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Les chiffres interpellants sur le suicide en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 685 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 08/03/2016
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Sauf erreur de ma part, les chiffres du suicide en notre possession datent de 2012 et sont présentés par le Centre de prévention suicide. Ceux-ci nous informent que le suicide est plus courant chez les hommes, avec une augmentation nette à partir de 75 ans. Toutefois, les dernières données chiffrées présentées par l’Observatoire wallon de la santé (OWS) datent, elles, de 2008.

    Le suicide est une réalité bien plus répandue en Wallonie qu’en Flandres ou à Bruxelles. Proportionnellement, les Wallons sont près de deux fois plus nombreux que les Flamands à vouloir en finir avec la vie.

    Bien que ces chiffres semblent stables, ils n’en restent pas moins alarmants. C’est, en effet, la première cause de mortalité chez les 25-44 ans. De plus, le Centre de prévention du suicide estime que ces chiffres sont sous-estimés, tous les suicides n’étant pas répertoriés pour diverses raisons.

    Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu’il serait utile d’actualiser les chiffres du suicide en Wallonie ? Une étude ne pourrait-elle pas être menée par l’Observatoire wallon de la santé ?

    Au vu du taux de suicide particulièrement élevé chez les hommes âgés, quelles actions a-t-il mises en place, de manière générale et chez ce public cible en particulier ?

    Enfin, comment expliquer cette disparité entre nord et sud du pays ? Cela peut-il être lié aux difficultés économiques que traverse notre Région depuis plusieurs années ? Ou doit-on mettre ces chiffres en lien avec le phénomène de vieillissement de la population ? Peut-on en déduire que nos aînés ne sont pas suffisamment entourés dans notre Région ? Qu’envisage Monsieur le Ministre de faire pour faire baisser ces chiffres en Wallonie ?
  • Réponse du 25/03/2016
    • de PREVOT Maxime

    Comme cela avait été annoncé dans la réponse à la question parlementaire posée par Madame TROTTA en janvier 2016, l’Observatoire wallon de la santé est occupé à actualiser les données disponibles en rapport avec le suicide et publiera ces chiffres dans une publication plus générale sur la santé mentale et le suicide au cours de l’année 2016.

    Depuis le 1er janvier 2016, l’Observatoire dispose des cellules collectées par la cellule Naissance-Décès, mais ces données de mortalité ne sont pas exhaustives, puisqu’elles ne concernent que les décès survenus sur le territoire wallon. Pour avoir les données complètes de mortalité par causes, nous sommes tributaires de la Direction générale de la statistique du SPF Santé publique. Les données pour 2013 seront normalement disponibles avant la fin mars, ce qui permettra de faire avancer les analyses. L’Observatoire espère aussi pouvoir recevoir les données du Résumé hospitalier minimum qui permettraient d’analyser les chiffres relatifs aux tentatives de suicide, mais est tributaire du SPF Santé pour l’obtention des données les plus récentes qui concernent là aussi l’année 2013.

    L’Observatoire fera, une fois ces données obtenues, une série d’analyses qui sont nécessaires pour tenter de mieux comprendre le suicide. Il étudiera notamment les variations par sexe et par âge, mais également par les moyens utilisés, par province, ou encore par nationalité. Ces analyses permettront de répondre aux questions de l'honorable membre.

    Toutes ces analyses nécessitent donc d’avoir accès aux données récentes, mais aussi du temps pour réaliser ces analyses avec une excellente validité statistique indispensable à une interprétation correcte du phénomène, notamment de son évolution temporelle.

    Pour ce qui concerne les actions menées par la Wallonie, nous ne pouvons que répéter ce qui a déjà été dit en réponse aux précédentes questions parlementaires sur ce sujet (notamment en janvier 2016 et en octobre 2015).

    La Wallonie met en place une nouvelle politique de santé mentale, globale et intégrée, qui vise à terme à couvrir tout le territoire et à pouvoir atteindre tous les jeunes qui en auraient besoin. Par ailleurs, elle finance le Centre de prévention du suicide « Un Pass dans l’Impasse » et le centre de Référence Info-Suicide dont la finalité est de réduire l’incidence du suicide en Wallonie. Mais ce centre n’existe que depuis deux ans et l’impact de ses actions est difficile à évaluer sur une si courte période.

    Pour les personnes âgées plus particulièrement, des programmes de prévention et des formations sont assurées par des professionnels notamment de la Cellule de Prévention du Suicide de la Province de Liège, du Centre de Prévention du Suicide, de Bruxelles, par l'ASBL « Espace Séniors », via le projet « Troubadours » en MR, par « Senoah », par l’ASBL « Bien vieillir », par les centres de santé mentale spécifiques pour personnes âgées et les clubs thérapeutiques agréés.