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Le réel danger de disparition d'espèces protégées

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 300 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 01/03/2016
    • de LENZINI Mauro
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région
    Ce type de question peut prêter à sourire, mais il existe un réel danger de disparition d'espèces déjà protégées en Wallonie : les tritons et les salamandres. En effet, le champignon asiatique Batrachochytrium salamandrivorans (Bsal) dévore littéralement la peau des salamandres et des tritons, les conduisant à la mort.

    Cette mycose fatale a été introduite par l'intermédiaire d'animaux asiatiques de collections privées. De nouveaux foyers d'infection peuvent continuer à apparaître par le biais de ces importations, mais le pathogène se propage aujourd'hui dans la nature. C'est ainsi que les chaussures des promeneurs sont suspectées d'être un des vecteurs de propagation du Bsal.

    Des cas ont déjà été constatés aux Pays-Bas, en Allemagne et aujourd'hui chez nous.

    Comment éviter que le Bsal ne se propage dans nos bois et forêts ? Est-il possible d'éradiquer sa présence en Wallonie ? Monsieur le Ministre a-t-il déjà une stratégie à ce sujet ?
  • Réponse du 04/03/2016
    • de COLLIN René

    Ce sujet est tout à fait pris au sérieux et ne prête pas à sourire. Ce champignon pathogène, d’origine asiatique semble-t-il, et inconnu jusqu’il y a peu, s’avère particulièrement virulent. Les tests en laboratoire ont permis de constater que la plupart de nos espèces de salamandres et de tritons (4 de nos 5 espèces belges) y sont très sensibles, parmi lesquelles le Triton crêté (espèce Natura 2000).

    Conscients des enjeux, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et le Département de l’Etude du milieu naturel et agricole (DEMNA) ont d’ailleurs diffusé un communiqué de presse afin d’en informer le public dès juin 2015.

    Dans les bois où le pathogène a été décelé, des panneaux ont été installés demandant de limiter la circulation et de mettre en œuvre quelques mesures de prévention comme le simple nettoyage et le séchage des chaussures avant toute nouvelle sortie en forêt. Un réseau de détection et de surveillance du pathogène a été mis en place sur le territoire wallon. Il a été demandé de signaler toute découverte d’individus malades, ou de cadavre, au service « SOS environnement et nature ».

    Une enquête auprès du grand public a été lancée, afin de parfaire les connaissances sur la répartition et l’état des populations de ces amphibiens en Wallonie.

    Il est prématuré de prendre des mesures de précaution plus drastiques à ce stade. J’ai demandé à mon administration d’étudier la pertinence d’une convention de recherche, afin de préciser l’extension de ce fléau dans notre région.

    La constitution d’un groupe de travail est proposée à la Conférence interministérielle de l’Environnement en vue d’analyser les actions mises en place et celles à éventuellement mettre en place.

    Dans ce cadre, ma collègue Ministre fédérale de l’Environnement envisage éventuellement de prendre des mesures d’interdiction d’importation d’animaux exotiques, et notamment des salamandres asiatiques, dans notre pays. J’y suis bien entendu favorable.