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L’économie numérique

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 29 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 18/10/2016
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    En avril 2016, Madame la Ministre annonçait que les collaborateurs du service d’analyse du marché de l’emploi et de la formation du Forem avaient réalisé lors du premier trimestre 2016, secteur par secteur, une analyse sur les effets de l’émergence de l’économie numérique. Cette analyse a été publiée en juin 2016 par le Forem.

    Elle indiquait que les différentes synthèses produites serviront à alimenter des tables rondes prévues au printemps 2016 en collaboration avec les pôles de compétitivité et les centres de compétences.

    Au-delà de l’identification des tendances et défis de grands domaines d’actions stratégiques, ce dispositif doit permettre l’élaboration des besoins de formation et en développement des compétences pour les 3 années à venir.

    L’objectif principal visé est de mieux articuler la formation professionnelle à la politique économique et d’innovations liées aux axes de spécialisations intelligentes en Wallonie.

    Au regard du rapport du Conseil supérieur de l’emploi 2016 sur l’économie numérique et marché du travail, Madame la Ministre peut-elle faire le point sur les actions concrètement mises en œuvre par le Gouvernement wallon  ?

    Les métiers d’avenir sont un défi que la Wallonie doit impérativement relever, pour pouvoir assumer, avec son capital humain, les besoins des entreprises et éviter le mismatch, l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail.

    Combien de formations ont-elles été adaptées à ce jour à la lumière des études menées sur l’économie du numérique et les métiers qui en découlent  ?

    Combien de formations nouvelles ont-elles été créées  ?

    Quel est le taux de participation à ces formations  ?

    Quels sont les budgets alloués à la thématique  ?

    Les demandeurs d’emploi sont-ils guidés vers ces filières porteuses  ? De quelle manière  ? Combien d’entre eux ont-ils participé et participent à ces formations  ? Combien d’entre eux ont-ils été jusqu’au bout de ces formations  ? Quel est le taux d’insertion sur le marché du travail  ?
  • Réponse du 23/11/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    L’évolution numérique des métiers impose une modification permanente de l’offre de formation. Le FOREm et les centres de compétence travaillent, en ce sens, par l’élaboration de formations en cycles plus courts que celui d’une année académique.

    Ce travail d’actualisation des formations en lien avec l’évolution numérique implique évidemment une planification, une mobilisation des ressources humaines adéquates, une préparation des contenus et activités, une information et une sélection des stagiaires, une validation des acquis de formation, etc. Ces processus veulent toutefois s’appuyer sur des tendances fortes plus que sur une adéquation ponctuelle entre offre et demande. Les travaux d’Analyse du Marché de l’Emploi et de la Formation (AMEF) sur les métiers d’avenir 4.0, les besoins de compétences identifiés dans le cadre des tables rondes autour des domaines d’activité stratégique se poursuivent et constituent en outre une base nécessaire pour anticiper les évolutions et d’optimiser les délais de mise en œuvre.

    Les centres de Compétence TIC jouent également un rôle important en la matière comme en témoignent par exemple les inaugurations récentes de la « Data Academy » au sein de Technofutur TIC ou de la « Huawei Academy » au sein de Technobel.
    En termes d’analyse, il convient de distinguer trois niveaux de talents associés à l’évolution numérique des métiers et donc autant de catégories de formations et d’actions.



    Niveau expert

    Il s’agit des compétences de haut niveau attendues des experts du numérique qui viennent en support à l’évolution des autres métiers.

    Sur la base des travaux de l’AMEF et de la veille technologique réalisée par les centres de Compétence, le FOREm et les Centres de Compétence adaptent et organisent, de manière cohérente, l’offre de formation sur toute la Wallonie qui bénéficie, en outre, d’enveloppes budgétaires dédicacées dans le cadre du Plan Marshall 4.0 et du soutien des fonds européens pour ce qui concerne l’infrastructure. Pour ce dernier volet, le lancement des marchés publics avec publication européenne implique néanmoins un certain délai de mise en œuvre.

    Quoi qu’il en soit, plusieurs formations ont été créées et sont en cours ou seront lancées prochainement :
    * Filière data via la « Data Academy » (Technofutur TIC),
    4 formations : Chief data officer, Data scientist, Data analyst, Bi consultant
    * Impression 3D
    3 formations : Print 3D ICC (Technocité), Fabrication additive (Technifutur), Industrie graphique (Cepegra)
    * Analyse/gestion de projets
    5 formations « SAP Academy » (Technifutur), analystes fonctionnels (TechnofuturTIC)
    * Infrastructures mobiles (en cours)
    Huawei Academy (Technobel, Centre Corail), 10 modules développés
    * Objets connectés
    2 formations : Eliot (Technobel) et IoT pour ICC - industrie culturelle et créative (Technocité)
    * Jeux vidéo
    1 formation : Game developer (Technobel) et 1 autre en préparation



    Niveau intermédiaire

    Il s’agit des compétences impactées par l’évolution numérique dans toutes les filières métiers y compris les TIC.

    Le baromètre de maturité numérique réalisé par l’Agence du Numérique (AdN) et les premiers résultats des ateliers « commerce connecté » (organisé par AdN en partenariat avec Google et les Centres de Compétence) dressent un bilan qui interpelle et vient confirmer la nécessité d’accompagner des profils « moins qualifiés » à l’évolution de leurs métiers. Cette action a également été intégrée dans le cadre du Plan Marshall 4.0 et bénéficie des fonds FEDER afin de soutenir les évolutions nécessaires en matière d’infrastructure. Dans ce cadre, les formations sont adaptées en continu au regard des informations analysées et communiquées par l’AdN.

