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Le coût du logement pour les ménages wallons

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 688 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 27/06/2016
    • de LECOMTE Carine
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Au Grand-Duché de Luxembourg, un ménage a dépensé en moyenne 58 752 euros en 2014, selon la dernière enquête sur la consommation des résidents, publiée début juin par le Statec (l'Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg). Le poste « logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles » pèse le plus dans les dépenses, avec 20 675 euros en moyenne (35,2 %). Une grosse part des dépenses (8 438 euros, 14,4 %) est aussi consacrée aux transports (achat, utilisation et entretien de véhicules, transports en commun, etc.).

    Toujours selon cette enquête, plus le niveau de vie est faible, plus la part des dépenses pour le logement est importante. Ainsi, les ménages les moins fortunés consacrent au logement 14 676 euros sur les 35 591 euros de leurs dépenses totales (41,2 %), contre 33,1 % pour les plus aisés (27 994 euros sur 84 647).

    En Belgique, une étude sur le budget des ménages, réalisée par le SPF Économie indique qu'en 2014, un ménage belge dépensait en moyenne 36 000 euros. Un tiers du budget du ménage était consacré au logement pour 15 % alloués aux transports et aux communications.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de données récentes sur le montant des dépenses dédiées au logement par les ménages wallons ?
    Dans l'affirmative, peut-il indiquer quel pourcentage du budget d'un ménage, en moyenne, ce poste représente-t-il pour un ménage wallon ?

    En outre, Monsieur le Ministre peut-il indiquer si certains facteurs (géographique, niveau de revenus,...) influent sur la part du budget dépensée par les ménages wallons pour le logement ?

    À cet égard, quel est, pour chaque province wallonne, le pourcentage du budget alloué au logement par les ménages ?
  • Réponse du 03/08/2016 | Annexe [PDF]
    • de FURLAN Paul

    Les chiffres les plus récents dont nous disposons relèvent également de l’année 2014 ; en effet, il y a toujours un délai entre la collecte, le nettoyage des données et les premiers traitements statistiques. Les comptabilisations pour l’année 2015 ne sont pas encore achevées à ce jour par les services publics fédéraux. Pour répondre à la question de l’honorable membre, il faut recourir aux catégories utilisées par Eurostat car elles permettent une comparaison entre les pays européens, à contenu fixe de chacune des catégories. Elles sont établies à l’échelle de la Belgique afin de bien situer les ordres de grandeur et effectuer les comparaisons pertinentes.

    Ici est retenue la définition la plus large des dépenses en matière de logement, c’est-à-dire qu’elles incluent le loyer ou le remboursement du prêt hypothécaire, les frais de fourniture en eau et en énergie (ce qui forme une première catégorie, traitée dans le graphique en annexe), mais aussi les frais d’entretien du logement ainsi que son équipement, y compris en matière de meubles (ce qui forme une seconde catégorie, traitée dans le graphique en annexe). C’est l’agrégation de ces deux catégories de dépenses qui forment l’ensemble des dépenses en matière de logement.

    Pour la première catégorie, la part des dépenses des ménages belges semble plus élevée que celle des ménages luxembourgeois (cf. graphique en annexe), tandis qu’il semble possible d’observer l’inverse pour la seconde catégorie de dépenses en matière de logement (cf. graphique en annexe). Pris ensemble, pour l’année la plus récente de comparaison (soit 2013), les ménages belges consacrent 30,8 % de leurs dépenses à l’ensemble des dépenses en matière de logement tandis que les ménages luxembourgeois y consacrent 29,2 %. Pour l’année 2014, la part des dépenses consacrée au logement dans son ensemble reste stable pour la Belgique, soit 30,8 % de l’ensemble des dépenses des ménages belges.

    Selon le SPF Économie, la première catégorie (loyer ou mensualité et frais en eau et énergies) correspond à 29 % de dépenses des ménages belges tandis que la seconde catégorie (frais d’équipements et d’entretien) correspond à 5,8 % de ces dépenses, soit un total de 34,8 % des dépenses dédiées au logement dans son ensemble.

    À titre de comparaison avec les dépenses en matière de transport, les ménages belges et luxembourgeois consacrent respectivement 11,5 % et 16,8 % de l’ensemble de leurs dépenses au transport en 2013. Pour l’année 2014, la part de ce poste pour les ménages belges est de 11,4 % (versus 11,9 % selon SPF Économie pour la même année). Les différentes sources statistiques semblent donc converger pour ces ordres de grandeur.

