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Les handicaps concurrentiels de la Belgique dans le domaine de l'e-commerce

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 281 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/03/2016
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    En 2015, les Belges ont dépensé près de 7 milliards d’euros sur internet. L’e-commerce représente aujourd’hui 7,13% du chiffre d’affaires total du secteur.

    Toutefois, il semble qu’une part toujours plus importante s’échappe vers l’étranger. En 2015, près de la moitié des achats en ligne ont été effectués dans les pays voisins, soit une perte directe de 3 milliards d’euros pour notre économie.

    Les handicaps concurrentiels auxquels sont confrontés les commerçants belges sont amplifiés dans l’e-commerce. Les coûts salariaux, la flexibilité du travail, la lourde réglementation, les taxes et les accises ont eu pour conséquence que la mise en place d’un dispositif logistique dans les pays voisins s’est faite plus rapidement et à moindre coût qu’en Belgique.

    Cet énorme avantage concurrentiel n’a pas tardé à transférer une part de notre marché directement chez nos concurrents voisins. Les commerçants belges ont donc dû choisir entre l’augmentation des coûts de travail et la délocalisation de leurs opérations logistiques dans les pays voisins.

    Quel est le paysage actuel de l’e-commerce belge par rapport à nos voisins directs ? Les difficultés rencontrées par les commerçants belges sont-elles connues ? Dans l'affirmative, qu’a mis en place Monsieur le Ministre pour les aider dans le cadre de la politique de soutien à l’innovation numérique qui est un des quatre axes prioritaires du Plan Marshall 4.0 ?
  • Réponse du 03/05/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Comme déjà expliqué auprès du Parlement à plusieurs reprises, la situation de l’e-commerce en Wallonie et les observations restent d’actualité.

    En Belgique, environ 41 530 sites de commerce proposent une offre d’e-commerce, mais seulement un peu plus de 5 000 d'entre eux ont un siège social dans le pays.

    Cette disproportion est comparable au nombre d'entreprises de notre Région qui vendent en ligne : à peine 10 %.

    Néanmoins, en parallèle, le consommateur wallon est friand de commerce en ligne et s'essaie volontiers au m-commerce.

    L'offre des sites d'e-commerce étrangers éclipse une offre nationale trop peu étendue et insuffisamment compétitive pour séduire inévitablement le consommateur.

    À l’instar des pays européens, la Région entre dans une nouvelle ère de consommation pour laquelle il est nécessaire de repenser les modèles commerciaux et commerçants.

    Ce travail sera réalisé par le biais du programme de soutien et de développement des commerces.

    Sur base d’une étude de l’Agence du Numérique, force est de constater que l'inutilité perçue de la vente en ligne par rapport à l'activité de l'entreprise reste un frein majeur.

    Le travail de sensibilisation des dirigeants d'entreprise au potentiel du numérique en matière de développement du chiffre d'affaires et de la productivité reste vraiment nécessaire.

    Sur base de différents constats réalisés, il appert que les entreprises wallonnes doivent être stimulées et accompagnées pour utiliser de manière plus intensive le commerce électronique, et plus globalement l’e-business.

    C’est aussi pourquoi, parmi les 13 groupes de travail thématiques mis en place dans le cadre des assises du numérique, un groupe a travaillé exclusivement sur l’économie par le numérique, et notamment le développement des activités de vente des entreprises via Internet.

    Pas moins de 6 mesures de l’axe Économie par le Numérique de la Proposition de Plan du Numérique, favorisent directement l’essor des activités e-commerce au sein de nos entreprises.

    À titre d’exemple, les mesures suivantes concernent le commerce en ligne :
    1) Accélérer et cibler la sensibilisation des entreprises au numérique et à ses opportunités, notamment, l’e‑commerce pour sortir de l’étroitesse du marché intérieur ;
    2) Développer des outils d'autodiagnostic pour permettre à l'entreprise d’évaluer son degré de maturité numérique et d’identifier les opportunités liées au numérique et les gains associés ;
    3) Moderniser les régimes d’aides publiques au numérique pour qu’il soit adapté au cycle de vie de l'entreprise et aux besoins actuels ;
    4) Accompagner la transformation numérique par une offre d'expertise ciblée, notamment avec l’amplification du coaching technologique des entreprises par les Centres de Recherche Agréés, les centres universitaires et d’autres organismes. Développer les moyens de soutien aux entreprises et commerçants via les communes et acteurs locaux d'animation économique. Proposer des expériences de crowdcoaching (intelligence collective) pour accompagner les entreprises dans le lancement de projets e-commerce ;
    5) Créer un cadre favorable au commerce électronique par des mesures fiscales et réglementaires en cohérence avec le Fédéral ;
    6) Favoriser le commerce électronique en agissant sur les coûts de la chaîne de valeur.

    Toutes ces mesures sont détaillées plus explicitement dans la proposition de plan accessible publiquement et qu'on peut télécharger sur la page d’accueil du site www.digitalwallonia.be.

    Deux mesures sont d’ores et déjà accessibles aux commerçants :
    * Le programme « commerce connecté », lancé avec l’Agence du Numérique et l’Union des Classes moyennes ;
    * Le programme « spécialiste webmarketing en commerce extérieur » auprès de l’AWEx.