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Le retour du loup dans la Grande Région

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 55 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/10/2015
    • de LECOMTE Carine
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le dernier loup présent en Belgique a été tué en 1898 dans la région de Virton.

    À nouveau bien implanté en France, où sa présence ne fait pas que des heureux – pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer les manifestations d’éleveurs de brebis dans les Hautes-Alpes courant du mois de juillet dernier-, ce canidé a été aperçu en Sarre cet été ; ce qui a fait dire à la ministre de l’environnement luxembourgeoise qu’il pourrait réapparaître au Grand-Duché du Luxembourg, particulièrement dans le nord du pays, à la frontière belge et dans la vallée de l’Our.

    Dans cette éventualité, ce pays limitrophe élabore actuellement un plan de gestion du loup.

    En outre, son administration de la Nature et des Forêts a déjà établi une procédure en ce qui concerne l’indemnisation des éleveurs de moutons et de brebis.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de l’existence de ce plan ? Un tel plan, visant à acquérir des bases scientifiques permettant la gestion de ces carnivores pourrait-il voir le jour en Wallonie ?

    Une réflexion sur la cohabitation entre le loup et le pastoralisme a-t-elle déjà été initiée ?

    Monsieur le Ministre ne pourrait-il pas profiter de la présidence de la Grande Région par la Wallonie pour collaborer plus étroitement à la mise en place du portail de données sur la biodiversité dans la Grande Région ?
  • Réponse du 16/11/2015
    • de COLLIN René

    La présence du loup est effectivement établie dans des régions voisines : Vosges (France), Hesse, Saxe-Anthal (Allemagne) en particulier. Il est vraisemblable que des individus erratiques issus de ces populations atteindront tôt ou tard la Wallonie et le Grand-duché de Luxembourg. À terme, l’établissement de l’un ou l’autre petit clan familial n’est pas à exclure.

    Afin d’appréhender le retour éventuel du loup dans nos régions, une réunion a eu lieu entre représentants des états de la Grande Région. Le plan d’action français et les actions menées dans plusieurs lands allemands ont été présentés. L’administration luxembourgeoise a fait part de ses intentions d’entamer la préparation d’un plan d’action.

    Lors de cette rencontre, les représentants des états de la Grande Région ont convenu de partager les expériences et les informations utiles et notamment d’échanger les informations concernant la présence d’individus afin de pouvoir, le cas échéant, suivre les déplacements d’un individu au travers des frontières administratives. Une collaboration en vue de la formation de représentants wallons à la reconnaissance des traces de présence est également envisagée. Par ailleurs, deux membres de l’administration ont été désignés pour suivre de près l’évolution de la situation du loup en Europe occidentale et l’un d’eux vient de participer à un colloque sur le sujet en Allemagne.

    Si le loup revient de manière naturelle dans notre région, ce sera de manière très progressive. On a donc un peu de temps devant soi pour appréhender les problèmes. La préparation d’un plan pour l’accompagnement du retour du loup n’est pas jugée prioritaire pour l’instant, au regard d’autres problèmes de conservation de la nature plus immédiats.

    Par ailleurs, le contexte pastoral wallon est très différent de celui rencontré dans les Hautes-Alpes. Il n’y a pas de grands troupeaux ovins laissés sans surveillance dans des milieux isolés où s’imbriquent étroitement zones de pâturage et forêts. Actuellement, la densité des grands ongulés en forêt wallonne représente un potentiel alimentaire important, ce qui permet de supposer qu’en cas d’arrivée du loup, les prélèvements dans des troupeaux domestiques resteraient des cas isolés.

    L’indemnisation de dommages dus au loup n’est à ce jour pas prévue par la législation, mais cette question est à l’étude.