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Le coût de la chasse

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2016
  • N° : 190 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 29/12/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Jusque 2006, beaucoup de chasses étaient organisées en privé, puis il a été décidé de les soumettre à la Région wallonne. Je peux citer l’exemple de la parcelle de chasse de Buchholz dans la commune de Bullange, mais il y a plusieurs autres exemples.

    Monsieur le Ministre pourrait-il m’indiquer si ce changement était intéressant sous l’angle économique  ? Le bilan total a-t-il été fait  ?

    On sait que ça coûte cher au public d’organiser des chasses  : Il faut calculer toutes les heures de travail des agents forestiers, construire les affûts de la chasse (le bois et tout autre matériel nécessaire), entretenir les parcelles (travail de tonte, ce qui est souvent fait par des entreprises spécialisées), prévoir des terres cultivées pour le gibier, etc.

    Monsieur le Ministre pourrait-il m’indiquer le calcul des coûts totaux de l’organisation de la chasse publique pour les cinq dernières années ?
  • Réponse du 20/01/2017
    • de COLLIN René

    Les chasses à licences (ou chasses en régie) organisées en forêt domaniale par le Département de la Nature et des Forêts (DNF) ne sont absolument pas nouvelles, puisque les premières expériences remontent déjà à 22 ans. Les chasses à licences restent cependant marginales par rapport aux chasses qui sont louées à un chasseur, en général pour une durée de 9 ou 12 ans. En forêts domaniales, ces chasses représentent en effet quelque 44.500 hectares, alors que les chasses à licences totalisent près de 2.900 hectares dans la direction DNF de Malmédy et un peu moins de 1.350 hectares dans celle d’Arlon.

    Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer au travers de mes réponses à plusieurs questions parlementaires, mon intention et celle du DNF ne sont certainement pas de généraliser les chasses à licences partout en forêt domaniale.

    La mise en place d’une chasse à licences n’a absolument pas pour but de rapporter à la Région plus d’argent que ne le ferait une chasse louée classiquement à un chasseur. Pour l’anecdote, il est coutume de dire en Allemagne, où ce type d’organisation de la chasse est courant, que si un propriétaire ne peut effectivement pas espérer gagner beaucoup d’argent en mettant en place une chasse à licence, il peut par contre espérer en économiser.

    Dans la direction DNF de Malmedy, sur les territoires où des chasses à licences ont été mises en place depuis maintenant de très nombreuses années, des économies ont été réalisées au niveau des frais de protection des plantations en assurant une bien meilleure régulation du chevreuil (exemple : abandon des frais de chaulage des plantations, soit une économie de 10 euros/hectare/an). La population de chevreuil n’a pas pour autant été mise en danger, puisque l’on prélève de manière récurrente depuis de nombreuses années, un nombre important d’individus (pas loin de 10 fois plus que lorsque la chasse était louée classiquement à un chasseur). Par ailleurs, la régénération naturelle a été à nouveau rendue possible, sans devoir installer de coûteuses clôtures. Les économies réalisées à ce niveau sont difficilement quantifiables. Certes, il a fallu effectivement investir pour équiper la chasse en postes d’affût, entretenir les gagnages et apporter du foin aux animaux en hiver. Globalement, ces dépenses sont de l’ordre de 5 euros/hectare/an. Le revenu (vente des licences, redevances de tir et vente du gibier tiré) est de l’ordre de 20 euros/hectare/an. Compte tenu du niveau des loyers de chasse actuels pour des territoires similaires à ceux des chasses à licence dans la direction DNF de Malmédy, loyers qui ne dépassent plus 35 euros/hectare/an et qui atteignent parfois à peine 20 euros/hectare/an, le bilan financier de la chasse à licences est plutôt favorable si l’on prend en considération les économies qu’elle a permis de réaliser.

    Le surcroît de travail dû à l’organisation d’une chasse à licence constitue sans doute une limite à la mise en place de ce type d’organisation en forêt domaniale.

    Bien entendu, il s’agit là de conclusions qui ne sont pas nécessairement transposables dans toutes les directions du DNF. C’est la raison pour laquelle, avant de mettre en place d’éventuelles chasses à licences en forêt domaniale, j’ai demandé au DNF de dresser le moment venu un bilan de la chasse à licences récemment mise en place (2015) dans la forêt domaniale indivise d’Anlier, où le contexte forestier et cynégétique est assez différent de celui que l’on connaît dans la direction DNF de Malmédy.