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Les formations liées à la réinsertion des détenus

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 97 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 05/01/2017
    • de KNAEPEN Philippe
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La réinsertion des détenus dans la société une fois leur peine purgée et la lutte contre les récidives sont deux enjeux majeurs profondément interconnectés. Ces deux enjeux sont logiquement et intrinsèquement liés au profil des détenus et à leur niveau de qualifications professionnelles et/ou scolaires. Pourtant, les chiffres en la matière sont alarmants puisque 75% des détenus sont sous qualifiés et 40 % d’entre eux n’ont pas obtenu leur certificat d’études de base. Plus inquiétant encore, 30% de ceux-ci sont analphabètes, contre 10% en moyenne pour l’ensemble de la population belge.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres en matière de récidives liées au niveau de formation des détenus en Wallonie  ? Combien de détenus ont, dans l’année suivant leur libération, trouvé un emploi ces cinq dernières années  ? Les chiffres sont-ils stables ou une tendance croissante ou décroissante a-t-elle été notée  ?

    Pour lutter contre le manque de compétences professionnelles des détenus, le Gouvernement wallon devrait débloquer 1.085.000 d’euros en 2017.

    Cette information est-elle exacte  ? Ce montant sera-t-il entièrement dédié aux formations données aux détenus, en prison et à leur sortie  ? Comment cette somme va-t-elle être concrètement répartie  ? Le choix des formations proposées s’appuie-t-il sur une étude des métiers en pénurie  ? Des pistes de réflexion ont-elles été lancées pour un meilleur accompagnement et un meilleur suivi des détenus à leur sortie ?
  • Réponse du 13/02/2017 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    La mesure visant à amplifier les activités de formation en prison et à la sortie de prison permet concrètement, via un budget additionnel de 1.085.000 euros, de proposer 85.200 heures de formation supplémentaires, à travers 29 projets de formation portés par 15 opérateurs agréés. Ce budget a été dégagé en 2016 et reconduit en 2017. Les projets qui ont été sélectionnés, au dernier trimestre 2016, suite à un appel à projets lancé durant l’été, le sont tant pour l’exercice 2016 que pour l’exercice 2017.

    Ces projets sont tantôt des formations en « intramuros », qui se déroulent au sein de la prison, tantôt des projets « extramuros », qui permettent d’intégrer les publics détenus ou ex-détenus dans des groupes de stagiaires.

    En « intramuros », par exemple :
    * ADEPPI propose des modules de développement personnel, d’accompagnement de projet et de la formation de base en gestion... ;
    * FUNOC met en place des modules d’orientation ;
    * LIRE ET ECRIRE (Charleroi) organise des modules d’alphabétisation ;
    * COF propose des modules de sécurité VCA, des formations au permis de conduire théorique, des formations en bureautique, de manutentionaire-cariste, ou encore de commis de cuisine... ;
    * l’ASBL AIDE SOCIALE AU JUSTICIABLE dispense un module préparatoire à l’insertion socioprofessionnelle et de citoyenneté-vivre ensemble.

    En « extramuros » :
    * les centres de formation Jeunes au Travail, Forma, le Perron et Espace se sont associés pour accueillir dans leurs filières de formation respectives, des stagiaires issus du milieu carcéral ;
    * l’AIGS  accueillera 10 stagiaires dans sa filière d’orientation ;
    * l’Essor accueillera 4 stagiaires dans ses filières de formation Bâtiment-Parachèvement et Horticulture-Sylviculture.

    Cette offre renforcée permet donc aux opérateurs de formation de dispenser leurs modules de formations, en intramuros, dans prisons de Jamioulx, Nivelles, Mons, Andenne, Marche-en-Famenne, Namur, Marneffe, Huy et Lantin.

    Concernant les statistiques relatives à la réinsertion des détenus, rappelons que le passé judiciaire des demandeurs d’emploi n’est pas disponible pour d’éventuelles statistiques. L’information sur les résultats des formations dispensées en prison est difficile à obtenir, jusqu’en 2016, le seul opérateur « régulier » de formation en prison dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle est l’ASBL ADEPPI. Dans son rapport d’activités 2015, ADEPPI renseigne les éléments suivants :

    « Notre public est exclusivement constitué de détenus qui, par leur statut particulier, n’ont pas directement accès à l’emploi.

    Nos filières de remise à niveau et de préformation visent donc plus à les amener vers des formations qualifiantes.

    Les mises à l’emploi reprises dans le tableau en annexe sont internes à l’administration pénitentiaire.

    Il s’agit de détenus engagés pour effectuer un travail au sein de la prison.

    En ce qui concerne leur taux d’insertion à l’emploi au moment de leur libération, nous ne sommes pas en mesure de le quantifier, car nous perdons alors la trace de nos stagiaires qui, bien souvent, ne veulent plus faire référence à cette période de leur vie. »

    Le budget dédicacé à cette mesure est lié à un nombre d’heures de formation à dispenser, à savoir 85.200 heures.