    Offre TIC/numérique
    3 nouvelles formations : correspondant numérique pour TPE (2 sessions de 10 personnes), e-employés administratifs (1 session), e-collaborateurs (2 sessions fin 2016 en collaboration avec le Cefora). Toutes les formations de ce secteur spécifique sont en évolution permanente afin de coller aux besoins identifiés.

    Offre numérique/métier
    Tous les métiers sont concernés et impactés par le numérique ce qui nécessite d’adapter les formations « métiers » à ces évolutions. Ainsi, des modules e-commerce sont désormais organisés pour divers métiers (notamment au Centre de Compétence « Management & Commerce »). Des modules de modélisation 3D ont été lancés pour les métiers de l’industrie ou des TIC graphiques. Des modules RFID - Radio-identification (Radio frequency identification) - ou ERP - Logiciel ou progiciel de gestion intégré (Enterprise resource planning) - viennent également compléter l’offre de formation du secteur de la logistique, de même que des formations aux outils de diagnostic dans le secteur automobile (TMDA - Technicien en maintenance et diagnostic automobile).



    Niveau de base

    Il s’agit des compétences numériques attendues de tous les citoyens, les « consommacteurs » ainsi que tous les travailleurs. Dans ce cadre, il est important de permettre aux individus d’acquérir, développer et valoriser leurs compétences numériques, ce afin de leur ouvrir des perspectives de carrières ou, tout simplement de se maintenir sur le marché du travail.

    C’est pourquoi le FOREm a fait évoluer l’offre « MiniTIC » (initiation à l’informatique comparable à l’offre du PMTIC proposée aux personnes qui en ont besoin) et « BureauTIC »en cohérence avec d’autres actions wallonnes comme le « Plan Mobilisateur TIC », les Espaces Publics Numériques, Wallcode et en relation étroite avec le référentiel européen des compétences numériques « DigComp ».

    Toutes les filières métiers sont concernées et l’offre de formation augmentera en volume dès 2017. L’action du FOREm consiste à sensibiliser tous les (futurs) travailleurs à cette évolution numérique (positionnement) et à leur permettre d’utiliser les nouveaux outils d’application en entreprise. En effet, de nombreux travailleurs sont plus directement impactés par les technologies réellement déployées par leur employeur/entreprise que par les tendances d’évolution plus larges. Il est donc nécessaire de les aider à s’évaluer, s’adapter et à gagner en agilité numérique.

    Cette action se veut qualitative et est donc orientée vers des groupes cibles (des stagiaires, mais aussi des formateurs) afin de valider les tests de positionnements numériques.

    Compte tenu de la nature et des objectifs de ces 3 grands types d’actions liés aux niveaux, il est difficile d’utiliser une seule mesure d’analyse de fréquentation. On peut néanmoins avancer les chiffres suivants.

    Dans le cadre de l’adaptation de l’offre des Centres de Compétence :
    * En 2015, 133.406 heures ont été dispensées dans les formations suivantes: spécialisation ERP, Administration réseaux orienté projets, Animation de personnages 3D, Business consultant ERP, Développeur d’applications mobiles, Développeur internet, Rich media développeur, Technicien audio-numérique, Basics of development, Créateur numérique, Connected TV and Social TV.
    * Pour le 1er trimestre 2016, 50.428 heures ont été dispensées dans les formations suivantes : expert cross mobile html5, entreprise virtuelle avec sharepoint, digital marketer, developer web apps, data analyst, communicant Web, photographie numérique interactive, développeur transmedia et gaming, créateur de livres numériques interactifs, créateur numérique, community manager orienté media et event, game developer, cloud consultant.

    Dans le cadre de l’évolution des métiers :

    Dans le cadre du Plan Marshall 4.0, des moyens spécifiques sont alloués essentiellement pour les métiers d’avenir repris dans l’Axe 1 (3.232 personnes formées) et pour les métiers en lien avec l’efficacité énergétique des bâtiments et le développement durable repris dans l’Axe 4 (1 155 personnes formées). Il n’est, cependant, pas possible d’isoler avec précision, parmi les bénéficiaires de ces formations, celles et ceux qui ont suivi tel ou tel module lié à la transition numérique.

    Dans le cadre de l’évolution des formations MiniTIC et BureauTIC :

    Il s’agit essentiellement d’une réorientation qualitative de l’offre qui pourra être étendue à d’autres profils en 2017. Cependant, pour 2015, 1.236 personnes ont participé aux activités et pour 2016 (chiffres arrêtés à mai 2016), 661 personnes.

    Les centres ouverts de Namur, Corail (Liège) ou Citegeco (Charleroi) accompagnent également au numérique avec une capacité d’accueil de plus de 1.500 personnes par an.

    Dans le cadre du plan Marshall 4.0, le budget prévoit, pour 2017, un montant de 4,5 millions d'euros pour soutenir les formations des demandeurs d’emploi au numérique dans les centres de compétence et les centres FOREm.

    Toutes ces formations, ces actions, ces dispositifs n’ont dès lors de sens que si on peut informer et orienter le public vers la bonne filière. Le FOREm propose un outil de cartographie de « carrière numérique » qui sera utilisé par différentes catégories de conseillers (référents, employeurs, CEFO) dès ce mois de novembre pour améliorer leur compréhension de l’évolution des métiers des TIC et du numérique ; et ainsi, permettre une meilleure orientation des demandeurs d’emploi. Le FOREm participe également à la rédaction de 70 fiches métier destinées à communiquer, de manière plus simple, vers les jeunes et les publics en reconversion.

    Pour terminer, comme peut le constater l'honorable membre le chantier de l’offre en formation numérique est bien en cours et il se structure, car la nature même de l’évolution numérique fait que l’anticipation des besoins et l’adaptation des réponses apportées constituent un travail permanent.