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La mise à l'emploi des "Not in Education, Employment or Training" (NEET)

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 173 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 22/02/2017
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La MIREC se félicite de son bilan 2016. En effet, il ressort des chiffres que la MIREC a accompagné 1200 personnes sur le chemin de l’emploi, pour 2000 contrats signés et 650 mises à l’emploi durable, c’est-à-dire d’au moins six mois.

    Parmi les projets menés par l’équipe de la MIREC, le projet ROBIN de mise à l’emploi des jeunes en rupture avec les circuits scolaire et professionnel, les NEETS.

    500 bénéficiaires de moins de 25 ans ont été accompagnés par la MIREC avec pour résultat la signature de 280 premiers contrats de travail.

    Madame la Ministre peut-elle nous en dire davantage sur le projet ROBIN  ? Quelles actions ont été menées pour «  récupérer  » ces jeunes éloignés de l’école et du marché de l’emploi  ? Quel budget a été consacré avec ce projet  ?

    Que met en place la MIREC dans le cadre de ce projet pour les NEETS accompagnés qui n’auraient pas obtenu de contrat de travail  ? Continue-t-elle a assuré un suivi  ?

    La Fédération Wallonie-Bruxelles, compétente pour l’enseignement obligatoire, participe-t-elle aussi au financement de ce projet  ? De quelle manière  ?

    Quels autres projets sont-ils mis en place en Wallonie pour la réinsertion des NEETS sur le marché de l’emploi  ?

    Ces NEETS, s’ils décrochent un premier contrat, ont néanmoins besoin d’un suivi dans un premier temps. Cela est-il prévu  ?

    Une évaluation de ce projet est-elle prévue à moyen terme  afin de vérifier la proportion de NEETS toujours sous contrat après un an  ? En termes d’évaluation, il serait utile, selon moi, d’évaluer le taux d’abandon, d’en étudier les causes et de travailler à la réduction de celui-ci.
  • Réponse du 15/03/2017
    • de TILLIEUX Eliane

    Parmi les mesures déployées en Wallonie pour ce public très spécifique, les Centres d’Insertion socioprofessionnelle (CISP), interviennent en amont, sur les problématiques sociales, et professionnelles, auprès des publics les plus fragilisés, notamment les jeunes en difficulté, qui connaissent des parcours difficiles ou ponctués d’échecs. Ils travaillent en outre sur la remédiation au manque de qualifications et d’expériences professionnelles, tout en accompagnant leurs publics dans la recherche de solutions à leurs difficultés financières, de logement ou de santé.

    Les Missions régionales pour l’emploi (MIRE), dont fait partie la MIREC, quant à elles, interviennent en aval de ces acteurs de la préqualification et jouent un rôle d’intermédiation entre ces publics fragilisés et le monde du travail.

    La Mission régionale pour l’Emploi de Charleroi (MIREC) accompagne depuis plusieurs années déjà le public de jeunes désaffiliés qui sont aujourd’hui appelés « NEET ». Dès 2009, la MIREC a reçu un financement spécifique de la Région wallonne afin de renforcer son accompagnement des jeunes dans trois quartiers prioritaires de la région de Charleroi. Sur la base de cette première expérience, et des différentes initiatives mises en place lors des appels à projets annuels du FOREm, la MIREC a progressivement développé une méthodologie spécifique d’accompagnement vers l’emploi de ce public.
    L’une des principales difficultés de l’accompagnement du public des NEET est liée à la fidélisation de ces jeunes. La méthodologie de la MIREC utilise donc une combinaison d’activités ludiques ou sportives, qui permettent de travailler indirectement les compétences transversales et la confiance en soi de ces chercheurs d’emploi. Ces actions de remobilisation permettent d’aider les jeunes suivis à réintégrer progressivement le circuit de l’insertion professionnelle. Lorsqu’un jeune n’est pas encore prêt à aller à l’emploi, la MIRE se charge de le réorienter, le plus tôt possible, vers un partenaire plus à même de répondre à ses besoins immédiats.

    Dans un deuxième temps, la MIREC propose un accompagnement intensif et personnalisé aux jeunes pris en charge, constituée à la fois de séances collectives et d’entretiens individuels. Cet accompagnement permet de confronter progressivement chaque jeune à la réalité du marché de l’emploi et de réajuster, le cas échéant, les représentations qu’il s’en était faites. Tout au long de ce parcours d’accompagnement, le jobcoach de la MIREC constitue un point d’ancrage fixe pour le jeune, favorisant son acquisition de repères et le développement de son autonomie sur le marché du travail. En parallèle, la MIREC profite de son travail quotidien avec les entreprises de son territoire afin de détecter, négocier puis proposer aux jeunes des offres d’emploi correspondant à leurs compétences.

    Comme pour l’ensemble de leurs publics, les Missions régionales pour l’emploi ne s’arrêtent pas à la signature d’un contrat de travail par le jeune. Les MIRE assurent également un suivi dans l’emploi, pendant les six premiers mois du contrat de travail. Cet accompagnement permet de suivre au plus près le jeune travailleur durant les premiers mois de son intégration, période cruciale dans le cadre du parcours d’insertion sur le marché du travail et pour la pérennisation du contrat. C’est aussi l’occasion d’accompagner la résolution des premières difficultés dès qu’elles surviennent, en concertation avec l’employeur et le travailleur.

    La MIREC applique cette méthodologie à l’ensemble de ses bénéficiaires de moins de 25 ans, soit 519 personnes sur les 1.665 bénéficiaires qui ont débuté un suivi à la MIREC en 2016.
    Parmi ces 519 jeunes, 216 – dont 175 ont signé un premier contrat de travail – ont pu être accompagnés spécifiquement grâce au projet « ROBIN ».

    Comme le sait l'honorable membre, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan wallon « Garantie Jeunesse », la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles ont pris l’option d’intégrer « l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes » (IEJ) au programme opérationnel du Fonds Social Européen 2014-2020 et ce, afin d’adopter une stratégie globale et cohérente des actions. Cette initiative constitue un incitant financier spécifique pour les zones les plus durement touchées par le chômage des jeunes (à savoir, pour la Wallonie, les Provinces du Hainaut et de Liège).

    La centaine de projets initiés dans ce cadre, et visant le soutien des jeunes plus fragilisés, davantage exposés au risque de décrochage et d’exclusion, et le « raccrochage » des jeunes « NEET », intègrent différents porteurs de projet, ainsi que de très nombreux opérateurs et partenaires, pour un total de 86,1 millions d’euros (soit 28,7 millions d’euros en part IEJ, 28,7 millions d’euros en part FSE et 28,7 millions d’euros en part publique). Parmi les porteurs de projet figurent, notamment, le FOREm et l’IFAPME, mais aussi de nombreux CPAS, des Missions régionales, des Entreprises de Formation par le Travail, des Centres de Compétence, des CISP, des ASBL, des centres PMS, ...

    Le projet « ROBIN » de la MIREC a été retenu dans le cadre de cet appel spécifique et disposait, en 2016, d’une enveloppe budgétaire de 413.040 euros, dont les deux tiers proviennent du financement européen FSE-IEJ et le dernier tiers est apporté par la Région. Des projets similaires sont également développés dans sept autres Missions régionales des provinces du Hainaut et de Liège.

    De manière générale, un peu moins d’un tiers du public accompagné par chacune des onze Missions régionales a moins de 25 ans et chaque MIRE, qu’elle dispose de financements européens spécifiques ou pas, a affiné sa méthodologie d’accompagnement de ce public.