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Un nouveau catalogue de formations pour contrer le phénomène de pénurie de compétences techniques

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 298 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/07/2016
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    De nombreux secteurs technologiques, tels que l’aéronautique, font face aujourd’hui à une pénurie de main-d’œuvre. Si le phénomène est déjà connu, on peut pointer plusieurs facteurs en partie responsables de celui-ci.

    Il semblerait, en effet, que cette pénurie de profils techniques adaptés aux secteurs technologiques provienne d’une réelle inadéquation entre la formation et les besoins du marché de l’emploi dans ce domaine.

    De plus, les filières techniques continuent de constituer un second choix, derrière les filières dites plus intellectuelles. Bien que plusieurs initiatives aient été mises sur pied, certaines, à l'initiative de Monsieur le Ministre d’ailleurs, afin d’inverser la tendance, force est de constater que les effets positifs ne se font pas encore sentir.

    Enfin, il s’avère, d’après les acteurs de terrain, que nous ne bénéficions pas d’un cadre structurel suffisamment solide dans les secteurs dits technologiques.

    La mesure d’élargissement du catalogue de formation en alternance suffira-t-elle à atténuer le phénomène de pénurie dans les secteurs technologiques  ?

    Ne faudrait-il pas revoir, en parallèle, les formations existantes d’un point de vue qualitatif afin qu’elles soient en meilleure adéquation avec les besoins du marché de l’emploi  ?

    Enfin, un dialogue a-t-il déjà été initié avec les acteurs des secteurs techniques et technologiques afin d’améliorer le cadre structurel en place actuellement ?
  • Réponse du 26/07/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    De nombreux efforts de communication et des journées de découverte sont organisés par les centres de formation et de compétence du Forem (Technifutur, le Wan), ainsi que par le Pôle de compétitivité aérospatial « Skywin Wallonie ».
    Le projet « Les métiers vont à l’école » a également pour ambition de sensibiliser les jeunes de 5ème et 6ème années de l’enseignement secondaire aux métiers porteurs et, notamment, les métiers techniques.

    Par ailleurs, trois Cités des métiers se mettent actuellement en place en Wallonie: à Liège, Charleroi et Namur. Véritables dispositifs phares de l’orientation tout au long de la vie, les Cités des Métiers et les CEFO y associés concourront, notamment, à la revalorisation de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, enjeu majeur pour le redéploiement économique de notre Région. Elles associent de nombreux partenaires : acteurs de l’orientation, de la formation, de l’enseignement et de l’insertion, ainsi que le monde de l’entreprise et les secteurs professionnels.

    Les Cités des métiers sont des lieux multipartenariaux dans lesquels sont développées de nombreuses activités en lien avec l’orientation tout au long de la vie. Elles s’adressent à tous les publics en questionnement sur leur orientation scolaire ou professionnelle.

    Concernant la formation des demandeurs d’emploi aux métiers de l’industrie technologique, en 2014, 3.928 stagiaires ont suivi une formation dans un domaine de l’industrie. Le taux d’insertion après les 6 mois suivant la fin de la formation est de 52 % et de 67 % après 12 mois.

    Par ailleurs, Le Forem procède actuellement à des travaux structurés d’analyse et de détection des besoins en compétences articulés autour des domaines d’activités stratégiques de la Wallonie, à savoir les domaines des 6 pôles de compétitivité, mais également ceux des axes prioritaires du Plan Marshall 4.0 (construction et développement durable, transition numérique), ainsi que d’autres domaines de spécialisation intelligente. Ces travaux reposent entre autres sur l’organisation de tables rondes par domaine d’activité stratégique auxquelles participent experts techniques et/ou sectoriels, représentants des Pôles de compétitivité et des Centres de Compétence, Universités et Hautes Ecoles, notamment. L’objectif est de mieux définir les besoins auxquels les Centres de Compétence d’une part, et les projets de formation déposés dans les Pôles de compétitivité d’autre part, vont être amenés à répondre à l’avenir.
    Le Forem entend, en outre, étendre cette approche par domaines d’activités stratégiques à l’ensemble de son offre de formation. Notons par ailleurs que la dimension partenariale – plus particulièrement le partenariat avec les secteurs professionnels – est un des fondements des Centres de Compétence, qui se traduit tant au niveau de la composition de leurs instances qu’au travers de collaborations concrètes de terrain.

    Sur un plan plus formel, en matière de programmes d’enseignement et de formation professionnelle, les besoins spécifiques en compétences techniques et technologiques sont portés par les partenaires sociaux des secteurs concernés au Service francophone des métiers et des qualifications où ils sont intégrés dans des référentiels «métiers». Les opérateurs d’enseignement et de formation s’en emparent ensuite pour les traduire en référentiels de formation qu’ils doivent décliner dans leur offre. Concrètement, si un besoin n’est pas pris en compte dans le processus d’élaboration des référentiels, les compétences requises pour y répondre risquent de ne pas être développées dans la pratique. Pour pallier cette éventualité, un travail de veille et la « réactivité » des opérateurs sont essentiels. Il s’agit là d’une mission et d’une caractéristique des Centres de Compétence. C’est aussi la raison d’être du service d’analyse du marché de l’emploi et de la formation du Forem (AMEF).

    L’alternance constitue bien sûr également une réponse appropriée à certains besoins de compétences exprimés par les entreprises de l’industrie technologique, pour autant que les prérequis exigés soient compatibles avec le profil des candidats et les balises réglementaires de la formation et de l’enseignement en alternance, en ce compris au niveau de l’enseignement supérieur. D’autres formules complémentaires d’apprentissage en milieu de travail, par exemple le stage de fin de formation, le PFI… constituent également une alternative.