    L’étude sur le budget des ménages, réalisée par le SPF Économie, propose également quelques comparaisons régionales (cf. tableau). En ce qui concerne le poste 04 correspondant à la première catégorie de dépenses susmentionnée, les ménages wallons se situent dans la moyenne belge avec une part 30,3 % de leurs dépenses (versus 29 % à l’échelle de la Belgique selon la même source). Pour le poste 045 (sous-catégorie au sein de ce poste 04), les ménages wallons consacrent ainsi spécifiquement 6,3 % de leurs dépenses aux dépenses en matière énergétique, ce qui est significativement plus important que dans les autres régions (ce sous-poste correspond respectivement à 4,9 % et 4,2 % des dépenses pour les ménages flamands et bruxellois). Le poste 05 correspond à la seconde catégorie de dépenses susmentionnée. Sous cet angle, les ménages wallons se situent également dans l’ordre de grandeur de la moyenne belge avec 5,3 % des dépenses consacrées à ce poste (versus 5,8 % à l’échelle de la Belgique). Au total, selon cette source de données, les ménages wallons consacrent 35,6 % de leurs dépenses au logement dans son ensemble.

    En 2014, ce sont ainsi 12 038 euros qui sont en moyenne annuellement consacrés à l’ensemble des dépenses de logement par les ménages wallons. Il convient néanmoins de nuancer ce chiffre en raisonnant par unité de consommation ou par personne : en effet, compter chaque ménage pour « un » sans tenir compte de sa taille et de sa composition en termes d’âge (adulte, adolescent, enfant) biaise l’appréhension de ces chiffres. Sous cet angle, ce sont 7616 euros qui sont en moyenne consacrés à l’ensemble des dépenses de logement par unité de consommation, ou 5163 euros sous l’angle d’une répartition par personne. Néanmoins, les chiffres sont souvent fournis à l’échelle de l’ensemble d’un ménage, c’est donc à cette échelle que s’effectue la présentation des ordres de grandeur à disposition concernant les dépenses en matière de logement selon le niveau de revenu, un focus sur les personnes de plus de 65 ans, un focus sur la présence d’enfants dans le ménage, et le statut de propriété.

    Selon le niveau de revenu, les dépenses consacrées à la première catégorie en matière de logement sont moins élevées pour les ménages wallons situés dans le premier quartile de revenus (les 25 % des ménages les moins fortunés dépensent ainsi 7787 euros par an) que pour les ménages wallons situés dans le dernier quartile de revenus (les 25 % des ménages wallons les plus fortunés dépensent ainsi 12 748 euros par an). Concernant la seconde catégorie de dépenses en matière de logement, les chiffres sont respectivement les suivants : 667 euros par an et 3195 euros par an. Au total, les ménages les moins fortunés dépensent ainsi en moyenne 8454 euros par an pour l’ensemble des dépenses en matière de logement (versus 15 943 euros par an pour les ménages les plus fortunés).

    En nous focalisant sur les ménages uniquement composés de personnes de 65 ans ou plus, il apparaît qu’ils consacrent 11 924 euros par an à l’ensemble des dépenses en matière de logement (soit respectivement 10 223 euros et 1691 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses). Des nuances s’imposent toutefois selon la composition du ménage. Ainsi, par personne, le montant total est de 8163 euros (soit respectivement 7005 euros et 1158 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses), tandis que par unité de consommation le montant total est de 9691 euros (soit respectivement 8316 euros et 1375 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses).

    Pour les ménages dans lesquels des enfants (personnes de moins de 16 ans) sont présents, le montant annuel moyen des dépenses en matière de logement par ménage est de 13 601 euros (soit respectivement 11 262 euros et 2339 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses). Des nuances s’imposent toutefois selon la composition du ménage. Ainsi, par personne, le montant total est de 3500 euros (soit respectivement 2898 euros et 602 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses), tandis que par unité de consommation le montant total est de 6453 euros (soit respectivement 5343 euros et 1110 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses).

    Selon le statut de propriété, le montant annuel moyen des dépenses en matière de logement par ménage est de 14 124 euros pour les ménages propriétaires (soit respectivement 11 951 euros et 2173 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses). En prenant en compte la composition du ménage, par personne, le montant total est de 5313 euros (soit respectivement 4433 euros et 880 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses), tandis que par unité de consommation le montant total est de 7973 euros (soit respectivement 6653 euros et 1320 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses). Pour les ménages locataires, le montant annuel moyen des dépenses en matière de logement par ménage est de 9199 euros (soit respectivement 8398 euros et 801 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses). En prenant en compte la composition du ménage, le montant total est de 4671 euros par personne (soit respectivement 4264 euros et 407 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses), tandis que par unité de consommation le montant total est de 6525 euros (soit respectivement 5957 euros et 568 euros pour la première et la seconde catégorie de dépenses).

    En revanche, le SPF Économie ne communique pas de chiffres à l’échelle des provinces wallonnes et les micros données disponibles pour l’année 2014 ne permettent pas non plus de descendre à cette échelle.