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La remise en cause du travail de l’Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS)

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 94 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 27/12/2016
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Depuis la sortie du rapport de l’IWEPS «  Du chômage aux chômeurs  » paru en novembre 2016, qui met en avant la mauvaise situation du marché du travail wallon, chiffres à l’appui, vous avez émis des remarques acerbes envers le travail de l’Institut et avez donné vos propres chiffres (ceux du Forem) pour adoucir le constat dur du rapport sur la situation du chômage en Wallonie.

    Par rappel, le travail de l’IWEPS consiste en une mise en perspective du chômage de long terme dans les trois régions du pays.

    L'IWEPS est un institut scientifique et ses publications répondent aux standards de l'éthique professionnelle des scientifiques. La publication incriminée s'appuie sur des données fiables, les sources sont citées, et toute personne utilisant les mêmes données aboutiraient aux mêmes résultats. C'est un simple diagnostic de long terme, qui est loin de se prévaloir du statut d'une étude   exhaustive sur les causes du   chômage en Wallonie! 

    Par ailleurs, l’argumentation chiffrée que Madame la Ministre a tenue lors de notre précédente commission tentait de minimiser les écarts de situation entre la Wallonie et la Flandre. Quoi qu’il en soit, il n’est pas très honnête intellectuellement de comparer les écarts, alors que la Flandre a, quoiqu’on en dise, un chômage deux fois inférieur à celui de la Wallonie.

    Bref, nous regrettons cette absence de remise en question de la ministre suite aux conclusions émises par un institut wallon dont la qualité des travaux n’est plus à démontrer.

    Les différences de chiffres entre le Forem et l’IWEPS avaient déjà faits débats il y a quelques années, la mise sur pied d’un groupe de travail avait alors été évoquée.

    Qu’en est-il de ce groupe de travail aujourd’hui  ?

    Quelles recommandations a-t-il émis  ?

    Pourquoi la situation ne s’est-elle pas améliorée depuis  ?

    Comment Madame la explique-t-elle le désaccord actuel  ?

    Nous savons que l’IWEPS éprouve des difficultés à obtenir en temps et en heure, et sur la durée, les chiffres du Forem. Nous l’avions déjà relevé ici en commission. Comment compte-t-elle régler ce problème  ?

    Que faut-il faire pour que les administrations wallonnes parlent le même langage lorsqu'elles évoquent les chiffres statistiques ?
  • Réponse du 31/01/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Le chômage est un phénomène socio-économique qui ne peut être abordé à l’aide d’un seul éclairage ou d’une mesure unique qui répondrait à toutes les questions qu’il appelle. Le chômage peut ainsi être :
    - examiné dans une perspective internationale, sur la base du taux de chômage harmonisé issu de l’enquête sur les forces de travail (EFT) ;
    - approché via les montants des allocations de chômage (ONEM) ;
    - ou encore via le nombre de demandeurs d’emploi inscrits au FOREm ou auprès d’un autre service public de l’emploi. Cette approche est plus large que les deux indicateurs précédents et rend également compte d’autres pans de la réalité et, notamment, de la volonté de s’insérer sur le marché du travail et d’appartenir à la population active (occupée ou inoccupée).

    À références stables dans le temps, d’un point de vue « technique », on utilisera tantôt l’un, tantôt l’autre indicateur documenté.

    Pour établir les chiffres du chômage, on recourt principalement à des données administratives et/ou à des enquêtes.

    Il est important de souligner que le taux de chômage harmonisé issu des enquêtes sur les forces de travail (EFT) est indépendant d’une inscription éventuelle auprès du FOREm, d’Actiris, du VDAB ou de l’ADG et ne peut dès lors être comparé aux taux de chômage administratifs.

    Un exemple parmi d’autres, selon la définition utilisée lors des Enquêtes Forces de Travail (EFT), si une personne indique avoir travaillé une heure pendant la semaine de référence, elle sera considérée comme active et donc à l’emploi. Au niveau du dénombrement des demandeurs d’emploi, réalisé par les services publics régionaux de l’emploi, la même personne resterait dans les statistiques du chômage.

    Le FOREm, dans un souci de rigueur scientifique et d’exhaustivité, publie mensuellement les dernières données et chiffres issus de ces trois sources (Enquêtes Forces de travail, données administratives FOREm et données de paiement des allocations de chômage ONEM).

    C’est l’éclairage statistique de ces trois sources complémentaires qui permet d’appréhender la réalité du chômage en Wallonie ainsi que ses évolutions. Les publications du FOREm sont déposées sur son site web et ainsi rendues accessibles à tous (https://www.leFOREm.be/chiffres-et-analyses-du-marche-de-l-emploi.html).

    Par ailleurs, ces informations ainsi que les dernières actualités relatives au marché de l’emploi en Wallonie sont envoyées sur la messagerie de plus de 2.000 personnes en Wallonie (y compris à l’IWEPS), via la nouvelle Newsletter du FOREm.

    Le FOREm collabore et organise un échange de données systématique avec un ensemble d’acteurs régionaux, fédéraux et internationaux. Par exemple, à la fin de chaque mois, des flux statistiques relatifs à la dernière situation de la demande d’emploi sont envoyés à l’ONEM.

    Concernant les différentes collaborations avec l’IWEPS, Le FOREm fournit annuellement à l’IWEPS des fichiers détaillés relatifs à la situation des demandeurs d’emploi inoccupés en Wallonie. Ces statistiques sont par ailleurs utilisées par l’IWEPS pour alimenter la section « marché du travail » de son portail statistique « Walstat », lui aussi accessible via le web (http://walstat.iweps.be/walstat-accueil.php).

    Dans le cadre de la mission de centralisation et d’harmonisation des données des bassins Enseignement qualifiant – Formation – Emploi, confiée à l’IWEPS, le FOREm fournit également l’ensemble des données nécessaires au travail de l’IWEPS, en temps et en heure. Les données très détaillées qui ont été fournies à cette occasion couvraient, notamment, le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) en moyenne annuelle, les positionnements métiers des DEI, les opportunités d’emploi (nombre de postes) gérées par le FOREm, les fréquentations de formation ainsi que la liste des certificats de compétences acquises en formation.

    Notons enfin que les collaborations entre ces deux organismes ne se limitent pas à des échanges de données. Encore récemment, l’IWEPS et le FOREm ont collaboré afin de répondre au questionnaire du Fonds Monétaire International (FMI) quant à l’état des politiques de l’emploi et de la formation en Région wallonne.