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La consommation journalière de lait

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1233 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/07/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    J'ai récemment entendu une recommandation de consommation journalière de lait dans une émission de radio de la Région wallonne qui me paraissait très basse.

    Lorsqu'on cherche une recommandation générale, on trouve effectivement des réponses qui sont tout autres qu'unanimes. Il y a des recommandations qui demandent de ne pas dépasser deux laitages par jour, et il y a d’autres qui prétendent que trois laitages par jour pour les adultes entre 14 et 55 ans et même quatre laitages par jour pour les enfants et des adultes au-dessus de 55 ans seraient idéaux. Cependant il faut savoir qu'un laitage correspond à 250 millilitres de lait ou de 125 grammes de yaourt ou encore de 20 grammes de fromage. Ce n'est pas beaucoup. Et dans l'émission citée on parlait même de 250 millilitres de lait par jour par adulte, ce qui me semble en effet trop bas.

    Comme il existe un grand nombre de recommandations qui sont toutes différentes, j’aimerais demander à Monsieur le Ministre s'il a peut-être des recommandations d’une source fiable, à laquelle nos agriculteurs pourraient faire référence. La Région wallonne a-t-elle peut-être elle-même mené des enquêtes à ce sujet ?

    Je pense que c'est dans l'intérêt général et surtout dans l'intérêt de nos agriculteurs, de se baser à des chiffres réalistes et corrects afin d'éviter que des recommandations trop basses ou trop strictes continuent de circuler.
  • Réponse du 26/07/2016
    • de PREVOT Maxime

    L’avis du Conseil supérieur de la santé n° 8918 relatif à « La place du "lait et produits laitiers" dans une alimentation saine » (Avis CSS 8918), mentionne que :

    « Tant la Flandre que la Wallonie ont mis au point des modèles d'éducation pour une alimentation saine qui sont régulièrement révisés sur la base des nouvelles connaissances scientifiques. Ces recommandations pour une alimentation saine sont principalement basées sur les besoins en nutriments (normes fixées par le Conseil, à savoir les « recommandations nutritionnelles pour la Belgique ») (CSS, 2009 ; CSS, 2015).

    Ces recommandations sont utilisées et préconisées par la plupart des nutritionnistes dans le but de fournir le meilleur soutien possible à la population générale dans la quête d'une consommation alimentaire variée, saine et équilibrée.

    Les diététiciens (en Wallonie et Bruxelles : L’Union Professionnelle des Diplômés en Diététique de Langue Française (UPDLF) avec Food in Action ASBL et l’Institut Paul Lambin - IPL) ont établi des recommandations visant à favoriser des choix alimentaires optimaux au sein de chaque famille d’aliments. Ces recommandations tiennent compte des nutriments à favoriser et des nutriments à limiter. Trois classes d’aliments ont été distinguées pour chaque famille : les aliments à favoriser, les aliments tolérés et les aliments à consommer occasionnellement.

    Pour les laitages, il convient de favoriser les produits riches en calcium (au moins 100 mg/100 g) et pauvres en acides gras saturés (au maximum 1 g/100 g) et en sucres ajoutés (au maximum 7 g/100 g).

    Les produits tolérés présentent des teneurs en calcium, acides gras saturés et/ou sucres ajoutés moins favorables (pour 100 g : 30 à 100 mg calcium et/ou 1 à 2,2 g d’acides gras saturés et/ou 7 à 12 g de sucres ajoutés).

    Les produits à ne consommer qu’occasionnellement sont riches en acides gras saturés (entre 2,2 et 5,5 g/100 g) et/ou sucres ajoutés (entre 12 et 20 g/100 g). Si au moins l’une de ces limites est dépassée, les produits sont à exclure de la famille des produits laitiers.

    Pour les fromages, il faut favoriser les produits pauvres en acides gras saturés (au maximum 5 g par portion), tolérer ceux qui sont un peu plus riches en acides gras saturés (entre 5,5 et 8,5 g par portion) mais qui contiennent au maximum 30 % de lipides totaux et ne consommer qu’occasionnellement ceux qui sont riches en acides gras saturés (plus que 8,5 g par portion) ou qui sont trop gras (plus que 30 % de lipides totaux).

    Dans l'ensemble, le nombre de publications disponibles sur la consommation de lait et de produits laitiers dans la population belge ou dans des sous-groupes spécifiques est assez limité.
    L'enquête de consommation alimentaire belge (ECA) de 2004 a révélé que la consommation moyenne de la population des produits qui appartiennent aux « LPL et produits alimentaires riches en calcium » (en tant que groupe dans les modèles de promotion de la santé) est significativement inférieure à l'apport recommandé (apport moyen de 159 g/jour pour la population adulte totale, alors que les recommandations préconisent 250-500 ml/jour1).

    Quoi qu'il en soit, selon cette enquête de 2004, il peut être conclu que la consommation de lait et de produits laitiers et de produits alimentaires riches en calcium dans la population belge est inférieure à l'apport préconisé par les modèles pour une alimentation saine. ».

    Par ailleurs, en dehors du calcium, il est intéressant de noter qu’en ce qui concerne l’iode, le Conseil supérieur de la Santé mentionne également :

    « Au plan alimentaire, le lait assure un des apports majeurs d’iode (plus de la moitié des besoins quotidiens), le poisson moins d’un quart de ces besoins, les œufs et les céréales chacun de l’ordre de 5 % (Dahl & Meltzer, 2009). La concentration en iode du lait est en fait très variable et étroitement dépendante de l’utilisation d’iode dans les fermes, non seulement comme fortifiant du bétail, mais aussi comme désinfectant. Dans une enquête alimentaire réalisée en Région flamande, il a aussi été montré que les produits lactés représentent plus de 40 % de l’apport iodé chez les écoliers (Vandevijvere et al. 2012c). Il y a donc clairement discordance entre la représentation sociale des sources de l’iode, le plus souvent limitées aux produits de la mer dans l’opinion publique, et la réalité nutritionnelle de nos contrées.

    Il faut veiller à conserver un bon équilibre nutritionnel menant notamment à un apport suffisant en calcium. Les produits laitiers en sont la source principale.

    Enfin, outil de référence pour aborder l'alimentation équilibrée, la pyramide alimentaire reflète l'état des connaissances scientifiques et est en phase avec les objectifs nutritionnels actuels. Cet outil recommande de consommer des produits laitiers et/ou des alternatives végétales enrichies en calcium 2 à 3 fois par jour.