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Le job coaching

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 220 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 13/04/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Il y a quelque temps, j’ai participé à une présentation d’un modèle d’accompagnement pour l’introduction sur le marché du travail venant des Pays-Bas. Il s’agit du « job coaching ». Ce modèle comprend cinq phases et fonctionne très bien apparemment ; son succès croissant en étant la meilleure preuve.

    Dans le cadre de ce modèle, il existe, entre autres, le projet "go-for-it" dans la Province du sud du Limbourg qui n’accompagne pas uniquement les personnes pendant leur préparation au marché du travail, mais également l'entrée véritable sur celui-ci et l’accompagnement individuel pendant la première période de travail.

    Madame la Ministre a-t-elle déjà entendu parler de ce modèle ? Dans le cas contraire, serait-elle prête à participer à une présentation du fonctionnement de ce modèle pour vérifier si un tel modèle serait envisageable en Région wallonne ? Comment veut-elle procéder avec cette matière afin de faire connaissance avec ce modèle "Best Practices" (de bonne pratique) des Pays-Pas ?
  • Réponse du 09/05/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Le modèle d’accompagnement appelé « jobcoaching » existe en Wallonie et est notamment expérimenté par les Missions régionales (MIRE) depuis le début des années 2000. Initialement projet pilote de la MIREc (Mission régionale de Charleroi), le dispositif a, depuis lors été largement enrichi. Il est aujourd’hui utilisé par l’ensemble des MIRE.

    Les Missions régionales sont des ASBL agréées et subventionnées par le Gouvernement wallon, dont la mission principale est de mettre en œuvre des actions, collectives ou individuelles, d’insertion et d’accompagnement pour un public fragilisé défini par décret. Ces actions consistent, entre autres, à accompagner les bénéficiaires dans leur recherche active d'emploi en exploitant, notamment, la méthodologie du « Jobcoaching », modélisée par les MIRE.

    Concrètement, le jobcoach aide le chercheur d’emploi à définir un projet professionnel réaliste puis à identifier ses compétences et ses expériences. Il suit ensuite le bénéficiaire dans sa recherche active d’emploi en lui expliquant les différentes démarches et leur importance, intervenant si le besoin s’en fait sentir. Des séances de « jobcoaching collectif » ont également été mises sur pied afin de préparer des groupes de travailleurs d’un même métier à une entrée sur le marché du travail et augmenter ainsi l’efficacité du dispositif.
    Régulièrement, afin de muscler une candidature ou de confirmer un projet professionnel, le jobcoach propose également aux chercheurs d’emploi un stage en entreprise d’une à deux semaines.

    Le travail du jobcoach des MIRE ne s’arrête toutefois pas avec la signature d’un contrat ouvrant sur un emploi durable et de qualité. Le jobcoach continue, au contraire, à accompagner son bénéficiaire et l’entreprise dans laquelle ce dernier travaille, pendant les six mois qui suivent la mise à l’emploi. De la sorte, le jobcoach joue un rôle de médiateur et de facilitateur et s’assure de la satisfaction des deux parties. L’ensemble de ce travail est découpé en cinq phases qui permettent de l’opérationnaliser. Comme l’aura compris l'honorable membre, le jobcoaching, et tout spécialement le suivi dans l’emploi, est devenu la véritable spécificité des MIRE. Elles sont d’ailleurs régulièrement citées en exemple à cet égard.

    Certaines MIRE ont été plus loin en implémentant ou en hybridant le jobcoaching avec d’autres méthodes, le secteur continue donc d’innover en matière d’accompagnement des publics fragilisés dont il a la charge.

    Ces dernières années, environ 80 % des bénéficiaires accompagnés par les MIRE le sont via cette méthodologie. Le jobcoaching est donc largement implanté en Wallonie puisque les 11 MIRE agréées couvrent l’ensemble du territoire wallon. En conséquence, il ne s’agirait probablement pas d’apprendre cette méthodologie aux acteurs wallons, mais, plus certainement, d’encourager, à l’initiative de l’Intermire qui fédère les 11 MIRE, un échange transfrontalier entre les opérateurs wallons et hollandais concernés, afin de nourrir leurs expériences respectives et de favoriser l’échange de bonnes pratiques.