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Le piégeage des rats musqués en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 609 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/06/2016
    • de KNAEPEN Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La prolifération des rats, tant en milieu rural qu’en milieu urbain, est un vrai problème en Wallonie. Les dégâts qu’ils causent, différents selon les espèces et le type d’espaces investis par les nuisibles, sont considérables.

    Selon l’espèce de rats concernée, la législation diverge. L’arrêté royal du 19 novembre 1987 relatif aux organismes nuisibles aux végétaux et aux produits végétaux, modifié le 18 décembre 2013, prévoit que les propriétaires ou responsables du bien sujet à l’invasion de rats noirs ou d’égout (les plus communs) soient chargés de leur élimination. Toutefois, chaque commune reste responsable des rongeurs qui envahiraient les espaces communaux.

    Pour les rats musqués, introduits en Europe en 1905, principalement pour leur fourrure, et que l’on retrouve le plus souvent le long des berges de cours d’eau ou aux alentours des étangs, ils relèvent de la compétence de la cellule de piégeage des rats musqués de la Région wallonne.

    En 2007, 22 agents piégeurs étaient en service pour 501 949 appâts empoisonnés placés et 8068 captures. Où en est ce service aujourd’hui ? Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres plus récents qu’il peut me communiquer ?

    Par ailleurs, la cellule est également investie dans une réflexion scientifique prospective. Une étude visant l’amélioration constante de ses moyens de lutte a été réalisée, conjointement avec le Centre de recherches agronomiques de Gembloux (Département de lutte biologique et ressources phytogénétiques).

    L’étude consistait également en la réalisation d’une enquête auprès des communes concernant la problématique de la lutte contre le surmulot (rat d’égout). Quels sont les résultats de cette étude ? Des dispositions découlant de ceux-ci ont-elles été prises ?

    Enfin, l’objectif de l’étude était d’obtenir une homologation des pièges répondant aux contraintes de l’accord international (Europe – Canada – Russie) sur le commerce des animaux à fourrures, en vue d’une directive européenne.

    L’homologation a-t-elle été obtenue ?
  • Réponse du 12/07/2016
    • de COLLIN René

    Le Service de Piégeage dispose d’un cadre de 21 piégeurs dont 19 sont en service continu, pour 18 postes effectivement pourvus depuis mars 2016. Il est à noter la diversification des missions du Service depuis quelques années, avec l’apparition d’actions de régulation visant d’autres espèces invasives que le rat musqué (tortue de Floride, ragondin,…) ou d’animaux indigènes (castors, bernaches,…).

    Pour le rat musqué, les chiffres font état, respectivement pour les trois dernières années, de 9.726, 8.927 et 14.418 captures. Le dernier chiffre significativement plus important s’explique par une campagne intense de captures organisée en collaboration entre plusieurs agents sur le territoire de deux communes contiguës et dépourvues de piégeur. Cette action a permis la capture de 3.000 rats musqués sur la campagne printanière de 2015. Concernant la pose d’appâts, de 2013 à 2015, ce sont 202.387, 219.069, 258.570 appâts qui ont été mis en œuvre par les agents.

    Dans le but de valider les méthodes mises en œuvre contre le rat musqué, mais également de tenter de les optimiser, diverses études scientifiques ont été menées par le Centre wallon de Recherches Agronomiques (CRA-W). Elles ont visé l’utilisation du poison, mais également les moyens mécaniques.

    Ainsi, profitant du dernier projet Interreg de lutte transfrontalière contre le rat musqué, le projet « Cartora », une étude scientifique a été menée afin de vérifier l’adéquation des pièges mécaniques avec les normes internationales de piégeage sans cruauté. Une première phase de mesures purement mécaniques a été menée afin de caractériser au mieux les engins utilisés. Ensuite, une enquête de terrain auprès des piégeurs a permis de déterminer les points de frappes sur les corps de rats musqués piégés. Enfin, dans le cadre d’un protocole strict d’expérimentation des prises au piège ont été filmées et analysées (comportement, approche du piège, rapidité de mise à mort). Les pièges ont tous été validés et répondent aux normes internationales de piégeage sans cruauté.

    Le résultat de ces expériences et des nombreuses observations menées durant celles-ci a conduit à élaborer des bonnes pratiques de mise en œuvre des engins mécaniques afin d’augmenter autant que possible la rapidité de mise à mort des animaux. Ces recommandations ont été communiquées aux agents du Service de Piégeage dans le cadre de divers exposés lors de réunions internes.

    En parallèle, une enquête a été menée auprès des communes wallonnes afin d’obtenir une vision globale sur la lutte contre le surmulot. Suite à celle-ci, des clauses techniques de cahier de charges visant à optimiser les marchés publics de dératisation ont été élaborées et sont à disposition des communes qui le souhaitent.

    Il est à souligner que de manière récurrente, le Service de Piégeage intervient comme conseiller technique à la demande d’administrations publiques confrontées à des problèmes localisés.