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Les conséquences de la digitalisation imminente des entreprises pour l'emploi

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 400 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 21/06/2016
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Une enquête portant sur la transformation numérique des entreprises en Belgique a récemment été publiée. Il en ressort essentiellement un sentiment d’imminence du changement, en raison des risques concurrentiels pour les entreprises ne possédant pas d’outils performants sur le marché.

    La digitalisation apparaît donc plus rapide et plus profonde que ce que l’on pensait. Elle entraînera toutefois plusieurs conséquences. Si elle aura pour effets positifs la baisse des coûts et l’amélioration de certains services, elle provoquera dans la foulée des pertes d’emplois conséquentes liées à l’adoption de nouvelles techniques numériques.

    Ce volet inquiétant de la digitalisation mérite que l’on y réfléchisse à temps afin d’être en mesure d’anticiper ces pertes d’emplois qui risquent d’être plus importantes que ce que l’on imagine.

    Une réflexion a-t-elle déjà été menée à ce sujet ?

    Monsieur le Ministre est-il en contact avec le Cabinet de la Ministre de l’Emploi, Madame Éliane Tillieux, notamment dans le cadre de son plan « Digital Wallonie » qui met en avant des entreprises technologiques ?

    Le volet « emploi » a-t-il été suffisamment pris en compte dans la mise en œuvre de ce plan ?

    Une réflexion a-t-elle été menée sur l’anticipation des pertes d’emplois entraînées par la digitalisation, que les spécialistes annoncent plus importantes que prévu ?
  • Réponse du 06/09/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La rapidité du développement numérique engendre un véritable bouleversement de notre société, et ce dans toutes ses dimensions. Ainsi, tant notre économie que notre mode de vie en sont transformés un peu plus chaque jour.

    Dans ce contexte, il est normal de se poser des questions sur les conséquences positives et négatives qu’entrainera cette révolution, qui est inéluctable et qui se déroule au niveau mondial.

    Comme toute technologie autorisant l’automatisation et l’intégration des tâches, le numérique est en effet susceptible de transformer bon nombre de métiers. Ainsi, certains disparaîtront, mais d’autres apparaîtront également.
    Ces nouveaux métiers requerront des compétences différentes et des profils qualifiés, à l’aise avec les technologies numériques et capables de créativité sur leur lieu de travail.

    C’est pour cette raison que la Stratégie numérique wallonne comporte pas moins de 10 mesures consacrées à la formation initiale et continuée aux technologies numériques et à la créativité :
    * Mesure 39 : doter les écoles d’une connexion Internet permettant son exploitation dans toutes les classes ;
    * Mesure 40 : appels à projets pédagogiques, équipement des écoles en terminaux numériques collectifs et promotion du BYOD ;
    * Mesure 43 : mise en place de cours sur le numérique dans tous les programmes d’apprentissage ;
    * Mesure 44 : adaptation de la formation des enseignants et formateurs à la transformation digitale ;
    * Mesure 45 : développement de centres d’expertise TICE pour l’école et la formation professionnelle ;
    * Mesure 46 : adaptation des formations métiers à la transformation numérique et aux métiers en pénurie ou émergents ;
    * Mesure 47 : formation des demandeurs d’emploi au numérique ;
    * Mesure 48 : optimiser l’offre des centres de formation « pour » et « par » le numérique ;
    * Mesure 49 : organisation de « Creative Fab Labs » orientés métiers ;
    * Mesure 50 : renforcer l’inclusion numérique des citoyens, notamment dans des lieux dédiés (type EPN).

    Nous ajouterons à ces éléments des mesures spécifiquement dédiées aux administrations :
    * Mesure 19 : développement de l’expertise numérique des agents et la formation aux usages du numérique ;
    * Mesure 24 : développement de l’innovation ouverte dans les services publics.

    Enfin, il convient de souligner le travail prospectif mené actuellement à l’initiative du service AMEF (Analyse, Métier, Emploi, Formation) du Forem. Des ateliers ayant notamment pour objectif d’anticiper l’impact de la transformation numérique sur les métiers et les compétences sont organisés sous la forme de rencontres entre le monde socio-économique et le monde de la formation. Il s’agit ici bien entendu d’assurer une meilleure adéquation entre l’offre de formation et les besoins, présents ou futurs, exprimés par les entreprises. L’Agence du Numérique est pleinement impliquée dans cette démarche réalisée en collaboration avec la Ministre de l’Emploi, Madame Éliane Tillieux.