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Les camions automatisés et "Logistics in Wallonia"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 295 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 13/04/2016
    • de FOURNY Dimitri
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le 5 avril dernier, le premier convoi de « truck platooning » a circulé entre Bruxelles et Rotterdam. Ce convoi était formé de deux camions reliés entre eux par une technologie sans fil. Grâce à cette technologie, baptisée « vehicle to vehicle », le second camion freine et accélère automatiquement, en même temps que le premier. Un chauffeur doit tout de même avoir les mains sur le volant et surveiller le bon fonctionnement du système.

    Le but de cette nouvelle technologie est d’améliorer la sécurité routière, en réduisant le nombre de tués sur les routes, de réaliser des économies d’énergie et de réduire l’impact sur l’environnement du transport routier.

    Où en est la réflexion en Wallonie sur ce type de technologie ?

    Des projets de ce genre sont-ils en analyse au sein de Logistics in Wallonia ?

    Dans la négative, ne serait-il pas opportun d’entamer une réflexion sur cette technologie innovante au sein du pôle de compétitivité ?
  • Réponse du 28/04/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les Pays-Bas occupent actuellement la présidence de l’Union européenne jusqu’au 1er juillet prochain. À cette occasion, ils ont fait de la mobilité intelligente un thème central de leur mandat. Leur souhait est de renforcer la coopération internationale entre la Commission européenne, les États membres et les industriels. Il s’agit ainsi d’harmoniser et de faire évoluer les législations nationales en matière de mobilité intelligente. C’est dans ce cadre que s’inscrit le European Truck Platooning Challenge.

    Celui-ci a été organisé par le Ministère néerlandais de l’Infrastructure et de l’Environnement le 6 avril dernier. L’objectif de ce Challenge est d’obtenir des gouvernements l’autorisation de procéder à des tests paneuropéens, à grande échelle, de camions intelligents. La particularité de ceux-ci réside dans la technologie « vehicle to vehicle », qui permet d’automatiser partiellement leur système de roulage.

    Le principe est simple, le second camion suit le premier à moins d'une seconde de temps de freinage et accélère, puis freine en même temps que le premier grâce à un système de WiFi, un radar et différentes caméras. Le deuxième camion est pourvu d’un chauffeur dont le rôle est uniquement de guider le camion ; l’accélération et le freinage sont automatisés.
    Les camions roulent ainsi en peloton. Cela permet :
    * Une réduction importante de la consommation des camions, et donc une réduction d’émissions de CO2 ;
    * Une augmentation de la sécurité ;
    * Un meilleur écoulement du trafic.

    En tout, six convois de camions automatisés de différentes marques ont pris la route à partir de différentes villes européennes, dont Bruxelles, pour rejoindre Rotterdam.

    La thématique des véhicules autonomes intéresse le pôle Logistics in Wallonia. En effet, ce dernier a invité, lors de sa dernière assemblée générale, Atika RIVENQ, une chercheuse de l’Université de Valenciennes spécialisée en matière de mobilité intelligente. La chercheuse a pu ainsi présenter aux 150 membres du pôle présents l’état d’avancement de ses recherches.

    La technologie est globalement au point. L’enjeu est à présent de définir un cadre légal permettant à ces véhicules autonomes d’utiliser le réseau routier.

    Il convient de rappeler que les aides à la recherche sont disponibles pour toute entreprise qui souhaite participer au développement de cette nouvelle technologie. Les constructeurs de poids lourds sont effectivement à l’origine du développement de celle-ci.

    Néanmoins, nos PME pourraient se positionner sur ce nouveau marché en activant, par exemple les aides financières prévues dans le cadre du programme CWALity, WalInnov ou encore, dans le cadre de la politique des pôles de compétitivité.

    Cependant, les éléments de rentabilité de ce type de transport ne sont pas encore connus. Par exemple, la distance minimum à parcourir sans arrêt. Il faudra également être attentif à ce qu'il n'y ait pas de transfert de charge vers les modes de transport alternatifs à la route : le cours d'eau et le rail.