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La géothermie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 702 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/07/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Avec la taxe sur les panneaux photovoltaïques qui s’annonce, l’énergie solaire connaîtra un grand coup sur la tête. L’emplacement d’éoliennes n’est également pas réalisable partout.

    A côté de l’énergie solaire et celle du vent il existe d’autres types de sources d’énergies alternatives comme, par exemple, celle de la géothermie. Certes la Belgique ne possède pas de sources de géothermie telles que l’Italie ou bien l’Islande, mais des scientifiques allemands analysent actuellement la production d’électricité grâce à la géothermie dans des endroits souterrains tels que les anciennes mines de charbon.

    Monsieur le Ministre est-il déjà renseigné de cette possibilité de production d’énergie grâce à la géothermie  ? Les anciennes mines en Wallonie seraient-elles utilisables pour ceci  ? Quelle est son opinion générale vis-à-vis de cette méthode  ? Existe-t-il d’autres formes d’énergies alternatives en Wallonie desquelles on pourrait encore plus profiter  ? Je pense entre autres à celle de l’eau et des fleuves.
  • Réponse du 24/10/2016
    • de FURLAN Paul

    En effet, la Belgique ne possède pas de sources de géothermie profonde tel que l’Italie ou l’Islande, mais pour rappel dans les années 70 pendant la crise pétrolière, tous les pays de l’EU voulaient rechercher une autre ressource alternative et à cet effet le Service Géolgique de Belgique (SGB) avait réalisé dans un contexte bien particulier 3 forages profonds en Wallonie.

    1) Le forage de Saint-Ghislain était une prospection géologique orientée pour trouver un gisement pétrolier ou gazier. Les eaux chaudes ont été rencontrées par hasard (découverte de la roche anhydrite – nappe d’eau chaude).
    2) Le forage de Douvrain était un forage de démonstration plus au nord, celui-ci était dans les calcaires carbonifères, mais pas dans l’anhydrite (bonne température à une moindre profondeur).
    3) Le forage de Ghlin était destiné pour l’exploitation de la géothermie profonde étant donné qu’on avait plus besoin de démontrer l’existence d’une nappe d’eau chaude. Il est à noter que celui-ci n’a jamais était en exploitation vu l’absence de clients potentiels.

    La géothermie profonde était une très bonne découverte en Wallonie. Actuellement les deux forages géothermiques Saint-Ghislain et Douvrain sont exploités par l’Intercommunale IDEA depuis 1985.

    Dans le cadre du suivi de la COP 21, le GW a adopté le 21 avril dernier la mise en place d’un cadre juridique adapté à la géothermie profonde en Wallonie. Aussi, dans le cadre des projets FEDER le GW a octroyé en mai 2015 deux projets à l’Intercommunale IDEA :
    * GEOTHERWALL_DOUBLET 1 pour un montant de 14.343.953,83euros ainsi qu’un projet de recherche (Sous-traitance UMONS), à savoir :
    * Modélisation dynamique du réservoir géothermique des calcaires carbonifères au droit du territoire du Cœur du Hainaut pour un budget de 1.734.736,10 euros.

    De même, en Région flamande, le VITO (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek) a commencé à forer son premier forage pilote de géothermie profonde en 2015, celui-ci est en principe destiné pour l’exploitation de la chaleur et de l’électricité.
    Le deuxième forage de réinjection est en cours de réalisation.

    À titre informatif, la production d’électricité via la géothermie profonde se fait uniquement à des températures supérieures à 100 °C. Ce mode de production est actuellement en exploration dans tous les pays européens. Cependant, mon Administration m’informe que celui-ci ne peut se faire via les anciennes mines de charbon

    en Wallonie, car la profondeur des mines ne dépassant pas les 1500m et sachant que le gradient géothermique est de 3 °C/100m, la température reste inférieure à 50°.

    Par ailleurs, l’Allemagne et les Pays-Bas exploitent en effet, les anciennes mines de charbon uniquement pour la production de la chaleur étant donné que les températures sont favorables à ce mode d’exploitation. L’exemple le plus réussi est celui de l’ancienne mine de Heerlen en Hollande qui est actuellement exploitée pour la chaleur. Ce projet a été un véritable succès et la Wallonie peut s’en inspirer vu son passé minier.