/

L’avenir de la Caisse d’Investissement de Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 360 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/05/2016
    • de FOURNY Dimitri
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La Caisse d’investissement de Wallonie, lancée en 2009, montre aujourd’hui des résultats plus satisfaisants puisque celle-ci aurait dégagé, en 2015, un bénéfice avoisinant les 47.000 euros.

    Toutefois, ces résultats sont également variables et différents observateurs, ainsi que le président de la Caisse lui-même, doutent de la capacité du mécanisme à dégager des profits plus importants.

    Il y a quelques mois déjà, Monsieur le Ministre admettait qu’une réflexion était en cours sur l’avenir du dispositif, dont une des pistes serait l'utilisation de l’épargne pour d'importants projets d'infrastructure.

    Aujourd’hui, la presse évoque à nouveau une potentielle disparition en 2019.

    Quel bilan Monsieur le Ministre tire-t-il de la Caisse d’investissement de Wallonie ?

    Fait-il le même constat que le président de la Caisse, à savoir qu’on peut « difficilement faire mieux » ?

    Quel avenir envisage-t-il pour le dispositif ? Est-il voué à disparaitre ? Dans l’affirmative, à quelle échéance et quelles sont les pistes envisagées ?
  • Réponse du 22/06/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    En ce qui concerne le résultat financier de la Caisse, celui-ci est évidemment lié à l’écart entre le taux de financement de la Caisse, 4.60 % fixe jusqu’à 2019, et les taux auxquels elle prête actuellement aux entreprises. Actuellement, ce taux moyen est de 3.88 %.

    Pour augmenter la rentabilité, il faudrait augmenter le taux d’intérêt moyen, et donc le risque. Or, la Caisse n’est pas un fonds spéculatif. Elle doit veiller à un niveau raisonnable de risque et à une diversification de son portefeuille d’investissement, tout en répondant aux besoins de financement des entreprises.

    Au 31 décembre 2015, la Caisse participe à 5 partenariats avec :
    * SRIW Finance ;
    * SRIW Environnement ;
    * SRIW Immobilier ;
    * Sofinex ;
    * OstBelgienInvest.

    À travers ces partenariats, 42 crédits ont été accordés à 28 entreprises pour un montant total de 69,3 millions d’euros, dont 51,9 millions pour la Caisse.

    La Caisse participe également à un partenariat 50/50 avec la banque Belfius. Celui-ci vise à accorder une enveloppe de 70 millions d’euros de crédits à des PME. Au 31 décembre 2015, 63 millions d’euros de crédits ont été accordés, dont 31,5 millions par la Caisse.

    La caisse est donc intervenue pour un total de 83,4 millions d’euros à date du 31 décembre 2015.

    La répartition sectorielle des interventions de la Caisse est la suivante :
    * Environnement : 40 % ;
    * Activités manufacturières : 22 % ;
    * Immobilier : 16 % ;
    * Agroalimentaire : 12 % ;
    * Services et technologies nouvelles : 10 %.

    En ce qui concerne le plan financier, au 31 décembre 2015, les fonds propres sont de 11,1 millions d’euros (sur 20 millions au départ), et le résultat de 2015 est de 47.000 euros.

    Depuis 3 ans, l’équilibre financier est plus ou moins atteint, grâce à un portefeuille d’OLO (Obligations linéaires) et aux intérêts reçus sur les crédits.

    En termes de perspectives, l’écart de taux continue de se creuser. Il n’est pas évident de réaffecter les crédits qui se remboursent étant donné le rapprochement de l’échéance de l’emprunt obligataire.

    À ce stade, les prévisions de résultat jusqu’en 2019 sont dès lors plus incertaines.

    Un rétroacte peut être utile afin d’appréhender justement l’avenir de la Caisse :

    Depuis son lancement en 2009, la Caisse a reçu une double autorisation par les autorités européennes et belges (Commission européenne et Banque Nationale de Belgique) sur son principe de fonctionnement.

    Ces interventions ont eu un impact majeur sur la nature du projet initial, notamment au regard de partenariats avec d'autres institutions financières. Ces contraintes ont profondément modifié le business plan de départ de la Caisse d'investissement, ainsi que ses résultats financiers.

    Il convient aussi de se rappeler le contexte économique dans lequel la Caisse a été créée, qui était fortement défavorable à l’octroi de crédits bancaires aux entreprises. La Caisse visait justement à pallier ce déficit de financement.

    Aujourd’hui, même si le financement des entreprises peut et doit encore s’améliorer, force est de constater que la situation est nettement plus favorable qu’en 2009.

    Les différentes initiatives menées contribuent d’ailleurs à faciliter encore davantage l’accès au financement des entreprises. Il s’agit notamment :
    * De la Charte avec le secteur bancaire ;
    * Du lancement prochain du prêt « Coup de Pouce » ;
    * Et de l’affectation de moyens importants aux outils financiers.

    L’avenir de la Caisse doit donc s’apprécier sur cette base, et en tenant compte :
    * D’une part, des règles de comptabilité émises par Eurostat ;
    * D’autre part, des contraintes prudentielles liées aux activités d’octroi de crédit.

    C’est en considérant l’ensemble de ces éléments qu’une réflexion approfondie sur la mutation de la Caisse vers un modèle dédié aux investissements d’infrastructure ou d’utilités sociétales sera menée.