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La nécessité de rationalisation des outils de la mise à l’emploi

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 58 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 25/11/2016
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    L’Union wallonne des entreprises (UWE) soulève l’existence de trop nombreux outils destinés à la mise à l’emploi en Wallonie et estime qu’il faut examiner la possibilité d’une rationalisation de ceux-ci.

    En effet, ce gouvernement a fait de l’emploi une de ses priorités, considérant que le marché de l’emploi constitue la clé d’une véritable relance économique. Le futur Pacte pour l’emploi et la formation, espéré pour début 2017, en est la concrétisation.

    Cette réforme prévoit, on le sait, la simplification du système complexe des aides à l’emploi et on est tous d’accord pour dire que c’est une nécessité.

    Néanmoins, il suffit de se pencher sur le panel d’outils existant aujourd’hui dans le monde wallon de la mise à l’emploi pour se rendre compte que l'on est face à un véritable «  mille-feuilles  » d’organisations s’occupant de la mise à l’emploi. A côté du FOREm, le service public wallon de l’emploi et la formation, existe toute une série de satellites tels que les bassins de vie Enseignement qualifiant - Formation - Emploi (EFE), les Agences locales pour l’emploi (ALE), les maisons de l’emploi, les Mire, etc.

    On est en droit de s'interroger sur la nécessité de tous ces outils qui paraissent complexifier davantage le secteur de la mise à l’emploi, déjà très complexe en Wallonie.

    Ainsi que le souligne l’UWE, ne serait-il pas temps de s’interroger sur la possibilité de rationnaliser tous ces outils qui gravitent dans le secteur de la mise à l’emploi en Région wallonne ?

    Madame la Ministre prévoit-elle cette mesure dans sa future réforme de l’emploi et la formation  ? Sinon, ne considère-t-elle pas que la mise en œuvre de son futur Pacte est une bonne occasion de se pencher sur cette éventualité ?
  • Réponse du 05/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    L’analyse livrée par le Directeur général de l’UWE, par ailleurs administrateur siégeant au Comité de gestion du FOREm, dans la presse porte essentiellement sur la rationalisation des structures de proximité qui touchent à l’emploi : ALE, Maisons de l’emploi, ADL, …

    En juin 2016, le Gouvernement wallon a conclu le Pacte pour l’emploi et la formation avec les partenaires sociaux wallons, dont l’Union wallonne des entreprises. À travers ce Pacte, le Gouvernement et les partenaires sociaux ont défini leurs priorités en matière d’emploi et de formation ainsi que les grands principes des réformes à mener pour la législature. Dans ce cadre, nous avons entrepris de rationaliser le paysage des aides à l’emploi en Wallonie, mais également de réorganiser des incitants financiers à la formation continuée des travailleurs. Alors que les partenaires sociaux ont été invités, dès le début de la discussion sur le Pacte, à préciser les thématiques qu’ils souhaitaient voir aborder dans ce cadre, la demande de se pencher sur la rationalisation des structures locales d’emploi n’a été formulée par aucun interlocuteur, pas même l’UWE.

    Néanmoins, les projets et perspectives pour ce secteur ne manquent pas et au-delà de la mise en œuvre du Pacte, je m’attèle également à la réalisation des objectifs de la Déclaration de politique régionale.

    En plus de répondre à des besoins sociétaux insuffisamment rencontrés, elles offrent l’avantage à des demandeurs d’emploi et/ou bénéficiant du CPAS, souvent peu qualifié, d’exercer une activité tremplin ouvrant l’accès à des droits sociaux et facilitant leur (ré)insertion sur le marché du travail.

    Actuellement, ce sont près de 250 agences ALE qui sont recensées sur le territoire wallon.

    Comme le prévoit la Déclaration de politique régionale, les dispositifs et structures locales d’aide à la formation et à l’emploi, dont font partie les ALE, les Maisons de l’Emploi et autres structures comme les IDESS, sont appelés à être réformés en vue d’accroître leur lisibilité et leur efficacité pour les utilisateurs. C’est pourquoi, j’ai demandé au FOREm de procéder à un examen minutieux et objectivé de l’ensemble du dispositif ALE afin d’apporter des pistes concrètes et réfléchies de réforme du dispositif.
    Cette analyse qui a démarré avec le transfert effectif de la compétence au FOREm au 1er janvier 2016 est en cours. En effet, les Agences Locales pour l’Emploi sous statut ASBL ont été créées par le service public fédéral.

    Sachant toutefois qu’actuellement 30 ALE sont déjà logées dans les mêmes bâtiments que les Maisons de l’Emploi de leur commune et que cette cohabitation est très profitable tant aux demandeurs d’emploi qu’aux professionnels chargés de les soutenir.

    Par ailleurs, regrouper, dans la mesure de la disponibilité des bâtiments, les structures de proximité dans un lieu unique permettent une réponse plus intégrée aux besoins liés à l’insertion socioprofessionnelle des demandeurs d’emploi.

    Sur le plan de la bonne gouvernance, le Gouvernement wallon appelle, au travers de mon action, à développer les synergies, les partenariats, la coopération, en se centrant sur les besoins des usagers et des bénéficiaires.

    J’en veux pour preuve les excellents exemples de création de « Pôles emploi » au sein de nos communes wallonnes.

    Ces structures, qui se veulent au service du citoyen avant tout, me confortent dans l’idée que le regroupement des dispositifs de proximité en matière d’insertion socioprofessionnelle en un lieu unique, est de nature à faciliter les démarches des personnes en recherche d’emploi qui ne sont pas toujours en mesure de cerner les bons interlocuteurs auxquels s’adresser.
    J’ajouterai également que, du point de vue des professionnels de l’accompagnement, ces synergies sont évidemment les bienvenues et sont à l’origine de nombreuses remises à l’emploi durables.

    Je reste évidemment sensible aux missions des Agences Locales pour l’Emploi ainsi qu’à celles des Maisons pour l’emploi et je serai particulièrement réceptive aux propositions concrètes et argumentées d’éventuelles articulations et mises en cohérence entre le dispositif des ALE et l’accompagnement individualisé des demandeurs d’emploi au travers des Maisons de l’emploi.

    Enfin, sur la question de la capacité de réactivité du FOREm, organisme d’intérêt public de type B géré paritairement par les partenaires sociaux dont l’UWE, quant aux besoins des demandeurs d’emploi et des entreprises, je ne saurais que rappeler la démarche qualité et la dynamique d’optimisation de son offre de service mise en œuvre au FOREm pour améliorer constamment le service rendu, notamment à travers la réorganisation de ses services aux entreprises autour d’une Direction Employeurs, porte d’entrée unique à toutes les questions posées par les entreprises wallonnes en matière de recrutement, d’emploi, d’aides à l’emploi et de soutien à la formation des travailleurs et managers. Ce souci d’amélioration continue du service offert à ses bénéficiaires sera au cœur du nouveau contrat de gestion auquel nous travaillons actuellement avec le FOREm.