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Le pôle de la pierre

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 90 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/12/2016
    • de GALANT Jacqueline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Comme Madame la Ministre le sait, la Ville de Soignies a été choisie pour accueillir le centre de compétences des métiers de la pierre.

    Selon Maxime Prevot  : « Le Pôle de la pierre s’inscrit pleinement dans la démarche de l’Alliance patrimoine-emploi qui vise à faire du patrimoine un moteur de développement au bénéfice du redressement socio-économique de la Wallonie. ».

    Dans ce pôle, différentes formations dans le domaine de la pierre y seront rassemblées ce qui permettra au secteur de diversifier l’offre de formation dans le domaine en proposant des apprentissages au métier de taille de pierre, des formations pour les chefs d’entreprise, des ateliers de sculptures, etc.

    Madame la Ministre peut-elle quantifier le nombre de membres inscrits aux différentes formations  ? Parmi ces formations, lesquelles semblent être les plus plébiscitées  ? Comment les métiers de la pierre peuvent-ils aider au redressement socio-économique de la Wallonie ? Quels liens fait-elle avec les évolutions technologiques actuelles  ?
    Peut-on recenser des pôles identiques en Flandre et chez les voisins européens ?
  • Réponse du 19/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Permettant de sauvegarder le savoir-faire traditionnel et de rassembler dans un même lieu une offre de formations à haute valeur ajoutée, en partenariat avec le secteur et les opérateurs publics de formation (FOREm et IFAPME), le Pôle de la pierre a vocation de devenir un pôle d’excellence dans les métiers de la pierre.

    D’autres partenaires susceptibles de contribuer au développement de cette filière de formation pourraient également y être ultérieurement intégrés.
    Le Pôle de la pierre fonctionnera en complémentarité par rapport aux centres de formation existants, selon les principes suivants :
    - la mise en place de formations accessibles à tous visant la qualité, la créativité et l’innovation ;
    - la délocalisation des formations aux métiers de la pierre existantes afin de bénéficier d’une infrastructure bien adaptée ;
    - la mise en commun de l’infrastructure et de certains équipements et ressources des différents partenaires, tout en garantissant leur indépendance dans l’exercice de leurs missions auprès de leurs publics cibles respectifs ;
    - la diversification de l’offre de formation existante par le développement de nouvelles thématiques afin d’offrir une approche globale aux différents publics cibles ;
    - la recherche de partenariats entre secteur public et secteur privé afin d’intégrer l’ensemble des besoins des acteurs socio-économiques.
    Cette convention s’inscrit également dans une démarche plus générale visant à développer la filière pierre par la création et le renforcement de parcours d’orientation et de formation tout au long de la vie (orientation et sensibilisation par des actions découvertes métiers, actions de formations initiales, actions de formation continue, acquisition des compétences, certification et validation des compétences, insertion, passerelles entre les opérateurs, etc. ).

    Les formations plébiscitées sont nombreuses, car chaque partenaire vise des publics différents et offre des modules adaptés. Il est, en outre, important de noter que la communication réalisée autour de l’inauguration du Pôle de la pierre (14 novembre 2016) a eu des répercussions très positives. De nombreuses personnes se sont adressées au Pôle pour obtenir des informations sur les formations dispensées, les formules existantes et les modalités pratiques d’inscription, notamment celles liées aux formations intégrant un stage en entreprise avec, régulièrement, une embauche à la clef.

    En effet, le secteur carrier et le secteur de la pierre constituent un important potentiel d’emplois pour la Région wallonne. Même si le secteur est diversifié, toutes les entreprises sont confrontées aux mêmes problèmes de vieillissement du personnel et de pénurie de main-d’œuvre. Or, le secteur peut offrir des opportunités professionnelles diversifiées alliant techniques traditionnelles et technologies de pointe. Près d’une cinquantaine de métiers touchent à la pierre naturelle. De plus, le patrimoine wallon est directement lié à ces métiers et, selon la Confédération de la construction wallonne, le patrimoine est le secteur de la construction où le taux de création d'emplois directs par million investi est le plus important.

    Les différentes formations, programmées ou organisées sur mesure, en fonction des opportunités, sont encore renforcées par une offre de modules de formation spécifiques (restauration, technologies innovantes comme l’utilisation de machines numériques, etc.) proposée par l’Ifapme et le FOREm.

    Concernant la quantification du nombre d’inscrits aux différentes formations portées par le Pôle de la pierre, on relève actuellement plus de 50 participants, toutes sections confondues.

    Il convient en outre d’ajouter à ces apprenants les demandeurs d’emploi qui suivent un Plan Formation Insertion (PFI) dans le secteur, et, particulièrement, dans les métiers liés à l’extraction solide (rome 42131) et au travail professionnel de la pierre (rome 47341).

    Ainsi, entre 2012 et 2015, le FOREm dénombre 127 contrats PFI conclus sur ces codes rome. Les métiers les plus souvent rencontrés sont le tailleur de pierre et le débiteur, avec près de 50 % des PFI réalisés.

    Le territoire du Hainaut (Charleroi, La Louvière, Mons, Tournai,) concentre 50 % de ces PFI. Liège est également plus concerné que les autres régions avec 18 % des PFI sur ces codes rome.

    Enfin, les métiers de la pierre sont aujourd’hui en pleine évolution. Des matériels toujours plus performants équipent les carrières, les usines, les ateliers de production et les chantiers. Ils permettent de réduire la pénibilité de certaines tâches et les risques d’accident, d’accroître les rendements et la qualité d’exécution. Les machines numériques sont de plus en plus présentes également dans la taille de la pierre. La formation professionnelle doit dès lors emboîter le pas à cette évolution et proposer des modules directement en phase avec les réalités des entreprises et leurs besoins.

    Concernant les initiatives similaires menées dans les autres Régions et Communautés du pays, la Région wallonne fait office de précurseur. En effet, la Région flamande n’organise pas de formation spécifique pour les métiers de ce secteur et la Communauté germanophone, via son service public de l’emploi, l’IAWM, organise une formation de tailleur de pierre – marbrier.

    Les Compagnons du devoir sont actifs en France avec leur Centre de Formation à Villeneuve-d’Ascq et la « Maison de Rodez ».

    Enfin, l’IPW est également impliqué dans le programme Interreg « Objectif Blue Stone » dont une des mesures du projet est de proposer des formations à l’utilisation de machines numériques et des chantiers-écoles. Pendant la durée du programme (2016-2020), une quinzaine de stages transfrontaliers seront ainsi proposés.