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La semaine thématique des professions numériques

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 44 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/10/2015
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Lors de ma question orale du 29 septembre dernier sur la sensibilisation du plan numérique, j’ai mentionné à Monsieur le Ministre l’exemple d’un réseau social en France, dans lequel des anciennes étudiantes en informatique (Alumnis) ou des femmes avec une autre formation du numérique présentent leur carrière à des jeunes filles qui sont à la recherche de leur orientation professionnelle.

    Il est connu que ce secteur reste malheureusement particulièrement masculin. Il y a donc un grand potentiel à exploiter chez les femmes – c’est pourquoi Monsieur le Ministre a choisi l’inclusion des femmes dans les métiers numériques dans le cadre du plan genre.
    En tant que Ministre en charge du numérique que pense-t-il d’une sorte de réseau, comme cela existe déjà en France ?

    Pense-t-il que ce serait le rôle de la politique de déclencher une impulsion afin de créer de tels réseaux et éventuellement de soutenir ceux-ci logistiquement dans une phase pilote ?
  • Réponse du 24/08/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le 11 avril 2014 était voté le décret visant à intégrer la dimension du genre (Gendermainstreaming) dans l’ensemble des politiques régionales.

    Conscient des efforts nécessaires pour aboutir à cette intégration structurelle au niveau régional, il est primordial d’intégrer d'ici à la fin de la législature la dimension du genre (Gendermainstreaming) au minimum dans deux politiques, et ce, sur la base des propositions soumises par le Conseil wallon de l’égalité entre hommes et femmes (CWEHF) et de la Déclaration de politique régionale 2014-2019 (DPR).

    La première politique choisie concerne l’économie : « Promouvoir l’entrepreneuriat féminin ». Mais cet intitulé a évolué afin de respecter les exigences du Gendermainstreaming et est devenu : Promouvoir l’entrepreneuriat « pour un accès égal à l’entrepreneuriat ».

    La seconde politique choisie concerne le numérique : « Mener une sensibilisation dans le cadre du plan numérique », intitulé qui s’est également précisé pour coller au mieux à l’optique de gendermainstreaming et qui est devenu « Métiers du numérique : vers une meilleure égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

    En ce qui concerne la deuxième politique choisie « Métiers du numérique : vers une meilleure égalité professionnelle entre les femmes et les hommes », le groupe cible est les femmes qui décident de faire carrière dans les métiers liés au numérique. Le ratio est éloquent, les femmes sont une sur huit étudiantes dans les filières de formation/étude menant à ces métiers et elles ne sont qu’une sur six professionnelles dans les carrières liées à ces métiers.

    Afin de rééquilibrer cette tendance qui perdure depuis la fin des années 1980, mon cabinet a organisé en collaboration avec l’ADN et l’AEI, un groupe de travail réunissant des experts (du monde académique, du monde entrepreneurial, du monde numérique…) et des représentants issus des divers groupes qui sont actuellement confrontés à des problèmes de genre au niveau du recrutement dans les filières de formation en lien avec le numérique. Deux séances de travail se sont déroulées les 02 et 18 février 2016 afin de dégager une dizaine de recommandations susceptibles de résoudre les problèmes constatés sur le terrain, et ce dans une logique bottom-up. Le but était d’apporter des solutions à la réalité multifacette des problèmes de genre rencontrés dans les métiers du numérique.

    Plusieurs recommandations traitent précisément de la nécessité de développer des réseaux de femmes en lien avec le numérique ainsi que de l’importance du tutorat, du mentorat et des rôles modèles.

    Recommandation n°2 : Lancer une campagne de communication sur l’ensemble des canaux de diffusion (média classique : TV, radio, presse écrite + nouveaux médias : Internet, réseaux sociaux…) véhiculant, d’une part, une image attractive/moderne des métiers du Numérique et, d’autre part, mettant l’accent sur les opportunités d’emploi dans les secteurs numériques.

    Recommandation n°5 : User et abuser des exemples d’identification, des rôles modèles de porteurs de projets féminins ainsi que favoriser les duos (entrepreneur/mentor) au niveau de l’entrepreneuriat féminin.

    Recommandation n°6 : Travailler la communication, y compris au niveau local. Véhiculer une image positive et réaliste de la femme entrepreneure pour réduire le déficit d’image actuel.

    Recommandation n°7 : Veiller à ce que toutes les femmes puissent avoir accès aux outils numériques, et être formées à leurs usages. Promouvoir le plan PMTIC (62% de femmes aidées par le PMTIC), le plan de lutte contre la pauvreté et les espaces publics numériques qui sont destinés à aider les femmes à avoir un meilleur accès aux technologies.

    Recommandation n°8 : Poursuivre le développement de réseaux physiques et virtuels rassemblant des femmes entrepreneures. Au sens de la rationalisation et de l’efficacité plutôt que dans le sens de créer de nouveaux réseaux.

    En Wallonie, des femmes actives dans le digital et/ou connectées au numérique, fréquentent les réseaux dédiés aux femmes actives et aux entrepreneures (Diane, FAR, Womanity, CCI Woman…). Ces réseaux « féminins » ont un caractère multisectoriel. Pour l’instant, il n’y a pas en Wallonie, de réseau féminin focalisé sur le numérique.

    En Belgique francophone, à ce stade, il existe des initiatives telles que Rail Girls (réseau soutenu par Le Wagon), Girleek (Betagroup) qui se focalisent précisément sur les femmes et le numérique, mais elles sont localisées à Bruxelles.

    L’AEI, dans le cadre de son dernier appel à projets (lancé fin mars 2016) « Entrepreneuriat féminin / focus numérique » a encouragé les opérateurs actifs en Entrepreneuriat féminin à collaborer et nouer des partenariats avec ces réseaux et initiatives.

    Il ne faut pas sous-estimer l’importance des figures d’identification pour sensibiliser et encourager les femmes à entreprendre et/ou à évoluer dans le secteur numérique.

    La question des rôles modèles étant une des clefs, il est utile de s’interroger sur la pertinence de développer un réseau « féminin » spécifiquement dédicacé au « Numérique » en Wallonie.