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Les freins au libre entreprenariat en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 107 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 25/11/2015
    • de MARTIN Nicolas
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Une récente étude menée par l’entreprise Amway et menant à l’indice AESI (Amway Entrepreneurial Spirit Index) permet de rendre compte de la perception vis-à-vis de l’entrepreneuriat dans notre pays. Sur 44 pays étudiés en fonction de l’indicateur AESI, la Belgique se classe à la 33e place avec une moyenne de 41 points. 

    Il apparaît en effet que les Belges ne s’estiment pas « compétents » pour créer leur entreprise, étant atteints d’une sorte de tétanie face à l’échec. Ainsi, 70 % des sondés indiquent que l’éventualité d’un échec constitue un obstacle particulièrement important à leur désir d’entreprendre. 

    Face à ce constat, il apparaît que les incubateurs d’entreprise peuvent constituer un atout majeur, permettant de diminuer la pression pesant sur nos jeunes entrepreneurs. Par ailleurs, l’intégration de la dimension « échec » dans l’accompagnement des jeunes entreprises, mais aussi le suivi de tels problèmes de parcours, constitue des éléments majeurs à la relance de l’activité économique en Wallonie. 

    Ainsi, je sais que de nombreuses actions ont déjà été mises en place autour du soutien aux jeunes entrepreneurs, notamment autour du Small Business Act wallon 2015-2019.

    Cependant, quels sont les développements spécifiques prévus en ce qui concerne les incubateurs d’entreprises ? La multiplication de couveuses de ce type est-elle d’actualité, notamment en partenariat avec les universités et hautes écoles de Wallonie ? Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer également si des initiatives seront prises pour encourager les Wallons à surmonter leur crainte de l'échec en matière d'entreprenariat ?
  • Réponse du 18/01/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Favoriser l’esprit d’entreprendre en Wallonie, et notamment chez les jeunes, est une priorité. C’est pourquoi, déjà en 2007, l’AEI (alors ASE) lançait son Programme Wallon « Esprit d’Entreprendre ». Le programme s’est développé en deux phases :
    * La première mettant en évidence la sensibilisation à l’Esprit d’Entreprendre ;
    * La seconde focalisant sur le développement des attitudes entrepreneuriales.

    Les différentes actions menées entre 2007 et 2013 concernant l’entrepreneuriat ont permis de sensibiliser :
    * 180.000 étudiants ;
    * 4.900 enseignants ;
    * 93 % des établissements.

    Dans la poursuite de cette initiative et dans le cadre du nouveau Plan PME 2015‑2019, l’AEI a lancé le programme « Générations entreprenantes 2015‑2020 » qui se fonde sur les principaux axes suivants :
    * L’organisation d’un réseau wallon visant l’accompagnement des étudiants-entrepreneurs et la facilitation de leur projet au sein de leur parcours académique : 5 villes (Mons, Namur, Liège, Louvain-la-Neuve, Charleroi) voient actuellement les différents acteurs (hautes écoles, universités et accompagnateurs) se fédérer pour proposer l’incubation et la facilitation académique de ces jeunes ;
    * La promotion des Écoles entrepreneuriales et leur mise en réseau ;
    * La formation continuée des enseignants en entrepreneuriat ;
    * Le rassemblement en parcours des activités de sensibilisation et de formation à l’entrepreneuriat pour les jeunes : une série d’actions sont proposées à destination des jeunes (mini-entreprises, témoignages d’entrepreneurs…) leur permettant de mieux appréhender le monde du travail et de l’entreprise que ce soit pour en faire des entrepreneurs ou des intrapreneurs de demain.

    La peur de l’échec est en effet un obstacle à la création d’entreprises. Pour qu’un premier échec soit plutôt considéré comme une expérience, il est également proposé aux entrepreneurs faillis (honnêtement) d’intégrer un programme de « seconde (ou autre) chance ». Il s’agira d’analyser les causes de la faillite et la reconstruction d’un business.

    Complémentairement, le dispositif CEd-W a été réorganisé sur base des principes directeurs suivants :
    * La détection des difficultés doit se faire davantage en amont, afin de donner les meilleures chances au retournement ;
    * Des contacts plus étroits doivent s’organiser avec les tribunaux de commerce (Chambres d’enquête) ;
    * Une plus grande interaction avec les acteurs du financement et notamment les outils publics ;
    * Un accompagnement plus intensif via les opérateurs du réseau de l’AEI ;
    * Une évolution du dispositif d’un modèle curatif vers un modèle basé sur la détection précoce et interagissant entre 3 grands axes : « anticipation », « gestion de crise/dépassement », « seconde chance ».

    En outre, un pool d’entrepreneurs expérimentés exerçant un rôle de « soutien bénévole d’expérience » en vue de consacrer quelques heures par mois à la rencontre de candidats « ré-entrepreneurs » sera constitué en vue de réfléchir avec eux sur les causes de l’échec afin d’éviter de reproduire les erreurs à l’avenir.