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La prévention des épidémies de grippe en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1125 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 09/06/2016
    • de PECRIAUX Sophie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La saison des grippes est officiellement terminée et l'institut scientifique de santé publique a dressé le bilan de cette saison, qui aurait été moins « sévère » que l'an dernier. Le nombre d'infections s'est maintenu sous la limite de l'« intensité élevée » et il n'y a pas eu de surmortalité comme en 2014-2015. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer.

    Rappelons par exemple que les vaccins n'avaient pas visé les bonnes variantes des virus l'an dernier, et étaient donc particulièrement inefficaces. Cela n'a pas été le cas cette fois-ci.

    D’après le Pr Yves Van Laethem, membre du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles : « La chute du taux de vaccination s'est arrêtée et donc on espère que c'est pour mieux repartir vers le haut pour les années suivantes, je pense qu'il faut continuer à convaincre les gens que la grippe n'est pas si banale que ça, que le vaccin protège dans 50 à 60 % des cas. Ce qui peut paraître peu, mais qui est excellent pour un virus qui montre autant de modifications d'année en année. »

    Cette année, les vaccins ont été surtout efficaces chez les plus de 65 ans. Il faut se réjouir de ces constats, mais le devoir du pouvoir politique est de toujours faire mieux…

    En effet, pour être efficaces, les campagnes de sensibilisation et de vaccination devront commencer en septembre… Je pense notamment aux résidents des maisons de repos, aux femmes enceintes, aux enfants en bas âge (même si ce n’est pas de compétences régionales) et au personnel soignant.

    Quelles sont les conclusions de Monsieur le Ministre en termes de prévention ?

    L’AVIQ a-t-elle déjà des chiffres plus précis pour la Wallonie ?

    Quelles seront les actions futures des Ministres de la Santé, tant aux niveaux fédéral, régional et communautaire ?
  • Réponse du 22/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    Bien que l’efficacité du vaccin contre la grippe varie chaque année, en général, celui-ci réduit en effet en moyenne le risque d’infection virale de 50 à 60 % parmi l'ensemble de la population vaccinée, lorsque les souches en circulation sont proches des souches vaccinales.

    L’efficacité du vaccin ne dépend pas seulement du « match » avec les souches circulantes, mais également des caractéristiques des personnes vaccinées. En général, le vaccin est le plus efficace chez les adultes et les enfants de plus de 2 ans en bonne santé. Certaines personnes âgées de plus de 65 ans ou présentant des maladies chroniques peuvent développer moins d’immunité après la vaccination. Il est nécessaire que ces personnes plus « fragiles » soient vaccinées afin de prévenir des infections et de réduire la sévérité de l’infection en limitant les hospitalisations et la létalité.

    L’efficacité vaccinale pour 2016 est estimée aux alentours de 46 %, ce qui est en effet plus élevé qu’en 2015 (19 %). Les recommandations de vaccination sont mises à jour chaque année par le Conseil supérieur de la santé (CSS) sous forme d’avis. Il est chaque année relayé par la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ auprès des médecins généralistes, pour information. La vaccination est recommandée chaque année entre mi-octobre et mi-novembre, soit avant que ne commence réellement la circulation des virus provoquant la grippe. Il faut compter environ 15 jours entre le moment de la vaccination et le moment où l‘on est protégé contre la grippe saisonnière (temps de développement des anticorps).

    Concernant les pourcentages de personnes vaccinées, il existe des données disponibles via l’enquête de santé par interview de l’année 2013. Le pourcentage de personnes à risque qui ont déjà été vaccinées contre la grippe varie en fonction de la Région de résidence : il est plus élevé en Flandre (62 %), intermédiaire à Bruxelles (52 %), et plus bas en Wallonie (47 %).

    La Fédération des maisons médicales et des collectifs de santé francophones récolte également des données en regard de la vaccination des personnes âgées de 65 ans et plus, dans les maisons médicales travaillant au forfait. En 2015, la proportion de ces personnes ayant été vaccinées durant la période recommandée était de 56 % en Région wallonne. Parmi les personnes diabétiques considérées également comme à risque, 64 % ont été vaccinées en 2015 au sein des maisons médicales.

    La promotion de la vaccination contre la grippe peut jouir de différents relais au niveau local et du patient : les médecins généralistes qui sont les premiers vaccinateurs en termes de grippe et qui informent leurs patients à risque de manière éclairée, les associations de santé intégrée, les centres locaux de promotion de la santé ou encore la médecine du travail. Certains services communautaires et CLPS, que nous finançons, organisent également la diffusion d’information.

    Enfin, au travers du protocole d’accord du 21 mars 2016 en matière de prévention, les communautés et régions se sont engagées à faire la promotion de la vaccination auprès de la population ou de groupes cibles spécifiques. L’objectif est d’évaluer si les démarches sont suffisamment fondées scientifiquement et d’examiner, avec l’Autorité fédérale, la volonté de rembourser de nouveaux vaccins par l’assurance maladie, les modalités organisationnelles les plus efficientes pour ces vaccinations.