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Le nombre d’accidents mortels sur les routes en Wallonie par rapport aux pays voisins

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 349 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/12/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Dans le rapport de l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR) sur l’évolution globale de l’accidentalité en Wallonie en 2015, on constate que la Belgique, et singulièrement la Wallonie, se positionne très mal par rapport aux pays voisins.

    En effet, la figure 17 du rapport fait état du risque de décès (par milliard de voyageurs par kilomètres parcourus) pour les pays de l’Europe des 28 et les Régions belges. Dans celle-ci, il est rapporté que l'on est à 7 en Wallonie contre 3,6 pour l’Allemagne, 4,1 pour la France, 4,8 pour le Luxembourg et 3,2 pour les Pays-Bas. Les différences sont énormes.

    Comment Monsieur le Ministre peut-il justifier de telles différences ?
  • Réponse du 05/01/2017
    • de PREVOT Maxime

    Un grand nombre de facteurs peuvent expliquer les différences de niveau d’insécurité routière d’une région ou d’un pays à l’autre.
     
    De nombreuses études indiquent que la majorité des accidents sont dus à un comportement inadapté des conducteurs, et à ce niveau, on peut constater qu'en Wallonie, les usagers sont moins respectueux des règles : conduite sous influence, respect des limites de vitesse, port de la ceinture de sécurité, etc.
     
    Parmi les autres éléments explicatifs, il y a : 
    La densité de population et l'aménagement du territoire : le caractère rural ou urbain d’un territoire déterminera le type de mobilité, la densité du réseau routier, le type de réseau routier, les vitesses maximales autorisées, l’offre de transports publics, etc. c’est-à-dire un ensemble de critères qui influenceront directement le niveau de sécurité routière. La Wallonie, de ce point de vue, est fort rurale et aura donc intrinsèquement une mortalité par kilomètres parcourus assez élevée.
    La qualité du parc de véhicule : une part non négligeable de la tendance lourde à la baisse en sécurité routière est due à l’amélioration de la sécurité passive et active des véhicules en circulation. La qualité du parc de véhicule d’une région ou d’un pays peut dès lors expliquer des différences du niveau de sécurité routière.
    La qualité du réseau routier et notamment le fait que les routes soient lisibles (compréhensibles par les usagers) et qu’elles pardonnent les erreurs des conducteurs.
     
    Depuis 2009, la Wallonie s’est résolument lancée dans une politique volontariste d’amélioration de la sécurité routière, avec la mise en place du Conseil Supérieur Wallon de la Sécurité routière en 2010, l’organisation des États généraux de la Sécurité routière en 2012, la mise en place de l’AWSR en 2014 et la mise en place d’une stratégie intégrée de sensibilisation et contrôles. Cette stratégie est cependant freinée par l’engorgement des parquets et les contraintes en matière de politique de poursuites et de sanctions imposées par les parquets. Différentes mesures dont le principe des amendes administratives, devraient permettre de combattre l’actuel sentiment d’impunité qui prévaut encore trop largement en Wallonie.
     
    Au niveau de l'Infrastructure, la Wallonie investit aussi lourdement pour son entretien et son amélioration. Le plan « Infrastructures 2016-2019 » est un investissement sur 4 axes dont le principal axe est la sécurisation des routes ordinaires et des traversées d'agglomérations. La démarche qualité des projets d'aménagements routiers (audits de sécurité routière) et le traitement des obstacles latéraux complètent également les actions en faveur de la sécurité routière.