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La promotion du phénomène de "Slow Food"

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 213 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 23/02/2017
    • de MARTIN Nicolas
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le village de Silly situé dans le Hainaut a, depuis quelques années, adhéré au mouvement du Slow food, un mouvement basé sur l’idée de consommer local en respectant davantage l’environnement. Sous l’impulsion de la commune, le réseau belge des villes lentes vient de naître, impliquant pour chacune de répondre à une série de critères d’excellence.

    L’idée est de valoriser les produits locaux et les commerces de proximité. Cela se traduit notamment par la fourniture d’aliments et produits de qualité aux établissements scolaires présents dans l’entité. Chaque implantation dispose de son propre potager, ce qui permet d’y cultiver des légumes de saison qui seront utilisés pour préparer les repas scolaires.

    Cela apparait comme un bon moyen de valoriser les circuits courts et les produits locaux tout en réduisant les coûts et en augmentant la qualité des produits pour les établissements scolaires. Cette initiative est-elle soutenue par le Gouvernement wallon ?

    Serait-il envisageable d’étendre ce genre de réseau à d’autres villes wallonnes au travers d’incitants à la participation ? D’autres mesures visant à favoriser la consommation locale et à éduquer les élèves à ce mode de production, sont-elles possibles ?
  • Réponse du 27/03/2017
    • de MARCOURT Jean-Claude

    « Slow Food » est un mouvement international créé en 1989 en Italie. Il est actif dans plus de 130 pays à travers le monde, dont la Belgique. Ce mouvement international défend la biodiversité de l’offre alimentaire et soutient l’éducation au goût. Il défend également le principe de la juste rémunération aux producteurs et les conditions de travail décentes. Slow Food international s’appuie sur un vaste réseau de conviviums actifs à l’échelle locale, mettant en relation des producteurs et des consommateurs. L'honorable membre évoque, à juste titre, l’initiative née dans la commune de Silly où le convivium « Les Saveurs de Silly » y est très actif. D’autres initiatives existent également en Wallonie : Slow Food Liège, Slow Food Namur et Vallées vertes Saint-Sauveur pour ne citer que ceux-là.

    Parmi ses actions, Slow Food a encouragé l’émergence et la croissance du réseau Cittaslow, qui regroupe des villes déterminées à améliorer la qualité de vie de leurs citoyens, notamment en ce qui concerne l'alimentation. Elles cherchent ainsi à préserver l'alimentation traditionnelle en créant des espaces et des occasions de contact entre des producteurs locaux et les consommateurs. Silly a été la première ville « Slow » de Belgique et Chaudfontaine est également membre du réseau Cittaslow.

    Le Mouvement Slow Food et le réseau Cittaslow sont, comme il l’évoque, des initiatives intéressantes pour valoriser les circuits courts et les commerces de proximité. Afin de faire évoluer l’offre de produits locaux en adéquation avec la demande, il est fondamental de faire émerger des initiatives entrepreneuriales qui se professionnalisent. En effet, le développement des filières et circuits courts constitue un vecteur important de relocalisation des activités et participe au renforcement d’une économie endogène.

    Cependant, et même si elles sont aujourd’hui bien identifiées, la structuration de réseaux basés sur des filières courtes rencontre encore des difficultés. Il est dès lors indispensable :
    - de décloisonner l’action des acteurs de l’encadrement agricole/agroalimentaire et de l’animation économique/technologique, en créant des partenariats structurants ;
    - de renforcer des métiers de l’accompagnement et de l’animation de projets collectifs ;
    - de mettre en réseau les acteurs pour partager l’expérience et renforcer l’expertise autour d’enjeux clés comme la logistique ou la mutualisation d’outils par exemple ;
    - de mieux appréhender la place des circuits courts dans l’économie locale et régionale.

    Dans cette perspective, le Gouvernement wallon a confirmé et renforcé le programme de développement des filières et circuits courts alimentaires et non alimentaires, confié, dès 2013, à l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation. Dans le cadre de la mission d’appui de l’AEI, l’action structurante s’appuie sur un appel à projets d’envergure visant à créer des communautés territoriales de développement de projets économiques innovants, dans le secteur agroalimentaire de proximité. L’objectif est, à terme, de créer des filières courtes complètes pour rencontrer la demande du marché. L’appel à projets a été lancé publiquement le 5 décembre 2016 et s’est clôturé mi-février 2017. L’analyse technique des dossiers de candidature est en cours. Les projets seront soumis à un jury indépendant en fin du premier trimestre 2017.

    Les initiatives sélectionnées devront pouvoir être mises en œuvre avant la fin du premier semestre 2017.