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La formation en entreprise

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 117 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 19/01/2017
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La Région bruxelloise a lancé récemment un partenariat inédit entre Audi Brussels, Actiris, le VDAB et Bruxelles Formation. Cette démarche de coopération renforcée avec le privé montre la volonté de la région bruxelloise de mieux former les demandeurs d’emploi et de répondre aux besoins de main d’œuvre des entreprises bruxelloises.

    Concrètement, l’accord prévoit la formation de nouveaux travailleurs dont la formation est assurée et financée par Actiris, le VDAB et Bruxelles Formation. En échange, Audi Brussels s’engage à embaucher un certain nombre de travailleurs.

    Qu’en est-il en Wallonie ?

    Alors que les pendants bruxellois et flamand du FOREm participent à cet accord, ce dernier est totalement absent de ce partenariat. Pourtant, Madame la Ministre a elle-même abordé le sujet en commission budget. Pourquoi le FOREm n’a-t-il pas été associé à cette démarche inédite, au même titre que le VDAB ? Des partenariats similaires existent-ils dans notre Région ?

    Si la démarche est intéressante, certaines personnes pointent les limites du modèle. Celui-ci ne fonctionnerait qu’avec de grandes entreprises capables d’investir du temps dans la formation d’apprenants. Or, nous le savons, le tissu wallon est composé à 90 % de PME-TPE. Ne pourrait-on pas trouver le moyen d’adapter le modèle des «  classes Audi  » à des structures plus petites, mais toute aussi susceptibles d’apporter une formation de qualité aux apprenants ?

    Les formations lancées dans le cadre de ce partenariat sont financées grâce au soutien des fonds sectoriels bruxellois. A Bruxelles, comme en Wallonie, les partenaires sociaux ont mis en place des fonds pour la formation afin de stimuler et soutenir la formation continue dans les principales branches de l’économie. Quel usage fait-on des fonds pour la formation en Région wallonne ? Contribuent-ils à la création de démarches novatrices comme c’est le cas avec le partenariat « Audi » ? Si oui, quelles sont-elles ?
  • Réponse du 13/02/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    La Région wallonne a bien été associée aux discussions relatives à l’offre de services à proposer et à déployer, en partenariat entre les services publics régionaux de l’emploi et de la formation, en soutien à la poursuite de l’activité de l’entreprise Audi sur le site de Forest, dans le contexte de l’arrêt de la production de son modèle A1.

    Nous disposons en Wallonie, au sein du réseau des Centres de compétence, de trois centres spécifiquement dédiés aux métiers de l’automobile (Autoform à Liège, Campus automobile à Spa et Autotech à Houdeng-Goegnies) qui reposent sur une expertise reconnue et sur des infrastructures et des équipements de pointe, pour une bonne partie non disponible ailleurs en Belgique, pour accueillir et dispenser des formations de qualité et de haut niveau, directement en phase avec la réalité des entreprises. Ces trois centres de compétence bénéficient du soutien du fonds sectoriel de l’automobile : Educam.

    Dès lors, dans le cadre de la concertation qui s’est initiée entre les instances régionales et fédérale à propos de la réponse à formuler dans le cadre du plan Audi Brussels, la Région wallonne a décidé que, plutôt que d’investir des ressources additionnelles, elle collaborerait dans le cadre d’un projet interrégional innovant, à travers la valorisation des outils d’ores et déjà existants en Wallonie. Le FOREm mettra ainsi l’équipement de ses centres de compétence dédiés et l’offre de formation existante à la disposition des travailleurs concernés, en fonction de leurs besoins spécifiques.
    Concrètement, au niveau des contenus spécifiques aux moteurs propres, les centres AutoForm, Autotech et Campus automobile, gérés en partenariat avec les secteurs professionnels, et qui disposent des équipements pédagogiques adéquats, seront mobilisés. Tous les centres peuvent également faire appel aux autres centres de compétence du réseau, voire, en sous-traitance, à des experts spécialisés.

    Par ailleurs, même si le tissu industriel wallon est essentiellement composé de TPE et de PME, employeurs auxquels une large offre de services est proposée (notamment à travers les dispositifs de soutien à la formation tels le PFI, la formation alternée des demandeurs d’emploi, les formules de stage en entreprise, mais aussi le chèque formation, le crédit adaptation et le congé éducation payé), le FOREm développe également, depuis plusieurs années, une stratégie partenariale s’adressant aux « grands comptes » (grandes enseignes telles Ores, …) pour la mise en place de formations sur mesure et la mise à l’emploi des personnes formées au sein de ces sociétés.

    En ce qui concerne, enfin, le soutien des secteurs professionnels à l’effort de formation en Wallonie, il fait partie des engagements des partenaires sociaux sectoriels tels que repris dans les conventions sectorielles en matière d’enseignement, de formation et d’insertion socioprofessionnelle conclues entre les secteurs professionnels, la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les secteurs sont ainsi fortement impliqués dans les Centres de compétence, tant sur le plan de la gouvernance que sur celui de la définition des besoins et de la stratégie de formation des différents publics.

    J’ai en outre initié une nouvelle dynamique visant à renforcer le rôle des Centres de compétence comme fers de lance de la politique régionale de la formation, en articulant leurs activités avec celles des pôles de compétitivité pour le redéploiement économique de la Wallonie, en parfaite cohérence avec le Plan Marshall et tout en assurant leur pérennisation, notamment en matière de financement. Cette dynamique est centrée sur l’identification des besoins prioritaires dans les domaines d’activités stratégiques (D.A.S), en lien avec les pôles de compétitivité, mais aussi les domaines d’activités prioritaires, identifiés dans le cadre du Plan Marshall.

    Les plans d’activités stratégiques réalisés par les centres dans le cadre de leur labellisation s’inscrivent désormais dans une dynamique d’articulation des activités des centres sur les besoins de compétences identifiés, voire anticipés, par domaines d’activités stratégiques et de spécialisation intelligente.

    Le renforcement des partenariats public-privé autour des Centres de compétence constitue un axe important de cette dynamique.