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L’avenir des feux de signalisation en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 652 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 08/03/2017
    • de KNAEPEN Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Voici plusieurs années que nous assistons à une série de remplacements de feux tricolores sur nos routes par des ronds-points, zones 30 ou autres casse-vitesse. Cette tendance nous vient notamment des États-Unis et l’expérience menée à Philadelphie dont le résultat (25 % d’accidents en moins aux endroits où les feux ont été supprimés) fut plus que probant. De nombreuses villes françaises ont suivi, dont Nantes et Rouen.

    Depuis des années, pour des raisons de sécurité routière ou de mobilité, nous remplaçons les carrefours à problèmes par des carrefours giratoires. Pas tous, car certains jouent un rôle précis, priorité aux bus par exemple ». Monsieur le Ministre dispose-t-il d’un inventaire desdits remplacements ? Combien ont été remplacés au total ces dernières années et combien d’autres remplacements sont envisagés ? Existe-t-il une étude globale en la matière en Wallonie ? Dans l’affirmative, est-elle consultable ?

    Un article de presse néerlandophone, paru dernièrement, précisait que la Flandre comptait 1800 sémaphores contre 620 en Wallonie et 450 à Bruxelles. Ces chiffres sont-ils exacts ? Les avis quant à un remplacement massif semblent diverger entre les différents acteurs du secteur, dont Touring et l’IBSR.

    Certains, en faveur de l’idée, pointent la dangerosité des feux pour les usagers faibles, l’augmentation des incivilités due à ces mêmes feux, leur impact négatif sur l’environnement et sur la fluidité du trafic. D’autres, par contre, mettent plutôt en avant le caractère encore plus accidentogène des ronds-points, la nécessité de travailler au cas par cas, le coût engendré et la nécessité de certains feux liée aux priorités des transports en commun.

    Quelle est sa position sur le sujet ? On entend de plus en plus que nos feux tricolores seront, à moyen terme, bons pour les musées… Une réalité ? Des discussions sont-elles en cours avec ses homologues régionaux ?
  • Réponse du 13/03/2017
    • de PREVOT Maxime

    Tout d’abord, j'informe que chaque type de carrefour a ses avantages et inconvénients.

    Il est donc vain de vouloir opposer les ronds-points, les carrefours à feux et les carrefours francs, gérés par « priorité de droite » ou par « céder le passage ». De façon générale, en présence d'un carrefour à plus de 4 branches ou pour un carrefour de deux routes principales en rase campagne, le choix s'orientera naturellement vers un rond-point. Par contre, en ville, le choix s'orientera plus souvent vers une régulation par feux tricolores si l'on veut donner une priorité aux transports en commun à ce carrefour, par exemple. Les carrefours francs (priorité de droite ou céder le passage) sont à considérer comme l'aménagement de base d'un carrefour sans particularité.
    La définition des objectifs d'aménagements du carrefour et leur hiérarchisation ainsi que la prise en compte des contraintes éventuelles permet de déterminer le type de carrefour le plus approprié au site et à ses particularités, comme par exemple l’espace disponible qui est loin d’être le même partout. 
    Ces conditions d’implantation de l’un ou l’autre type de carrefours permet d’ailleurs d’expliquer les différences entre Wallonie, Flandre et Bruxelles, étant donné le caractère rural plus marqué en Wallonie.
    Mon administration effectue depuis une quinzaine d'années au moins une évaluation des aménagements routiers, dont les carrefours à feux et giratoires (ronds-points). L'objectif est naturellement d'améliorer les règles de bonnes pratiques de conception des aménagements routiers.

    L'évaluation des aménagements et l'élaboration des bonnes pratiques se font en interne, mais aussi en consultant nos collègues européens.
    De cette évaluation, il ressort qu'en rase campagne, la fréquence d'accidents des carrefours à feux est quasiment deux fois plus élevée que celle des giratoires. Ces différences significatives entre carrefours à feux et giratoires sont également observées en France, en Norvège et d'autres pays.
    En milieu urbain, les carrefours à feux ont une fréquence d'accidents nettement plus proche des carrefours giratoires.
     
    La sécurité est le point fort des ronds-points, et ce, pour tous les types d'usagers, y compris, les piétons, les cyclistes et les motards.

    En outre, je confirme que l'on compte de nos jours, en Wallonie, environ 620 carrefours à feux tricolores ainsi qu'environ 900 giratoires. Le nombre de ces ronds-points augmente d’une vingtaine chaque année, tandis que le nombre de carrefours à feux est relativement constant, avec des améliorations constantes des technologies de détection et de régulation ou encore de coordination entre carrefours successifs. Je précise aussi que pour améliorer la sécurité des carrefours à feux, le principe général est désormais de les doter de ce que l’on appelle le « rouge intégral » qui est surtout visible la nuit lorsque le trafic est faible. En effet, cela signifie que le carrefour est au rouge sur toutes les voies d’accès et ne passe au vert que lorsqu’un véhicule est détecté en approche, avec un délai de passage au vert compatible avec une vitesse raisonnable. Cela permet d’éviter d’inciter à accélérer en approche du carrefour.

    En conclusion, en Wallonie, le nombre de ronds-points continuera à croitre tandis que les carrefours à feux continueront à être présents, principalement en milieu urbain.