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L'état des forêts en Région wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 94 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/11/2015
    • de LECOMTE Carine
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Les forêts belges couvrent une superficie de 692 916 hectares (environ 22 % de la surface du pays). Néanmoins, la répartition entre régions est hétérogéne. Septante-huit pour cent de ces forêts se situent en Région wallonne contre vingt-et-un pour cent en Région flamande et un pour cent dans la Région de Bruxelles-Capitale.

    La moitié des superficies forestières wallonnes sont publiques et donc soumises au régime forestier et gérées par le Département de la Nature et des Forêts de la Direction générale des ressources naturelles et de l’environnement. En ce qui concerne les forêts privées, celles-ci ne sont pas soumises à des contraintes spécifiques de gestion.

    En termes de biodiversité, de régulation du climat et des eaux ou encore de protection contre les catastrophes naturelles, nos forêts jouent un rôle essentiel. L'état sanitaire de celles-ci est donc à suivre de près. Au Grand-Duché de Luxembourg, l'inventaire annuel 2015 sur l’état sanitaire des forêts nous apprend que seuls vingt-six pour cent des arbres sont totalement sains.

    Qu'en est-il de l'état sanitaire des forêts publiques en Région wallonne ? À cet égard, Monsieur le Ministre dispose-t-il de données récentes et précises  ?

    Des actions spécifiques ont-elles été entreprises par son département afin de garantir le bon état sanitaire des forêts publiques en Région wallonne ?
  • Réponse du 08/12/2015
    • de COLLIN René

    La surveillance de l’état sanitaire des forêts en Région wallonne se traduit par la collaboration entre deux départements de la DGO3 : le Département de l’Étude du Milieu naturel et agricole (DEMNA) et le Département de la Nature et des Forêts (DNF).

    Ces dernières années, les préoccupations majeures en termes de santé des forêts portent sur la maladie du frêne (Chalarose), les défoliations importantes du douglas (Rouille suisse et Siroccoccus) ainsi que sur le dépérissement de chênes pédonculés sur les sols les plus secs. Ces problématiques sont suivies par l’Observatoire wallon de la Santé des Forêts (DEMNA) grâce à la mise en place d’études et de dispositifs de surveillance. Des conseils de gestion sont régulièrement rédigés.

    Depuis 2009, 45 placettes de l’Inventaire permanent des Ressources forestières de Wallonie (DNF) ont été sélectionnées pour y réaliser un suivi sanitaire des houppiers. Ce réseau de surveillance fait partie d’un réseau plus large à l’échelle européenne avec des protocoles standardisés. Il a pour objectif le suivi, dans l’espace et dans le temps, de l’évolution de la vitalité des essences les plus importantes du point de vue commercial en forêt wallonne, à savoir le hêtre, les chênes indigènes, le douglas et l’épicéa commun. L’Observatoire wallon de la Santé des Forêts coordonne et centralise les résultats au sein de mon Administration.

    Ainsi, nous pouvons observer que la défoliation des chênes pédonculés est restée constante de 2010 à 2011 (42 %), puis a atteint la valeur de 55 % en 2012. En 2013 et 2014, le déficit foliaire moyen est descendu respectivement à 35 % et 33 %.

    Concernant les chênes sessiles, la défoliation moyenne a évolué de 34 % à 38 % de 2010 à 2011, de 44 % à 23 % de 2012 à 2013 pour atteindre 18 % en 2014. Cette évolution est similaire à celle des chênes pédonculés puisque la valeur moyenne maximale est atteinte en 2012 et la valeur minimale en 2014.

    La défoliation moyenne des hêtres est passée de 39 à 43 % de 2010 à 2011 et de 37 % à 33 % de 2012 à 2013 pour revenir à 37 % en 2014. La défoliation moyenne des épicéas s’élevait à 37 % en 2010 et 2011, elle atteint 42 % en 2012, 39 % en 2013 puis diminue jusqu’à 35 % en 2014.

    Ces variations interannuelles ont plusieurs origines telles que la présence cyclique d’insectes défoliateurs ou de champignons certaines années ou encore des stress hydriques printaniers. Notons qu’il est nécessaire de développer des études de chronologie sur plusieurs années consécutives afin de pouvoir dégager des tendances à long terme en relation avec l’un ou l’autre paramètre.

    Les données des campagnes d’observations de 2015 sont en cours de traitement et de validation par notre partenaire scientifique (Université Catholique de Louvain) et seront disponibles début 2016.