/

La lutte contre le burn-out

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 325 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/07/2016
    • de KNAEPEN Philippe
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    « Le Gouvernement assurera des conditions de travail attractives, notamment par une politique préventive et active du bien-être et de la santé au travail (indicateurs de la charge psycho-sociale). Une attention particulière sera accordée à la prévention du burn-out et de l’absentéisme », cette citation est issue de la Déclaration de politique régionale 2014-2019 du Gouvernement wallon, dans sa partie consacrée aux services publics, dans le point « promouvoir une fonction publique attractive et valorisante ».

    Le burn-out, dans le public autant que dans le privé, est très répandu et touche tous les secteurs d’activités.

    Quelles sont les actions qui ont été menées ces dernières années pour le prévenir au sein des administrations wallonnes  ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres relatifs aux agents dont l’absentéisme a été engendré par un burn-out, ces cinq dernières années ?

    En 2014, l’impact financier de l’absentéisme lié aux absences pour maladie a été estimé à 18 771 346,72 euros pour 6 994 agents.

    Dispose-t-il d’ores et déjà des chiffres pour 2015 ?

    Quelle est la tendance qui se dessine ?

    Parmi ces absences, quelle proportion est attribuée au burn-out ?

    Pour quel coût ?

    La lutte contre le burn-out est l’un des axes du plan Bien-être visant les fonctionnaires wallons, qui devrait bientôt être mis en œuvre.

    Quelles mesures concrètes ont été développées dans le cas précis du burn-out ?

    Monsieur le Ministre peut-il me communiquer l’ensemble du plan ?
  • Réponse du 02/08/2016 | Annexe [PDF]
    • de LACROIX Christophe

    En réponse à la question écrite de l’honorable membre, il est porté à sa connaissance les éléments suivants.

    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement wallon entend effectivement promouvoir une Fonction publique attractive et valorisante en développant notamment une politique préventive et active en matière de bien-être et de santé au travail et en portant une attention particulière à la prévention du burn-out et de l’absentéisme.

    Si ces thèmes revêtent une importance capitale, ils sont loin d’être les seuls à pouvoir contribuer au bien-être auquel nos agents sont en droit de prétendre. En cela, il me paraissait indispensable que des mesures concrètes puissent être envisagées afin de garantir le bien-être de tous ceux qui participent au quotidien au développement de la Wallonie.

    Pour rencontrer la satisfaction des usagers sans mettre à mal celle de nos agents, c’est une réflexion profonde sur le déploiement d’une nouvelle culture d’entreprise que j’ai initié au sein de l’Administration wallonne. On ne peut, en effet, prendre le risque de se priver de ses nombreux talents par un manque de vigilance ou de prévoyance à leur égard.

    C’est dans cet esprit que, depuis fin 2014 déjà, mes services ont entrepris des contacts avec mon Administration dans le but de développer des actions destinées à promouvoir le bien-être au sein de nos structures. Le fruit de ces travaux se traduit par la mise en œuvre d’un Plan Bien-être que le Gouvernement vient d’adopter définitivement.

    Si des mesures relatives au bien-être ont déjà vu le jour dans le cadre du Plan d’action Samba, spécifique au Service public de Wallonie, il me semblait essentiel qu’un Plan – Le Plan Bien-être – soit destiné à l’ensemble des fonctionnaires de la Fonction publique wallonne. Dans un souci de rationalité, il a ainsi été convenu que les actions définies suite à seconde enquête Samba soient intégrées au Plan Bien-être.

    En termes de réalisations antérieures, si les mesures prioritaires développées suite aux résultats de la première enquête Samba, réalisée en 2012, ont constitué une première étape, force est de constater qu’effectivement des efforts doivent encore être fournis, tout particulièrement à la lecture des résultats de la seconde enquête Samba réalisée en 2014.

    Le Plan Bien-être entend dès lors répondre aux besoins et difficultés exprimés lors de ces enquêtes et en particulier le burn-out. L’objectif final étant de fournir à tous les membres du personnel de l’Administration wallonne un cadre de travail et de fonctionnement dans lequel ils se sentent bien et où ils peuvent effectuer leurs prestations dans une harmonie constante.

    En ce qui concerne l’absentéisme lié aux absences pour maladie, son taux reste sensiblement stable et constant depuis 2011 où il était de 7,71 % pour atteindre 7,65 % en 2015.

    Pareille constatation peut être faite en ce qui concerne la moyenne de jours d’absence par agent : 16,96 jours en 2011 pour 16,57 jours en 2015.

    Selon Medconsult (ASBL chargée par le SPW du contrôle des absences pour maladie), sur les 28.365 certificats réceptionnés durant l’année 2015, 3.096 certificats sont en rapport avec du burn-out (1449) ou un syndrome dépressif (1647). Sur base de ces données, on peut donc estimer que le burn-out représente 5,11 % des absences tandis que les certificats pour syndrome dépressif représentent pour leur part 5,8 %.

    À titre comparatif, pour l’année 2014, sur les 26.598 certificats réceptionnés par Medconsult, 3.113 certificats étaient en rapport avec du burn-out (1401) ou un syndrome dépressif (1712). Le burn-out représentait à l’époque 5,27 % des absences tandis que les certificats pour syndrome dépressif représentaient pour leur part 6,43 %.

    En ce qui concerne le coût moyen journalier des absences pour maladie, je rappelle à l’honorable membre que celui-ci reste à ce jour estimé à 171,01 euros. Mais afin d’éviter toute interprétation de ces données, je rappelle qu’un agent absent n’induit aucun surcoût pour le budget wallon. En effet, comme dans n’importe quelle entreprise, l’absence d’un travailleur est à considérer comme une perte de productivité pour la structure qui l’occupe.

    Au niveau des mesures du Plan Bien-être qui sont dédiées au burn-out, il a été proposé de mettre en avant les trois actions suivantes :


    1. Organiser une sensibilisation "bore-out, burn-out et stress au travail" via des sessions d'acquisition et d'échange de pratiques de prévention.
    Des séances seront organisées à l’attention des fonctionnaires généraux, inspecteurs généraux, directeurs et la hiérarchie intermédiaire dans le cadre des « Mercredis de la Fonction publique ».
    Un guide de bonnes pratiques sera conçu sur base du contenu des séances et agrémenté par la suite d’autres apports externes.

    2. Développer des formations relatives au stress et au burn-out.

    Des séances de Formation/Sensibilisation/Prévention/Gestion du burn-out seront organisées à l’attention du personnel d’encadrement, des personnes en charge des Ressources humaines et des membres de la plate-forme bien-être.

    3. Développer un cadre de travail harmonieux.

    L’embellissement des lieux de travail vise à offrir un plus grand épanouissement aux travailleurs en mettant la priorité sur la mise en conformité de l’ensemble des bâtiments.

    Pour sa parfaite information, l’honorable membre trouvera, en annexe à la présente, le tableau reprenant les actions du Plan Bien-être tel qu’il a été adopté définitivement par le Gouvernement ce 21 juillet 2016.