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La campagne « Signale la violence  »

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 350 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/12/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La Région de Bruxelles-Capitale a lancé il y a quinze jours une campagne contre le sexisme en rue. Le but de cette campagne est de signaler la violence verbale, le sexisme et l’intimidation dans les lieux publics. Elle a pour objectif d’inciter les témoins de ce type de violences à rassurer la victime et l’encourager à porter plainte.

    Ces campagnes semblent primordiales puisque, selon une étude de l’Union européenne, une femme belge sur trois a été victime de violence physique et/ou sexuelle tandis que 60 % ont été confrontées à des intimidations sexuelles. Outre les violences à l’égard des femmes, une autre étude révèle que neuf personnes de la communauté LGBTIQ sur dix ont déjà souffert de violences psychologique ou physique.

    Dans le cadre de la campagne lancée par sa collègue la ministre bruxelloise de l’Egalité des chances, en plus des affiches sur les bus et brochures habituelles, des personnes déguisées en lettre formant des insultes sont déployées en rue. Ce type de campagne «  choc  » interpelle inévitablement les citoyens et les conscientise par rapport à l’impact du harcèlement.

    Quel est le sentiment de Monsieur le Ministre par rapport à ce type de message dans le cadre de campagnes  ? Ne les trouve-t-il pas plus percutants que ce qui est fait d’habitude  ?

    Envisage-t-il de mettre sur pied des campagnes similaires en Wallonie  ? Confirme-t-il les chiffres d’agressions avancés ?
  • Réponse du 23/12/2016
    • de PREVOT Maxime

    Conformément aux engagements pris notamment par le Gouvernement wallon dans le cadre du plan d’action national 2015-2019 de lutte contre toutes les formes de violences basées sur le genre, la mesure 33 vise à sensibiliser à la lutte contre le sexisme et les stéréotypes comme une forme de prévention de la violence basée sur le genre (notamment à travers des études, des campagnes, des brochures).

    Convaincu de la nécessité de lutter contre le sexisme, dès 2015, j’ai accordé une subvention de 2.500 euros à « Touche pas à ma pote » pour réaliser des animations et des actions de lutte contre le harcèlement et le sexisme et une subvention de 15.000 euros à l’ASBL JUMP en 2015-2016 pour réaliser une enquête sur le sexisme dont les résultats sont disponibles depuis peu. Il ressort de cette enquête que plus de 9 Wallonnes sur 10 disent avoir été confrontées à des comportements sexistes en rue ou dans les transports en commun (96 %), dans l’espace public de façon plus générale (95 %), mais aussi au travail (92 %). Ce sexisme a un impact important sur les victimes puisque 93 % des Wallonnes interrogées ont éprouvé de la colère, 71 % se sont senties blessées et près d’un tiers déprimées. Les recommandations de JUMP portent surtout sur la mise en place d’outils de sensibilisation et de lutte contre le sexisme, réclamés par l’écrasante majorité des Wallonnes interrogées (99 %). Le rapport complet de cette enquête peut être téléchargé sur le site www.jump.eu.com.

    Actuellement, nous ne prévoyons pas de lancer de campagne similaire à celle lancée par la Secrétaire d’État bruxelloise, mais j’ai accordé en 2016 une subvention de 20.000 euros à « Vie Féminine » pour soutenir la campagne « l’engrenage infernal » qu’elles mènent notamment en Wallonie pour sensibiliser aux violences envers les femmes, y compris le sexisme.

    D’autres projets de sensibilisation au sexisme et aux inégalités hommes-femmes bénéficient de subventions wallonnes pour un montant total de 13.000 euros : un projet théâtral et pédagogique de l’ASBL « Darouri express », une campagne boomerang contre le sexisme réalisée par « Touche pas à ma pote » et deux clips vidéo de sensibilisation sur la question seront réalisés par l’ASBL « JUMP » et pourront être diffusés largement sur des plateformes de partages de contenus sur internet de façon à toucher plus particulièrement la jeune génération.