/

Les prévisions de surplus d’électricité pour l’été

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 670 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/06/2016
    • de FOURNY Dimitri
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Après les nombreuses craintes de pénuries d’électricité qui auraient pu conduire à un black-out, ce sont désormais des surplus d’électricité que la Belgique redoute. Ce constat ressort en effet du dernier rapport de l’association des gestionnaires de réseau de transport européens, ENTSO-E.

    Les explications qui semblent être avancées pour expliquer ce surplus sont le parc nucléaire qui devient disponible dans sa totalité et la capacité de stockage limitée d’installations pompage-turbinage.

    Le risque concernerait principalement les journées des week-ends des deux mois d’été, lorsque la demande d’électricité est faible et la production d’électricité d’origine renouvelable est à son maximum. Un risque existerait également pour les nuits des week-ends.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude ?

    Quelle en est son analyse ?

    Quelles conséquences un surplus d’électricité pourrait-il avoir en Wallonie ?

    Le secteur des énergies renouvelables craint dans ce cadre que la production d’électricité d’origine éolienne ou photovoltaïque soit stoppée.

    Serait-ce là une des mesures à appliquer, selon lui, afin d’éviter ce surplus ?
  • Réponse du 20/09/2016
    • de FURLAN Paul

    Je précise d’emblée que cette question concerne principalement une matière fédérale. En effet, l’étude dont l'honorable membre fait état est issue des gestionnaires de réseau de transport européens, qui est une compétence fédérale.

    L’étude en question met en évidence le risque d’excès de production en Belgique ; la cause principale étant la puissance nucléaire qui est caractérisée « must run », c'est-à-dire doit tourner. Un surplus d’électricité peut entrainer un déséquilibre du réseau, voire un effondrement suivi d’une coupure. Il existe deux possibilités pour faire face à ce risque : diminuer la puissance nucléaire « must run » ou imposer la diminution de la production renouvelable durant les périodes de surplus.

    Concernant l’arrêt forcé de production d’électricité d’origine éolienne ou photovoltaïque, il n’est prévu en Région wallonne que dans le cas de congestion du réseau et non en cas du surplus de production au niveau national. Le décret électricité prévoit en effet que pour garantir la sécurité du réseau, concernant les installations raccordées en moyenne et haute tension, le producteur doit être capable de réduire sa production en cas de congestion.

    Par ailleurs, le fonctionnement du marché, les accès au réseau par les différents acteurs (producteurs, fournisseurs), sont régis par des règlements. En effet, une des règles du marché impose que le portefeuille des responsables d’équilibre soit toujours en équilibre entre l’injection et le prélèvement. Tout déséquilibre est sanctionné par des amendes. Comme dans le cas de la pénurie, le niveau de l’amende permettra d’éviter un effondrement.

    En résumé, cette menace doit être relativisée, car il s’agit de situations extrêmes, que les centrales nucléaires belges disposent d’une capacité de modulation et que le marché fera son travail en adaptant la production face au signal prix.