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Le radon

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 113 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 21/10/2016
    • de LENZINI Mauro
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Le radon est un gaz radioactif présent naturellement dans le sol et qui peut se révéler mortel lorsqu'il se propage dans des habitations mal aérées. En Belgique, 36.000 habitations dépasseraient les taux acceptables de radon. Une étude épidémiologique menée à l'échelle européenne en 2005 a démontré le lien entre l'exposition au radon et le cancer des poumons. Chez nous, ce gaz serait responsable de 7% des cas de cancers pulmonaires, juste derrière le tabac.

    A l'échelon européen, une directive fixera dès 2018 des taux acceptables de radon par habitation. Une série de normes pour les nouvelles constructions ainsi que des campagnes de prévention et remédiation sont également prévues.

    Les anciennes normes plaçaient 45 communes principalement situées en provinces de Liège et de Luxembourg en zone à risque. Suite à l'abaissement des normes, ce sont 81 communes, environ 700.000 habitants, se situant désormais en zone à risque dans l'ensemble des provinces wallonnes, principalement les provinces de Liège, de Luxembourg, de Namur et dans le Sud-Hainaut.

    Un seul laboratoire est agréé pour la détection, alors que le nombre de communes potentiellement à risque est passé de 45 à 81. Est-ce suffisant ? Ce laboratoire est-il suffisamment équipé pour répondre à la demande ? D'autres laboratoires en Wallonie pourraient-ils réaliser ce genre de test ? L'Institut scientifique de service public aurait-il un rôle à jouer ? Une information est-elle prévue pour les communes qui seraient impactées suite au nouveau recensement ? Une généralisation des contrôles dans les communes concernées est-elle prévue ?

    Enfin, les mesures actuellement en place pour « tester » son habitation reposent sur une démarche volontaire. Les habitants peuvent se procurer un détecteur afin de mesurer le taux de radioactivité. Monsieur le Ministre pourrait-il imaginer un contrôle à tarif dégressif, voire gratuit pour les citoyens afin de le rendre accessible à tous ?
  • Réponse du 10/11/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les constatations épidémiologiques récentes démontrent une augmentation statistique du risque de cancer du poumon résultant d’une exposition prolongée au radon à l’intérieur de bâtiments qui atteint des niveaux de l’ordre de 100 Bq/m³. Ces études expliquent que la directive européenne ait été révisée.  
    La directive diminue désormais le niveau de référence de la concentration de radon de 400 Bq/m³ à 300. Cette nouvelle norme de 300 Bq/m³ va s’imposer à toute nouvelle construction à partir du 06 février 2018.
     
    Suite à cet abaissement, le nombre de communes à risque a effectivement augmenté en Wallonie. Les communes nouvellement visées seront informées sans pour autant que ne soient généralisés les contrôles.
     
    Durant l’hiver 2015-2016, l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN), la Cellule Régionale d'Intervention en Pollution Intérieure de Bruxelles Environnement (CRIPI) et les cinq provinces wallonnes via leurs Services d’Analyse des Milieux Intérieurs (SAMI/LPI) ont lancé une « action Radon ». Les résultats détaillés n’ont pas encore été communiqués à l’administration. Pour ce qui concerne la Région wallonne, 3.908 analyses ont été effectuées pour la saison 2015-2016. Les résultats ont permis de définir les zones à risques.
     
    La Région wallonne a rejoint l’initiative de l’« action Radon » le 1er octobre 2016. Les résultats de l’action devraient être connus au cours de l’été 2017.
     
    Cette action prévoit de proposer des détecteurs de radon individuels pour un prix réduit. Le coût du détecteur pour le demandeur (et l’aide éventuelle à la remédiation) est de 20 euros au lieu de 30 euros pendant la campagne. L’Agence fédérale de Contrôle nucléaire prend en charge l’organisation et supporte l’aide financière.
     
    Ces détecteurs constituent la procédure de contrôle du radon dans les habitations. Il s’agit d’un boitier à installer dans la pièce de vie principale de l’habitation. Il détecte le niveau de radon en fonction de l’énergie émise lors de sa désintégration. Ces détecteurs doivent rester en place pendant 3 mois et être ensuite envoyés à un laboratoire agréé pour analyse. Au niveau wallon, il s’agit du laboratoire de pollution intérieure (LPI) situé dans le Hainaut.
     
    Le retour d’expériences des Services d’Analyse des Milieux Intérieurs (SAMI) confirment que les distributions gratuites de détecteurs ne sont pas efficaces. En effet, les bénéficiaires qui reçoivent un détecteur gratuitement y sont moins attentifs et oublient souvent de les renvoyer au laboratoire d’analyse après les trois mois d’exposition. Proposer le test pour un prix réduit par rapport au prix de base permet d’inscrire le citoyen dans une démarche participative qui s’avère plus efficace en pratique.
     
    Dans le cadre de cette action, deux sociétés ont été chargées d’aider le laboratoire de Mons. Les sociétés EURACETA de Villers-le-Bouillet et ECOTERRA à Ferrières vont prendre en charge les tests supplémentaires. A ce stade, l’Institut Scientifique de Service Public n’est pas encore impliqué dans cette initiative parce qu’il n’est pas agréé.