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Les expériences-pilotes des compteurs intelligents

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 544 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/05/2016
    • de KNAEPEN Philippe
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    L’énergie, au cours des dernières décennies, est devenue un enjeu majeur à l’échelle tant nationale ou européenne que mondiale. Un enjeu d’aujourd’hui, mais aussi et surtout de demain. Dans l’optique d’une consommation consciente, raisonnée et raisonnable est apparue, voici déjà quelques années, la question des compteurs intelligents.

    Déjà d’actualité dans de nombreux pays européens, comme la France ou l’Italie, le déploiement généralisé de cette technologie en Wallonie a été plusieurs fois abordé au sein même du Parlement de Wallonie.

    Si aider le citoyen à surveiller sa consommation à intervalles plus réguliers pour lui permettre, à terme, de payer moins semble une excellente idée, une réflexion approfondie apparaît toutefois comme nécessaire. Sans faire preuve de conservatisme latent et de fermeture à toute nouvelle technologie, la question du coût très/trop élevé d’un déploiement généralisé, l’inquiétude face à la protection/l'exploitation des données privées ou les estimations des gains en temps réel pour le consommateur doivent être prises en compte.

    Pour ce faire, ORES a prévu des expériences-pilotes.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire où en sont ces expériences ?

    Un premier bilan a-t-il déjà été réalisé ? Si oui, Monsieur le Ministre peut-il me le communiquer ?

    A-t-il envisagé la possibilité d’un déploiement ciblé, visant certains profils de consommateurs ?
  • Réponse du 04/07/2016
    • de FURLAN Paul

    ORES a effectivement réalisé plusieurs projets pilotes relatifs aux compteurs communicants. Ces projets sont de nature technologique et visent à analyser la faisabilité, les performances et la pertinence des technologies de communication envisageables. Les études menées et les conclusions de ces projets pilotes ont permis à ORES de définir les technologies de communication privilégiées pour le comptage communicant, à savoir la PLC (Power Line Communication ou en français communication par courants porteurs) pour les compteurs électriques et les ondes radio pour les compteurs gaz.

    Le premier projet pilote a été réalisé à Marche-en-Famenne et Nivelles et avait pour but de tester la technologie de télécommunication PLC de première génération. Cette technologie ne donnait pas de résultats satisfaisants et ORES a décidé de ne pas l’utiliser pour les futurs compteurs intelligents.

    Le deuxième projet pilote a été réalisé à Flobecq. Il avait le double objectif de tester la communication par réseau GPRS d’un opérateur de téléphonie mobile et de mesurer les flux énergétiques sur des réseaux basse tension à haut taux de pénétration de panneaux photovoltaïques. Ce projet a permis de conclure qu’en termes de performances, la technologie GPRS permet d’atteindre l’objectif de collecte quotidienne d’informations des compteurs. Mais il a démontré une grande dépendance vis-à-vis de l’opérateur tiers en termes de disponibilité du réseau, d’évolution technologique et de coûts. Pour un GRD, il est donc préférable d’avoir recours en priorité à ses moyens de télécommunications propres.

    Le troisième projet pilote d’ORES avait pour objectif de tester et de valider la technologie PLC de 3e génération. Il a été réalisé sur les communes de Marche-en-Famenne, Flobecq et Mons. La G3-PLC est plus robuste et plus performante que la PLC de première génération. Elle est de plus sécurisée. Les résultats des tests réalisés sont très bons. Les performances permettent d’atteindre les objectifs de collecte quotidienne d’informations des compteurs. En outre, la technologie est relativement simple à mettre en œuvre et à exploiter. Ce projet pilote a donc permis de valider la technologie G3-PLC et d’orienter ORES vers le choix du système de comptage intelligent Linky (lui-même basé sur la G3-PLC).

    Ces 3 projets pilotes ne concernaient que l’électricité.

    Actuellement, un nouveau projet pilote a lieu à Charleroi. Il consiste à équiper les bâtiments de l’administration communale de compteurs intelligents, en électricité, gaz et eau. Ce projet est mené en collaboration avec la SWDE dans le but de mettre en évidence d’une part les synergies possibles entre les distributeurs et, d’autre part, la mutualisation des moyens de télécommunications à prévoir pour les compteurs de gaz et d’eau. C’est la technologie par radio fréquences à 169 MHz qui est utilisée pour la communication de ceux-ci. Il a également pour objectif de permettre à la ville de Charleroi de réaliser des économies d’énergie sur base d’une analyse des consommations télérelevées des compteurs communicants. L’infrastructure est en cours de déploiement et les premiers résultats sont attendus pour le second semestre 2016.

    Enfin, ORES prévoit d’ici un an de tester sur ses réseaux les compteurs Linky d’ERDF. Ceux-ci sont actuellement en cours de déploiement en France. Le système d’ERDF est opérationnel et fonctionnel.

    En parallèle aux projets pilotes il convient de signaler qu’ORES a fait réaliser par l’ISSEP une étude sur les rayonnements électromagnétiques produits par les différentes technologies de télécommunications pour le smart metering. Cette étude conclut que les niveaux d’exposition sont très largement inférieurs aux niveaux de référence de la réglementation en vigueur et aux rayonnements causés par d’autres équipements usuels causant un rayonnement dans les habitations (émissions radio longues et moyennes ondes, systèmes de téléphonie mobile, etc.).

    Concernant le déploiement, le scénario préconisé par ORES est un scénario qui vise à :

    - Déployer à grande échelle les compteurs communicants afin de maximaliser les économies opérationnelles réalisées de manière structurelle grâce aux compteurs communicants (opérations à distance)

    - En axant prioritairement le déploiement vers les zones où les économies sont les plus importantes (zones à forte concentration d’OSP) et vers les clients où les coûts sont les plus faibles (nouveau raccordement, remplacement, etc.)

    - À un rythme (un déploiement progressif étalé sur environ 15 ans) qui permettrait une maîtrise de l’impact tarifaire. À ce titre, ORES a communiqué au parlement pouvoir respecter un « plafond » de 3 euros/MWh de surcoût tarifaire pour financer les investissements nécessaires, soit 1euros/mois pour un client moyen.