérêt wallon ?
  • Réponse du 13/11/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il y a près de 4 ans, de premiers contacts ont été pris entre la Région et des responsables de la société Tesla dans le cadre de l’implantation d’une usine d’assemblage de véhicules électriques, utilitaires légers destinés principalement aux collectivités locales. Plusieurs réunions aux États-Unis et en Wallonie avaient été organisées. Mais suite aux difficultés financières du groupe, le projet n’avait pas franchi l’atlantique.

    Cet été encore, dans le cadre de l’installation d’une concession Tesla en Wallonie, les collaborateurs du Ministre de l’Économie et de l’Industrie ainsi que les équipes de l’AWEx Investissement ont été sollicités. Ces contacts ont permis d’ouvrir de nouvelles portes vers les États-Unis.

    Plus récemment, le 29 septembre dernier, à l’occasion d’une réunion de travail organisée à l’ambassade de Belgique à Washington et consacrée aux conséquences économiques du réchauffement climatique, un représentant de Tesla et un représentant de l’AWEx Investissement ont échangé des informations concernant les projets du groupe autour d’une présentation des atouts industriels et immobiliers de la Wallonie.

    Au-delà des annonces médiatiques, le Directeur général Elon MUSK a clairement réaffirmé que le groupe disposait encore de larges capacités de production sur son site californien, mais qu’à terme, il envisageait bien évidemment des extensions industrielles ailleurs.

    Malgré ces déclarations optimistes, Tesla présente une réalité économique et financière moins évidente.

    Avec moins de 50.0000 voitures vendues dans le monde en 2014, l’entreprise occupe une part de marché mondial de 0,057 % du segment des voitures de particuliers entièrement électriques. Ces dernières années, Tesla Motors a atteint une perte cumulée de 1,4 milliard de dollars et présente une solvabilité de 15 %. L'entreprise se maintient à flot par sa capacité d’emprunt et l'émission de nouvelles actions sur le marché boursier international.

    Dans l’entretien qu’il a donné au journal « de Tijd » le week-end dernier, le patron de Tesla promettait des bénéfices au plus tôt en 2020. Un autre facteur, de nature économique cette fois, peut perturber le business model de Tesla : la chute des prix pétroliers, rendant sans doute moins urgent le passage au tout électrique.

    Enfin, il existe de nombreux concurrents dans le domaine de la motorisation électrique :

    Ainsi, le groupe Volkswagen-Audi demeure compétitif. Audi, dont l’usine de Forest emploie 2.522 travailleurs dont près de 35 % habitent en Wallonie, bénéficie d’une bonne santé financière et consacre près de 4,3 milliards d’euros en recherche et développement de nouvelles motorisations. Ces dernières années, le groupe a investi 600 millions d'euros à Forest.

    Dans les prochaines semaines, Audi choisira un site industriel européen pour ses prochains modèles. La Région suit évidemment cela de près.

    Quant à Volvo Cars, l’entreprise injecte également 200 millions d'euros dans son usine belge comptant 4.685 travailleurs. Même si la production de Volvo se compose pour 90 % de voitures diesel, le groupe chinois propriétaire s’investit fortement dans le segment des véhicules hybrides.

    En conclusion, bien que les projets de Tesla soient suivis avec attention par la Région, elle n’en oublie pas pour autant les autres entreprises du secteur dont la dynamique et les perspectives d’avenir semblent aujourd’hui plus prometteuses.