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La rouille du sapin douglas

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 147 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 15/12/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Si on parle de nos forêts, on parle souvent de «  l’or vert  ». En effet nos forêts et la vente de bois sont un secteur économique très important pour la Wallonie, y compris et surtout pour la Belgique de l’Est.

    Malheureusement il arrive que certaines espèces soient infectés par des champignons ou d’autres maladies. Récemment encore c’était le cas pour le sapin douglas, qui était dans certaines communes infectés par la rouille du douglas (Phaeocryptopus gaeumannii) et/ou par le chermès des galles de l'épicéa de sitka (Gilletteella cooleyi), appelé aussi le chermès du douglas.

    Bien évidemment, les responsables ont réagi assez vite et la plantation du sapin douglas était diminuée dans certaines communes de la Région wallonne.

    Monsieur le Ministre peut-il rassurer le secteur du bois en disant que ces champignons sont sous contrôle entre-temps ? Peut-il donner le «feu vert» en conseillant de nouveau de planter cette espèce  ?
  • Réponse du 05/01/2017
    • de COLLIN René

    Depuis plusieurs années, les douglas ont été fortement touchés par des attaques de champignons pathogènes comme la rouille suisse (Phaeocryptopus gaeumannii) et un chancre tel que le sirococcus (Sirococcus conigenus). Ces champignons provoquent principalement des pertes d’aiguilles, voire de ramifications. Cela conduit concrètement à des pertes de croissance en diamètre de l’arbre et, dans certains cas seulement, à des mortalités. Par contre, le chermès du Douglas, bien que présent en Wallonie, a beaucoup moins d’impact.

    Ces champignons pathogènes sont surveillés par l’Observatoire wallon de la Santé des forêts (DGO3 / DEMNA & DNF) et le Centre de recherches agronomiques de Gembloux (CRAw). Des suivis scientifiques ont clairement montré l’influence des conditions climatiques (température, humidité de l’air, etc.) sur le développement de ces champignons. Comme toujours en épidémiologie, l’influence de la disponibilité de l’hôte est importante ; ainsi, plus une espèce est présente en grande densité, plus elle est exposée à des risques biologiques accrus, causés par une meilleure transmission des pathogènes. L’accroissement des plantations de cette essence forestière induit de facto un accroissement du risque sanitaire.

    Par ailleurs, il est bien connu que le Douglas est sensible aux sécheresses printanières et estivales, lesquelles peuvent induire des stress supplémentaires aux arbres et amoindrir leur système de défense naturelle contre des pathogènes. Aussi, dans le contexte général de l’évolution du climat et afin de limiter les risques, le respect des éléments scientifiques repris dans le Fichier écologique des Essences (Accord Cadre de Recherche et Vulgarisations forestières 2014-2019) et une analyse stationnelle approfondie des parcelles à reboiser, sont indispensables avant la plantation en douglas.

    Comme l’actualité nous le démontre chaque semaine, les phénomènes épidémiologiques sont par nature imprévisibles. Les facteurs de risques concernant le douglas sont mieux connus qu’auparavant, sans pour autant maîtriser complètement cette part d’incertitude. L’Observatoire wallon de la Santé des forêts et les équipes scientifiques qu’il coordonne s’y emploient quotidiennement.