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Les salamandres menacées par un champignon asiatique

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 293 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/02/2016
    • de DODRIMONT Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Une équipe scientifique de l’université de Gand vient de découvrir le Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal), un champignon asiatique qui dévore la peau des salamandres et des tritons. Ces animaux en meurent rapidement après avoir été infectés.

    Ce champignon semble faire des ravages au sens propre puisqu’il a éliminé 99,9% des salamandres des Pays-Bas. Des salamandres tachetées infectées par le Bsal ont été découvertes chez nous et en Allemagne.

    Si aucune mesure n’est prise, elles auront disparu d’ici 25 à 50 ans. Pourtant, salamandres et tritons jouent un rôle essentiel dans nos écosystèmes.

    Monsieur le Ministre est-il informé de cette situation ? A-t-il des données chiffrées plus précises sur l’état de la population de ces espèces chez nous ?

    Compte-t-il prendre des mesures pour sauver ces amphibiens et éradiquer ce champignon asiatique ?

    45 ONG et scientifiques européens demandent à l’Union européenne de prendre des mesures fortes et rapides. Monsieur le Ministre a-t-il également été contacté par des scientifiques ou ONG ? Va-t-il mener un travail en collaboration avec d’autres ministres et/ou d’autres niveaux de pouvoir, dont l’Europe ?
  • Réponse du 21/03/2016
    • de COLLIN René

    Ce champignon pathogène s’avère particulièrement virulent. Les tests en laboratoire ont permis de constater que la plupart de nos espèces de salamandres et de tritons 
(4 de nos 5 espèces belges) y sont très sensibles, parmi lesquelles une espèce Natura 2000 déjà menacée par ailleurs, le Triton crêté.

    Le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) ont diffusé un communiqué de presse afin d’informer le public sur ce problème, dès juin 2015.

    Des panneaux ont été installés dans les massifs boisés où le pathogène a été décelé, demandant de limiter au strict minimum la circulation dans le massif forestier et de veiller à nettoyer scrupuleusement et faire sécher complètement les chaussures ou bottes avant toute nouvelle sortie en forêt.

    Un réseau de détection et de surveillance du pathogène a été mis en place sur le territoire wallon. Il a été demandé de signaler toute découverte de salamandre malade ou de cadavre suspect au service SOS Environnement-nature.

    Une enquête auprès du grand public a été lancée afin de parfaire les connaissances sur la répartition et l’état des populations de ces amphibiens en Wallonie.

    La constitution d’un groupe de travail a été proposée à la Conférence interministérielle de l’Environnement en vue d’analyser les actions déjà mises en place par les autorités concernées et d’évaluer les actions complémentaires à éventuellement mettre en place de manière conjointe.